Dans la défense de son DEA où il a obtenu la plus grande distinction : Julien Paluku propose un pentagone managérial de gestion des conflits

La plus grande distinction, c’est la mention obtenue par le récipiendaire Julien Paluku Kahongya après une brillante défense publique de son mémoire de DEA intitulé : ” Nécessité du management des conflits armés au Nord-Kivu : Paradoxe entre actions des groupes armés et besoin de restaurer le pouvoir d’Etat “. Cette soutenance a eu lieu ce samedi à l’Université de Kinshasa en faculté des Sciences Sociales , Administratives et Politiques, Département des Sciences Politiques et Administratives.


Dans son mémoire de DEA, Julien Paluku Kahongya interpelle les gouvernants et préconise quelques pistes de solution pour imposer la paix au Nord-Kivu
« Je suis heureux ce jour d’être passé à l’épreuve de feu. Les professeurs, lorsque j’ai présenté le mémoire de DEA qui est intitulé : « Nécessité d’un management public au Nord-Kivu, un paradoxe entre l’action des groupes armés et besoin de restaurer l’autorité de l’Etat ». Thomas Obs dans sa pensée de l’Etat disait que l’Etat est un monstre et lorsque vous descendez très loin lorsque vous explorez les écrits de Max Weber, il dit que c’Etat qui doit avoir le monopole de la violence, et même la violence légitime », a expliqué Julien Paluku.
Et de démontrer qu’il s’est avéré qu’au Nord-Kivu, effectivement l’Etat ne se présente plus comme un monstre, ni comme celui qui doit avoir le monopole de la violence. Il s’est constitué des groupuscules qui font une gouvernance privée, en s’accaparant de ce que l’Etat devrait faire. Et ce sont les groupes armés, les milices, tout ce qu’on observe dans la province du Nord-Kivu.
Mais avec l’encadrement de nos professeurs, dit-il, nous avons pu démontrer comment l’Etat a fléchi et pourquoi il a fléchi, quels sont les problèmes consécutivement au fléchissement de l’Etat, nous avons analysé à travers 4 instruments principaux : armée, police, justice et son administration territoriale. Lorsque nous sommes allés sur le terrain, et en analysant ces quatre instruments, on a détecté des faiblesses. Ce qui a pour conséquence la faiblesse de l’Etat lui-même. Parce que si quelqu’un est fort, c’est à travers ses instruments.
Au regard de ce qui a été observé, poursuit Julien Paluku, nous avons proposé un pentagone managérial de gestion des conflits, pour que, au-delà de considérer seulement une option comme devant ramener la paix, on a considéré 5 angles par lesquels les Gouvernants doivent axer leurs politiques, notamment l’angle politique, sécuritaire, économique, diplomatique et administratif. Et tous ces angles-là doivent être coordonnés de manière à ce que l’un interagisse sur l’autre pour obtenir un résultat.
Soulignons que l’étude de Julien Paluku a démontré que l’Etat a encore à faire pour renforcer ses instruments de puissance qu’on peut arriver à la paix durable. Sinon, on peut convoquer les dialogues comme on veut, tant que l’Etat n’aura pas renforcé ces instruments qui fondent sa puissance, tout le monde pourra se déplacer aujourd’hui avec les forces d’agression.
« Nous avons été heureux de partager cette recherche avec le monde scientifique aujourd’hui, parce que nous sommes allés nous inscrire dans la thèse. Nous pensons sortir avec l’idée de nos encadreurs une théorie, parce que nous sommes pétri dans la pratique, la pratique que nous avons faites pendant 21 ans dans l’administration du territoire, va nous permettre avec l’encadrement de nos professeurs, une théorie que l’Etat va appliquer dans les zones en conflit, de manière à asseoir son autorité », martèle-t-il.
Avec ce diplôme, Julien Paluku Kahongya est désormais doctorant.