Débat autour de la révision constitutionnelle: Le Mouvement citoyen « 4C » interpelle le Parlement au respect des articles 218 et 220 de la constitution

Le débat lancé autour de la révision ou changement de la constitution de la République par l’union pour la démocratie et le progrès social est loin de finir dans l’opinion politique. Ainsi , des réactions ne cessent de fuser de partout pour se prononcer en faveur ou en défaveur de la modification partielle ou totale de la loi mère. Au nombre de ces réactions figure en bonne place le mouvement citoyen Congo = Congolais, Congolais= Congo, 4C qui s’est invité dans ce débat qui divise les Congolais.

En effet, dans une correspondance adressée aux Présidents de deux chambres du Parlement par son coordonnateur, Zacharie Ekila Bolua, dont les copies sont réservées à plusieurs autorités nationales et étrangères, parmi lesquelles le Président de la République et la représentante spéciale du secrétaire général des nations unies en RDC , ce mouvement citoyen se dit profondément préoccupé par les discussions publiques qui ont pris corps dans l’opinion congolaise autour d’une possible révision constitutionnelle. Ceci notamment en ce qui concerne la durée du mandat présidentiel. Voilà pourquoi, le 4C s’associe à toutes les voix qui s’élèvent contre ce projet, perçu comme une tentative de prolonger le pouvoir actuel au-delà des limites constitutionnelles.

«  Il est troublant de constater que alors que la nation traverse des moments critiques sur les plans économique, social et sécuritaires, des efforts sont déployés pour modifier la constitution particulièrement dans le but de réviser la durée du mandat présidentiel. Cette initiative suscite des doutes quant aux véritables motivations derrière une telle démarche alors que les attentes légitimes du peuple congolais demeurent non satisfaisantes » peut on lire dans cette correspondance. Sur pied des articles 218 et 220 de la constitution, cette organisation de la société civile estime que toute tentative de la modification de la forme républicaine de l’Etat, le principe du suffrage universel et la durée de mandat présidentiel ne sauraient être entreprises. Fort de ces deux articles, 4C interpelle les deux chambres du Parlement sur la nécessité de faire respecter ces clauses car «  toute tentative de modification de la Constitution entraînerait des conséquences graves sur la stabilité et la cohésion nationale ».

Pour le mouvement citoyen 4C, le contexte actuel du pays est marqué par plusieurs défis majeurs. Il s’agit de la situation sécuritaire, l’effritement du pouvoir d’achat des Congolais, l’éducation, la santé, les infrastructures qui sont des services publics essentiels peinent à répondre aux besoins croissants de la population. «  La violation des droits humains, la répression des libertés d’expression et l’ingérence de l’exécutif dans les affaires judiciaires créent un climat de méfiance. Ce sont ces questions qui devraient être au cœur des préoccupations de nos élus et non des révisions constitutionnelles dont les objectifs semblent répondre davantage aux intérêts politiques qu’à ceux du Peuple ».

En conclusion, ce mouvement citoyen invite les speakers de deux chambres du Parlement à faire preuve de responsabilité et de sagesse dans la gestion de cette question sensible. «  En tant que représentants légitimes du Peuple, il vous appartient de protéger l’intégrité de la constitution et de veiller à ce que celle -ci ne soit pas modifiée au profit d’intérêts particuliers. Il est temps de focaliser les énergies et les ressources sur les véritables priorités nationales : la paix dans l’Est, l’amélioration des conditions de vie des Congolais et la lutte contre la corruption », recommande 4 C à travers son coordonnateur, Zacharie Ekila Bolua.

RSK