Derrière GenoCost, il y a quand même des millions de morts ! Un jour, quelqu’un va devoir en répondre !

Le 2 août 2024, la communauté humaine est conviée à se souvenir de la guerre du 2 août 1998 déclenchée par le Rcd (Rassemblement congolais pour la démocratie) avec le soutien avéré du Rwanda. Depuis, il y a eu successivement la “MUTINERIE MUTEBUSI” en 2004, les “rébellions CNDP-M23” en 2008 et 2012, puis les rébellions “M23/AFC” en 2022/2023. Toutes ces guerres ont la particularité de bénéficier de la complicité du Rwanda, de même que celle de l’AFDL en 1996. Bref, de 1996 avec 2024, soit au cours de ces 28 dernières années, Kigali croit avoir pour vocation d’être de toutes les formes d’insécurité connues au monde avec comme terrain de prédilection la RDC.

Selon les critères internationalement établis

Ces guerres sont la cause principale d’une catastrophe humanitaire classée parmi les plus importantes au monde en termes de pertes humaines, matérielles et financières.

Aux millions de morts s’ajoutent des millions de blessés graves devenus des personnes avec handicap majeur, de même que des millions de déplacés de guerre, tous victimes directes ou indirectes des conflits armés cycliques.

Certes, si on s’en tient aux critères universellement établis et admis, les tueries en masses qui se perpètrent et se perpétuent sur le territoire congolais n’a rien du génocide. Par génocide, selon les critères internationalement établis, s’entend “_intention avérée de la part des auteurs de détruire physiquement un groupe national, ethnique, racial ou religieux_.

Au Rwanda, il y a eu en 1964 génocide puisque le groupe ethnique ou racial visé est la communauté tutsi.

En RDC, par contre, il n’y a ni groupe national, ni groupe ethnique, ni groupe racial, encore moins groupe religieux qui ait été visé. Le Rwanda ne fait pas acception ni exception parce qu’à l’Est de la RDC, la société est multi-nation, multi-ethnie, multi-race et multi-religion.

Paul Kagame a cependant beau passer entre les gouttes, mais il finira tôt ou tard par se mouiller. Car, en termes de morts côté Congo – et puisqu’on aime bien brandir des chiffres – il y a cinq, huit ou 10 fois plus de victimes que la huit centaine de milliers Tutsi constituant le génocide rwandais. Encore que ces Tutsi, à l’instar des Congolais voisins, sont victimes d’un système de gouvernance ayant décidé de les sacrifier sans même prendre leur avis.

Donner la parole aux témoins

Qu’il puisse se trouver des Congolais à défendre et à justifier le génocide rwandais parce que conforme aux critères du droit international, c’est tout ce qu’il y a de normal.

Mais qu’il se trouve des Congolais à disqualifier le génocide perpétré au Congo au motif de ne pas répondre à ces critères, là c’est vraiment le bouquet. C’est comme s’ils nous signifiaient que nous n’avons qu’à crever à cause de nos turpitudes.

La sagesse, pour ne pas parler de bon sens, les conseillerait plutôt de se taire. Car même les auteurs rwandais du “non-génocide” congolais s’étonneraient de tant de sollicitude à leur égard, sollicitude équivalant au mépris à l’égard de leurs compatriotes Congolais.

“GenoCost” – quelles qu’en soient les motivations – n’est pas une initiative à combattre. Il faut l’encourager. Son côté positif est le devoir mémoriel. Ce type de devoir, on l’assume. Le meilleur moyen de l’assumer, c’est de donner la parole aux témoins.

Dans la dernière livraison, quelques noms ont été proposés : Henri Mova Sakanyi et Didier Mumengi (ministres honoraires), Crispin Nlanda et Joachim Diana Gikupa (journalistes), Isidore Ndaywel, Elikia Mbokolo et Matthieu Kalele (universitaires), Didier Etumba (militaire) etc.

L’idéal serait toutefois, pour les organisateurs, de lancer un appel à témoignage. Du Kivu, particulièrement, viendront des témoignages comme ceux du Dr Denis Mukwege, de l’abbé Jean-Bosco Bahala, de l’archevêque François-Xavier Maroy Rusengo, du Monseigneur Sikuli Paluku etc.

On ne peut pas en exclure les survivants des artistes musiciens mobilisés dans le cadre de la résistance. Cas de Souzy Kaseya. S’il était en vie, Wendo Kolosoy y serait amené de force. Peut-être qu’un tour côté Tshangu – où la population s’est défendue mains nues contre les agresseurs et les rebelles confondus – ferait passer un ange !

Une fois de plus, c’est l’occasion de demander au Président de la République Félix Tshisekedi d’assumer la notion constitutionnelle de continuité de l’État*.

Pour avoir appelé au cours du conseil des ministres du 12 juillet dernier _”le Gouvernement à prendre toutes les dispositions pour donner un large écho à la commémoration du 2 août 2024 à travers l’ensemble du territoire national et dans nos représentations diplomatiques à l’étranger_”, il sait que son pays a besoin du témoignage collectif de ceux qui ont vécu les effets de l’agression du 2 août 1998 en tant que début des tueries massives des Congolais au cours de ces 26 dernières années, tueries privée de l’estampille” Appellation d’Origine Contrôlée” (AOC)

“Génocide”…

Omer Nsongo die Lema