Dans une mise au point: Mgr Nshole demande au Gouvernement de respecte le protocole d’Accord signé avec la CENCO

Dans une mise au point, Mgr Donatien Nshole démontre que l’accord entre le Gouvernement Congolais et la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) sur la paie des enseignants a été signé en Août 2011. Le Gouvernement s’engageait à payer à la CENCO 5% des frais de déploiement sur le total de l’enveloppe globale et à prendre en charge les frais de transfert. Tandis que la CENCO s’engageait à payer les salaires par I’IFOD/Caritas endéans 7 jours dès la réception des fonds. Malheureusement, l’Etat Congolais n’a pas respecté ses engagements. Jusqu’à présent, il ne prend pas en charge que les frais bancaires au point que ce compte accuse un débit de 21 milliards des francs congolais. En plus, unilatéralement, le Ministère des finances a réduit les frais de déploiement à 4%, et actuellement à 3% alors que dans la plupart des territoires confiés à Caritas pour la paie les routes se sont détériorées d’une manière indescriptible et la mobilité devient plus coûteuse. Ainsi, tenir l’IFOD ou les Caritas diocésaines pour responsables des retards de la paie des enseignants comme cela se fait jusque-là ne peut se justifier que par l’ignorance ou la mauvaise foi. Voilà pourquoi nous vous avons invité, chers journalistes, pour aider la population à avoir la bonne information.

 

MISE AU POINT DE LA CONFERENCE EPISCOPALE NATIONALE DU CONGO (CENCO) SUR L’IRREGULARITE DE LA PAIE DES ENSEIGNANTS PAR LA SMF IFOD SA

Introduction

1. Depuis plus d’une année, il s’observe une irrégularité déconcertante dans la paie des enseignants se trouvant dans les zones non couvertes par les banques. Paie généralement confiée par le Gouvernement à la Société de Micro-finance Institution Financière pour les Œuvres de Développement (SMF IFOD SA avec CA) qui utilise les Caritas diocésaines sur le plan opérationnel.

2. Dans certaines provinces, cette paie accuse souvent un retard de deux à trois mois. Une situation extrêmement grave pour les pauvres enseignants qui n’ont pas d’autres ressources que leur maigre salaire qui ne leur permet pas du tout de faire des économies. Pour faire face à cette réalité, plusieurs d’entre eux s’adonnent à des prêts avec intérêts pour survivre. Ce qui ne fait qu’accroître leur pauvreté. Une réalité que l’Eglise, experte en humanité ne peut que condamner car elle affecte la dignité humaine.

3. Malheureusement, devant cette situation, nous enregistrons beaucoup de spéculations et des réactions contre les Caritas diocésaines accusées à tort comme responsables de ces retards à répétitions. Certains vont jusqu’à affirmer que l’Eglise fait le commerce avec l’argent des enseignants qu’elle bloque afin d’en tirer quelques intérêts; ce qui serait vraiment inhumain. Dans certains diocèses, les enseignants intoxiqués par ces rumeurs organisent des marches de protestation contre les Caritas, insultant parfois les membres du clergé. Il est même arrivé de porter la main sur les personnes consacrées, comme à Basankusu.

4. Il s’avère que dans la plupart des cas, ces fausses rumeurs sont alimentées par des acteurs politiques en mal de bilan, qui cherchent à donner l’impression qu’ils s’occupent de leur population ou encore par des personnes qui réfléchissent en terme d’affaire pour gagner l’argent, et prétendent être capables de faire mieux que les Caritas.

5. Nous sommes là devant une injustice et une ingratitude que nous ne pouvons pas taire. C’est pourquoi, nous voulons par cette mise au point éclairer la lanterne de tous ceux qui sont dans l’ignorance et qui croient que l’Eglise a une part de responsabilité dans ce drame que vivent injustement les enseignants.

1. Brève Historique

6. L’Accord entre le Gouvernement Congolais et la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) sur la paie des enseignants était signé en Août 2011. Le Gouvernement s’engageait à payer à la CENCO 5% des frais de déploiement sur le total de l’enveloppe globale et à prendre en charge les frais de transfert. Tandis que la CENCO s’engageait à payer les salaires par I’IFOD/Caritas endéans 7 jours dès la réception des fonds.

7. Malheureusement l’Etat Congolais n’a pas respecté ses engagements. Jusqu’à présent, il ne prend pas en charge les frais bancaires au point que ce compte accuse un débit de 21 milliards des francs congolais. En plus, unilatéralement, le Ministère des finances a réduit les frais de déploiement à 4%, et actuellement à 3% alors que dans la plupart des territoires confiés à Caritas pour la paie les routes se sont détériorées d’une manière indescriptible et la mobilité devient plus coûteuse.

8. Le non-respect des engagements du Gouvernement affecte certes In qualité du service que la CENCO est appelée à rendre à nos frères et sœurs enseignants, mais cela ne justifie pas le retard des salaires de plusieurs mois que connaissent quelques territoires desservis par IFOD/CARITAS qui s’imposent beaucoup de sacrifices pour continuer à payer le plus tôt possible. Les principaux facteurs de ces retards sont : La livraison tardive des listings par la direction de la paie

9. Jadis, le 05 de chaque mois les mises à jour étaient disponibles à la direction de la paie. Pour le moment, l’actualisation des fichiers se fait avec un grand retard. Les listings du mois sont généralement prêts vers le 24, 25 ou voir même le 28 de chaque mois. Ce qui entraîne le traitement tardif au niveau des Caritas ayant en charge la paie de proximité.

(i) La réception tardive des fonds

10. L’IFOD ne reçoit plus les fonds dans son compte entre le 10 et le 15 du mois comme autrefois. Actuellement, la réception des fonds se fait vers le 24,25 voire même le 28 du mois. Et les dépôts des Ordres de virement à la banque par l’IFOD se font chaque mois après deux jours de la réception des fonds du Gouvernement. Ce qui a un impact considérable sur le report de la paie

(iii) L’Exécution tardive des Ordres de virement par Equity BCDC

11. La banque Equity BCDC où est logé l’argent des enseignants exécute les ordres de virement lui déposés avec un retard de 5 à 15 jours.

(iv) Le manque de liquidité en grosses coupures à Equity BCDC

12. Au moment de retirer le cash à transporter en provinces, depuis près d’une année, Equity BCDC manque de liquidité en grosses coupures à chaque paie. Elle à son tour, est dépendante de la Banque Centrale du Congo qui est l’autorité monétaire. C’est à celle-ci que revient d’approvisionner Equity BCDC.

13. Cette situation nous amène dans les retards des 2 à 3 mois. A titre illustratif, pour une enveloppe de 5 milliards, Equity BCDC paye entre 500 millions et 1 Milliard par semaine, ce qui peut amener à un retard de 10 semaines.

3. Démarches menées par l’IFOD

14. L’IFOD a approché la Banque Centrale pour trouver une solution durable; celle-ci a proposé de renflouer ses agences où certaines Caritas pourront s’approvisionner.

15. Cette pratique ne donne pas encore des résultats escomptés car à chaque retrait, il se pose toujours le problème de liquidité dans les agences de la Banque Centrale en province. Les agents de Caritas passent parfois 10 jours d’attente ou plus. Les discussions continuent avec la Banque Centrale pour arriver à une solution beaucoup plus efficace. Nous apprécions l’attention que la Banque accorde actuellement à ce dossier.

Conclusion

16. Les informations que je viens de vous partager sont vérifiables. Le Ministre de l’EPST, Son Excellence Monsieur Tony MWABA est préoccupé par cette situation et il a eu l’honnêteté de reconnaître la responsabilité des services gouvernementaux qui, malheureusement, ne dépendent pas de lui. Le Député National d’Inongo, Monsieur Anicet BABANGA, en homme responsable s’est intéressé à la situation en vérifiant les choses jusqu’au niveau de la Banque Equity BCDC. Il a eu le courage d’expliquer les vraies raisons des retards à sa population qui incriminait injustement Caritas.

17. C’est ce que nous recommandons aux aventuriers politiciens qui se versent dans la démagogie en trafiquant la vérité. Tenir l’IFOD ou nos Caritas diocésaines pour responsables des retards de la paie des enseignants comme cela se fait jusque-là ne peut se justifier que par l’ignorance ou la mauvaise foi. Voilà pourquoi nous vous avons invité, chers journalistes, pour aider la population à avoir la bonne information.

18. C’est l’occasion pour moi de lancer, au nom des enseignants congolais, un cri de détresse au Gouvernement pour qu’il respecte le protocole d’Accord signé avec la CENCO en leur faveur.

Kinshasa, le 04/10/2023.

Mgr Donatien NSHOLE

SECRETARIAT Chapelain de Sa Sainteté le Pape

Secrétaire Général de la CENCO