De quoi la blague algérienne sur le Rif est-elle le nom ?
En diplomatie aussi, il y a de l’humour noir, celui du désespoir et de l’irrationnel. Et c’est dans cette catégorie qu’il faut placer la dernière initiative du régime algérien d’ouvrir un bureau de représentation d’un pseudo « parti national rifain » animé par quelques personnages facebookiens de l’immigration marocaine en Europe.
En réalité, s’il n’y avait pas une vidéo qui tournait sur les réseaux de manière virale et une mauvaise pièce de théâtre jouée sur le séparatisme par de mauvais acteurs, cette affaire aurait pu figurer dans le légendaire bureau des contes obsessionnels d’un régime qui ne peut vivre sans sa détestation structurelle de son voisin marocain.
Signe que cette entreprise algérienne ne semble pas unanimement assumée par le pouvoir d’Alger, seuls quelques sites et quelques influenceurs connus pour leurs haines déclarées du Maroc l’ont répercutée. Le célèbre de moteur de recherche Google montre que cette affaire a été plus traitée par les médias marocains dans une stratégie de dénonciation que par les médias algériens dans une optique de marketing et de vente.
À l’exception de ceux parmi les algériens motivés par une stratégie politique suicidaire où seule demeure comme option la politique de la terre brûlée, il y a une grande conviction selon laquelle le régime algérien vient de commettre une grande bourde dont le prix politique et diplomatique sera immense. Et cela est d’autant plus grave que le Maroc s’est interdit jusqu’à présent de montrer la moindre sympathie pour l’indépendantisme kabyle, pourtant fortement prononcé dans la géographie politique algérienne.
Dans un premier temps, cette démarche vide de toute sa substance les grands efforts de dénégation de la diplomatie algérienne quand les nations unies tentent, à raison, de la catégoriser comme une partie prenante du séparatisme du Polisario, dans le sud du Maroc. Et c’est au nom de cette distanciation factice que le régime algérien justifie son refus de participer aux tables rondes préconisées par les nations unies pour trouver une solution mutuellement acceptable à ce conflit du Sahara.
C’est en évoquant l’argument de cette non implication qu’Alger oppose une fin de non-recevoir à toutes les sollicitations internationales de participer à ce processus de solution politique de cette discorde. Or ce que vient de faire le régime algérien sur la région du Rif, même s’il ne changera pas d’un iota dans la réalité politique et géographique de la région, souligne avec que la stratégie du régime algérien est motivée par la seule obsession de démanteler le Maroc. Comment dès lors continuer à affirmer aux interlocuteurs de la communauté internationale sa distance par rapport au conflit du Sahara qui reste actuellement le dernier verrou avec sa résolution définitive ?
Si on rajoute à cette posture politique la volonté assumée du régime algérien d’armer ces pseudos séparatistes du Rif, le tableau est complet pour un pays qui possède aux yeux du monde une seule vocation, celle de travailler à la déstabilisation de la région. Pour la réputation internationale de l’Algérie, déjà lourdement écornée, cette démarche rifaine augmente l’épaisseur du rejet et des criques dont elle est déjà l’objet.
Les autorités marocaines vont sans doute utiliser cette nouvelle donne pour dévoiler aux yeux du monde la vraie nature du régime algérien, même si elles qu’au-delà de la pure gesticulation de service, cette démarche est vouée à l’échec comme tout ce que ce régime algérien avait entrepris pour tenter de contrecarrer l’influence et les performances grandissantes du Maroc.
Au niveau de l’opinion marocaine, au-delà de la déception de voir le pouvoir algérien actuel enterrer toute chance de réconciliation et de normalisation de relations entre les deux pays dans un avenir proche, l’humour grinçant des marocains s’est emparé de cette affaire pour la tourner en dérision. Ainsi sur les réseaux sociaux, de nombreux marocains ont simulé des conversations téléphoniques avec le président Algérien Abdelmajid Tebboune et son palais Al Mouradia pour demander des financements et des parrainages à leurs désirs de s’offrir des micros républiques puisque l’industrie politique dans laquelle investit actuellement le régime algérien est la culture du séparatisme sous toutes ses formes. L’hilarité provoquée par ces vidéos montre à quel point Alger est devenue une capitale productrice de ridicules, travaillée par la seule idéologie de la conspiration.
Mustapha Tossa