Crise dite de l’Est : pas moins d’une quinzaine d’accords en cours d’exécution avec risque d’…embouteillage !

Pas besoin d’une émission culte du genre “QUESTIONS POUR UN CHAMPION” de France 3 pour demander au régime Udps/Usn s’il a la capacité d’indiquer les titres réels des Accords, des Actes, des Communiqués, des Résolutions et Recommandations ainsi que des Rapports relatifs à la crise sécuritaire qui prévaut en République Démocratique du Congo, particulièrement dans sa partie Est. En quantité, ils sont si nombreux et différents que s’en sortir relève justement du parcours du combattant…

Rdc écartée par des accords

Comme relevé dans la chronique intitulée « Trop de manipulations abjectes autour de l’Accord de Goma» publiée le 8 septembre 2024, la RDC – en recherche quasi désespérée de la paix – est écartelée par des accords les uns provinciaux ou nationaux, les autres sous régionaux ou régionaux ; les autres encore continentaux ou internationaux.

On peut retenir des documents officiels suivants :

1.Accord de Lusaka de 1999 ;

2.Accord de Sun City I d’avril 2002 ;

3.Accord de Luanda RDC-Rwanda de 2002 ;

4.Accord de Luanda RDC-Ouganda de 2002 ;

5.Accord Global et Inclusif de Pretoria de 2002 ;

6.Pacte sur la Sécurité, la Stabilité et le Développement dans la Région des Grands Lacs signé à Nairobi de 2006 ;

7.Actes d’Engagement issus de la Conférence de Goma sur la Conférence pour la Paix, la Sécurité et le Développement au Nord-Kivu et au Sud-Kivu de 2008 ;

8.Communiqué conjoint du Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Région des Grands Lacs à Nairobi de 2008 ;

9.Accord de Goma entre le Gouvernement et le Cndp de 2009 ;

10.Accord-cadre sur la Paix, la Sécurité et le Développement sur la RDC signé à Addis-Abeba de 2013 ;

11.Déclarations de Nairobi sur le Processus de Kampala signées par le Gouvernement et le M23 de 2014 ;

12.Différentes Résolutions et Recommandations du Conseil de sécurité de l’Onu de 1994 à 2024 ;

13.Différents rapports des Nations Unies de 1994 à 2023 ;

14.Etc.

Faute d’agencement, le pays est comme « étouffé » pour cause de congestion.

Encerclement de la Rdc pour d’autres processus à venir

Quand on sait que la crise, tantôt dite de l’Est, tantôt qualifiée des Grands Lacs alors qu’elle ne se localise que sur le territoire congolais, a des ramifications historiques, géographiques, sociologiques, culturelles, cultuelles et anthropologiques avérées, aucun régime congolais ne saura la résoudre pour de bon en dehors d’une initiative concertée réfléchie. Or le pays aspire à une paix pérenne. N’en déplaise aux « stratèges» de la 25ème heure convaincus que l’Etat et la rue se gouvernent de la même manière que le parti.

Ce qui est valable pour la RDC l’est aussi pour les pays frontaliers concernés par cette crise, en l’occurrence la RCA, le Soudan du Sud, l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie, la Zambie et l’Angola voisins directs, en remontant la citation, du Grand Katanga, du Grand Kivu et de la Grande Orientale.

C’est pour cette raison que le Processus de Luanda, soutenu quasiment par tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux de la RDC – dont tous les 5 membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies – plaident pour une solution non armée, entendez une solution diplomatique.

C’est à Kinshasa de comprendre pourquoi préconisent-ils, eux, une solution négociée entre la RDC et le Rwanda sans toutefois promouvoir le schéma d’une démarche globale !

En effet, s’il est bon, dans le cadre du Processus de Luanda, d’obtenir la neutralisation des Fdlr et du M23/AFC, rien cependant, à part la mauvaise foi (double standard) ne justifie la non-neutralisation des Adf (Ouganda) reconnues d’ailleurs par le GEC dans un rapport récent comme « responsable de plus de meurtres de civils (37%) que tout autre groupe armé ».

Rien non plus ne peut justifier la non-neutralisation du Fnl et des Fdd du Burundi ainsi que d’autres groupes armés ougandais. Déjà, l’Upc (groupe armé centrafricain) est signalé au Bas-Uélé, selon un rapport Ebuteli dans une dépêche du 12 septembre dernier.

C’est à croire que plus on fait avancer le Processus de Luanda, plus on entreprend l’encerclement de la RDC pour d’autres processus à venir.

Inévitable dialogue interne avant d’affronter l’incontournable dialogue externe

Que faire alors ? La tentative de réponse peut être dans les « Actes du Colloque FES-UOB » publié par « Edition FES 2024 » sous le titre «GROUPES ARMÉS ET DÉVELOPPEMENT EN RD CONGO : Dynamiques, enjeux et perspectives».

C’est une réflexion scientifique organisée du 14 au 16 septembre 2023 à l’Université Officielle de Bukavu avec le concours de « Friedrich Ebert Stiftung». Les professeurs sont formels en considérant que « L’urgence de la situation dans l’Est du Congo nécessite une réponse coordonnée et proactive de la part de l’Etat congolais et d’autres acteurs internationaux, nationaux et locaux ».

En d’autres mots, l’incontournable dialogue interne pour affronter l’inévitable dialogue externe.

C’est déjà bon si le Gouvernement a donné suite à ce colloque initié par son intelligentsia.

Ce serait mieux de se rattraper s’il ne l’avait pas encore fait ; la seconde éventualité ne pouvant surprendre personne…

Omer Nsongo die Lema