Dérive compromettante: Fatshi met en garde l’épiscopat
Devant un stade Kashala-Bonzola rempli comme un œuf, la population et les fidèles venus de toute la ville de Mbuji-Mayi pour célébrer le jubilé d’argent de Mgr Emmanuel-Bernard Kasanda, le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi a dénoncé le comportement de certains prélats dont le rapprochement avec quelques leaders de l’opposition laisse penser un mariage qui ne dit pas son nom. C’est là que le chef de l’Etat a choisi pour donner trois importants messages. D’abord, il dit avoir placé son mandat dans la lutte contre les antivaleurs telles que la corruption, le tribalisme, le séparatisme, l’impunité, etc. Ensuite, il a tiré la sonnette d’alarme par rapport à une certaine dérive qu’il a qualifiée de dangereuse constatée au sein de l’Eglise catholique, surtout en cette année électorale. Enfin, il a promis qu’il s’attaquerait sans hésitation, sans remord à tout Congolais qui mettrait en danger la sécurité et la stabilité du pays.
Il avait tellement encaissé qu’il cherchait une occasion pour se défouler. Et la célébration du jubilé d’argent de Mgr Emmanuel-Bernard Kasanda, évêque de Mbuji-Mayi a été ‘’une occasion en or’’ qu’il ne fallait pas louper. Après les salutations protocolaires d’usage, le président de la République a dit avoir placé son mandat dans la lutte contre les antivaleurs.
« Depuis que je suis arrivé à la tête du pays, je me suis rendu compte de l’immensité du gouffre dans lequel ce pays s’est trouvé et je dois m’appuyer sur des hommes et des femmes de valeur tel que vous, pour réussir ma mission », dit-il.
Il a par la suite remercié et rendu hommage à Mgr Marcel Utembi pour son discours, ‘’ses mots aimables à mon endroit et à l’endroit de l’Etat congolais’’. « Oui, Mgr Marcel je crois aussi que l’Etat et l’Eglise, particulièrement l’Eglise catholique ont l’obligation et le devoir de collaborer, de marcher ensemble », rétorque-t-il, avant de profiter de l’occasion pour tirer la sonnette d’alarme par rapport à une certaine dérive constatée au sein de l’Eglise catholique.
Une dérive, que Félix-Antoine Tshisekedi qualifie de dangereuse, surtout en cette année électorale. A l’en croire, l’église doit être au milieu du village, l’église doit être au milieu des Congolais, de prêcher l’amour, l’unité et l’égalité. L’église doit accompagner toutes les filles et tous les fils de la République qui sont en politique, de la même manière, sans distinction aucune. Car il y va de la stabilité de notre cher pays.
S’adressant à Mgr Utembi et Kasanda, il leur a dit : vous comprenez cela de la plus belle manière. Mais il se fait que parmi vous, il y a malheureusement quelques personnes qui ont pris une tendance dangereuse qui risquerait de diviser notre nation.
En tant que garant de l’unité de cette nation, Tshisekedi a dit qu’il se sent obligé de dire qu’il n’accepterait jamais une telle dérive.
« Je continuerai, parce que je crois entretenir les meilleurs relations avec l’église en général, et l’église catholique en particulier. Je ne lésinerai sur aucun moyen pour aider cette institution qui nous est si chère à mon cœur, pour qu’elle se solidifie et reprenne son combat que nous avons toujours admiré, le combat qui a fait de nous des hommes éduqués et remplis de valeurs », souligne-t-il.
Comme bon nombre de Congolais, Tshisekedi a reconnu que c’est grâce à cette église que je veux prendre le devant pour nous aider à relever ce Congo qui est terrassé à cause des antivaleurs telles que la corruption, le tribalisme, le séparatisme, l’impunité, etc. « Je sais que je peux compter sur vous et sur Dieu pour que cela demeure et soit toujours permanent, c’est-à-dire, une relation excellente entre l’église catholique et l’Etat », pense-t-il.
Pour terminer son propos, Félix Tshisekedi a réaffirmé encore sa détermination à garder ce pays uni et à le pacifier. « Je ne reculerai pas devant les menaces et les intimidations de tous genres. J’ai passé quasiment le ¾ de ma vie à combattre aux côtés d’un grand homme, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, d’heureuse mémoire. Cet homme m’a appris l’amour du Congo et des Congolais. Je ne serai jamais le fossoyeur du Congo et des Congolais », promet-il.
En revanche, il annonce qu’il s’attaquera sans hésitation, sans remord à tout congolais qui mettrait en danger la sécurité et la stabilité de notre pays. Peu importe ce qu’on en dira : violation des droits de l’homme, privation de liberté, je n’en démordrai pas. Parce que démocrate je suis, démocrate je resterai. Je n’ai aucune leçon à recevoir de quiconque en ce domaine. J’ai la charge de protéger et de garantir le bien-être de tous les Congolais, de quelques bords politiques qu’ils soient, religieux ou autres idéologiques et donc, je ne lésinerai sur aucun moyen pour remplir ma mission du mieux que ça soit. C’est l’histoire et c’est Dieu qui nous jugera.
Jean-Marie Nkambua