Dans une déclaration : RAJEC va annoncer des manifestions de grande envergure si Stanis Bujakera n’est pas libéré d’ici 72 heures

Le Rassemblement des journalistes pour l’émergence du Congo (RAJEC) comme tant d’autres organisations de défense de la liberté d’expression, des droits humains et de journalistes, dénonce le harcèlement judiciaire que subit le journaliste Stanis Bujakera. 

Interpellé par les services de sécurité en date du 8 septembre aux alentours de 21h pendant qu’il comptait se rendre à Lubumbashi, le journaliste Stanis Bujakera Tshiamala a été acheminé, manu militari, à l’inspection provinciale de la police, avec ses outils de travail (ordinateur et téléphones portables) confisqués, sans aucune invitation préalable, sauf s’ils voulaient l’intimider.

Placé dans des conditions carcérales précaires et dégradantes, indique Edmond Izuba, porte-parole RAJEC, ce responsable et père de famille continue de croupir après avoir été  transféré au parquet de la Gombe. « Voulant à tout concrétiser leur souhait, celui d’envoyer le pauvre journaliste pourrir à la prison de Makala, les bourreaux de la presse continuent d’exercer un harcèlement judiciaire sans précédent pour pousser le journaliste à dévoiler ses sources », indique le RAJEC lors d’une conférence de presse tenue à Kinshasa.

Et d’ajouter, à notre grande surprise, dans le souci de réussir à leur mission sadique, et après le refus du journaliste de corroborer à leur thèse, nous apprenons qu’un autre grief serait en train d’être monté afin de poursuivre le journaliste pour faux en écriture. « Ce sont des manœuvres tendant à aggraver le cas de Bujakera et à criminaliser le travail des journalistes », tranche le RAJEC.

Dans ces entrefaites, indique la même source, nous apprenons depuis l’arrestation de Stany Bujareka, que ceux qui ont saisi ses outils de travail ont tenté à plusieurs reprises  de supprimer et de désactiver son compte tweeter pour des objectifs et raisons inavoués.

Passant outre le code d’éthique et de la déontologie, l’ordonnance-loi fixant les modalités de l’exercice de la liberté de presse, d’information et d’émission par la radio et la télévision….dite la loi Muyaya, toutes les chartes et conventions qui promeuvent la liberté de la presse, les services de sécurité mis en place pour enquêter sur l’assassinat de Chérubin Okende vont centrer leur interrogatoire sur la publication d’un rapport de l’ANR dont le journaliste n’est pas visiblement auteur.

« Pour nous RAJEC, cette affaire infligée à cet infatigable chasseur d’informations Bujakera qui n’hésite pas à abandonner épouse et enfants, est une tragique illustration de la chasse aux sorcières lancée contre les journalistes que nous sommes. Cela s’avère comme une honte que soit pendant cette période historique que traverse notre pays, les journalistes professionnels, et les médias indépendants subsistent un harcèlement et une marginalisation continus, les rédactions contraintes de fermer », indique Edmond Izuba dans son discours.

 

Changer de métier

Et de se poser la question : est-ce que nous devrons changer de métier ?

Il a en profité pour dénoncer les poursuites dont les journalistes sont actuellement victimes et qui constituent une tentative autocratique de réduire au silence toutes les voix dissonantes et d’empêcher les journalistes indépendants de mener leur activité.

Tout en dénonçant cette répression de la liberté de la presse,  RAJEC en profitte pour rappeler que l’un des principes fondateurs de notre métier : « le journaliste ne dévoile pas sa source, et le contraindre à le faire est une entorse à la liberté de la presse ».  

Le RAJEC exige la libération sans condition et immédiate du journaliste Stanis Bujakera qui n’a violé aucune disposition déontologique ni légale.

« Nous demandons aux autorités compétentes de lui laisser de travailler libre  et en toute sécurité et de prendre toutes les mesures nécessaires pour améliorer cet état qui devient de plus en plus désastreux de la liberté de la presse. Nous appelons les organismes de défense et de promotion des droits de l’homme, de la liberté de la presse, nationaux et internationaux de maintenir la pression sans relâche jusqu’à la libération de Stanis Bujakera », insiste-t-il.

Le RAJEC qui en appelle à la solidarité tout azimut, va annoncer d’ici 72 heures, des manifestions de grandes envergures si et seulement si le confrère Stanis Bujakera n’est pas libéré.

Le RAJEC suit également de très près le procès qui oppose le confrère Gauthier Sey à l’artiste Musicien Nsimba Ipupa Fally devant le Tribunal de Paix de Kinshasa-Gombe.

« Nos pensées pieuses aux confrères qui ont été fauchés lors du carnage qui a eu lieu à Goma, d’autres morts dans un accident de circulation dans la même ville. Nos pensées également à tous ces vaillants chevaliers de la plume et du micro qui ont perdu la vie en voulant remplir correctement leur travail d’informer », termine-t-il