Dans telle école de la place: Un robinet pour mille élèves

Dans le contexte kinois, l’école est le reflet fidèle de la cité, puisqu’elle en émane. L’accès à l’eau potable est difficile en certains coins de la capitale, l’école ne fait guère exception à la règle. Il est courant, dans les quartiers de la populace, de trouver des écoles qui ont du mal à faire accéder le public scolaire à une eau de qualité (terme courant : l’eau potable). Le cas de cette école où mille (1000) élèves ou presque partagent un seul robinet manquant de pression. Il s’agit d’une école primaire à double vacation. Il se fait que les quinze (15) minutes de la récré ne suffisent pas pour que chaque enfant s’abreuve. Et dès que la cloche sonne, il s’observe un engouement autour du robinet, des enfants qui n’ont pas fait preuve d’entrain pour se bousculer autour du robinet et s’abreuver (un modeste robinet en tuyau pastique PVC d’environ 4 décimètres (dm) de hauteur. Pendant ce temps, papa Kapita (entendez : le superviseur de la cour de l’école) entre en danse, agitant le fouet pour dissuader. Mais il lui arrive de quelquefois céder à la poussée, car la soif d’eau liée à l’instinct de survie, trouble l’enfant (sous un soleil accablant). Et davantage si le ventre n’a rien encaissé avant voire pendant la récré.
Nécessité d’un partenariat pour sauver l’enfant congolais en situation scolaire
Le tableau tel que dépeint dans les lignes précédentes, montre que l’école souffre, et que l’enfant congolais en subit le contrecoup. Il est donc souhaitable que des milieux généreux se manifestent pour corriger, dans le cadre d’un partenariat, cette situation déplorable. Dans le secteur privé, maintes écoles par contre, ont rompu le contrat avec la société fournisseuse d’eau potable, pour surfacturation. Avec un peu de moyens, l’on se constitue l’eau de forage. Le cas échéant, les observateurs suggèrent que le comité des parents exige un test labo, pour en avoir le cœur net sur la potabilité de cette denrée proposée en compensation au public scolaire.
Il y a également l’accès au savon. Dans beaucoup d’écoles, en effet, il est impensable que de mettre du savon à la disposition du public scolaire. Du temps de la campagne anti-covid19, beaucoup d’écoles avaient bénéficié d’aide pour ce faire (de tierces personnes, physiques ou morales), pour mettre en place un dispositif de lavage des mains.
Quand l’Unicef/RDC donne le ton ! Hygiène publique à l’école : les feux sont au rouge
Ceci entrainant cela, il s’observe que les feux sont au rouge à l’école congolaise (Kinshasa n’étant pas le Congo), s’agissant de la question de l’hygiène. En effet, la plupart des écoles sont dépourvues d’agent préposé aux soins des latrines. Il y a néanmoins des exceptions, observables aussi dans des établissements incluant la section maternelle. Parlant de l’accès à l’eau, les enfants se lavent les mains de façon sommaire, et utilisent le creux des mains pour s’abreuver. Les responsables assistent impuissants, convaincus qu’ils ne peuvent changer l’habitude. ‘’L’habitude est une seconde nature’’, a dit quelqu’un ! Avec un commerce fort prospère en vogue en RDC, de vente d’eau buvable dans des emballages en plastique, même les professeurs préfèrent chacun se résigner dans son petit coin de la salle des profs, et vider sa petite bouteille. Certains responsables d’écoles privées vendent de l’eau emballée au public scolaire. Ils ne peuvent donc pas penser à un robinet à l’école. Or l’eau est une denrée qui accompagne la vie comme l’ombre accompagne un corps en mouvement dans un champ éclairé. Après un cours de mouvement comme la gymnastique, l’élève a besoin d’entrer au contact de l’eau !
Il est un fait que l’Unicef/RDC, plus d’une fois, a relayé la campagne de lavage des mains à l’école. Ayant donné le ton, le souhaitable aurait été que les institutions locales récupèrent et aillent de l’avant. Mais hélas, dans le ‘’brasier (humain) congolais’’, la braise ne transmet pas le feu ! Les gens se font une attente légitime que les institutions internationales doivent être-là à faire des choses à la place des Congolais : l’Oxfam pour construire des latrines et remettre aux écoles et aux communes, la coopération belge pour notamment construire des bureaux administratifs de quartiers à travers Kinshasa, l’Unesco et l’Unicef pour distribuer des manuels scolaires et promouvoir la culture à l’école congolaise, la Mission onusienne (Monusco) à veiller sur des civils meurtries dans la guerre de pillage et de dépeuplement dans l’Est de la RDC !
‘’Si vous voulez faire la paix, commencez par en parler aux enfants’’, dixit Mahatma Gandhi. Dans l’hymne national le ‘’Debout Congolais, il est dit : … Nous bâtirons un pays plus beau qu’avant… que nous léguons à notre postérité pour toujours. Il est donc temps d’agir en sorte que le public scolaire sente que les acteurs sociaux : l’Etat, l’Eglise, la famille, les médias, les mouvements associatifs, la rue… sont vraisemblablement attentifs à son parcours.
Payne