Des experts chinois et africains appellent à la collaboration pour lutter contre la désertification (SYNTHESE)

“Quand on veut aller vite, on va seul, mais quand on veut aller loin, on va toujours avec les autres”, a déclaré Marcelin Sanou, responsable au sein de l’Agence Panafricaine de la Grande Muraille Verte (GMV), pour décrire l’avenir de la coopération internationale dans la lutte contre la désertification lors du 3e forum sur le désert du Taklamakan, qui s’est tenu du 10 à 12 juin dans la ville de Korla, dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine.

Chef du service planification, suivi-évaluation, et gestion de l’information, M. Sanou estime qu’en termes d’échange d’expériences et de partage de technologies dans la lutte contre la désertification, la coopération sino-africaine dans le domaine de l’environnement a un avenir prometteur.

Le forum regroupe plus de 180 chercheurs issus de 14 pays et régions dans la ville de Korla, dans le sud du Xinjiang, pour étudier les moyens de lutter efficacement contre la dégradation des sols et la désertification dans les grands déserts du monde, à savoir le Sahara en Afrique et le Taklamakan en Chine, et pour collaborer avec les parties prenantes afin de trouver des solutions adaptées au niveau local.

Dans le désert du Sahara, le plus grand désert du monde, l’Union africaine a dirigé le lancement du programme de la GMV pour lutter contre la dégradation des terres et la désertification dans la région du Sahel, à la limite sud du désert.

Marcelin Sanou a déclaré que la région du Sahel souffrait depuis longtemps de la désertification. C’est pourquoi les pays de la région du Sahel, du Sénégal à Djibouti, ont lancé le programme de la GMV dans l’attente que, grâce à la coopération régionale, ils puissent travailler ensemble pour lutter contre la désertification.

Diop Souleymane, responsable du système d’information géographique et du database de l’agence panafricaine, estime que l’Afrique peut profiter des efforts considérables déployés par la Chine pour lutter contre la désertification afin de mieux aborder des questions telles que le développement résilient et le changement climatique.

Jia Xiaoxia, fonctionnaire au secrétariat de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), a indiqué que l’UNCCD s’efforçait d’aider les parties touchées par la désertification à renforcer la prise de décision fondée sur la science. “Nous devons travailler ensemble pour promouvoir la compréhension scientifique, partager les connaissances et les technologies ainsi qu’améliorer la capacité d’action”, a proposé Jia Xiaoxia.

Le désert du Taklamakan est le plus grand désert de Chine, où les chercheurs chinois étudient les technologies de contrôle et de gestion du sable depuis plus de 60 ans. Des pratiques telles que les forêts-abris sur les autoroutes du désert et les barrières anti-sable ont été mises en œuvre avec succès dans cette région.

Zhang Yuanming, directeur de l’Institut d’écologie et de géographie du Xinjiang de l’Académie chinoise des sciences a déclaré : “Nous espérons mettre au point des technologies de lutte contre la désertification adaptées à la construction de la ‘Grande Muraille verte’ en Afrique sur la base d’une recherche collaborative, et pratiquer activement la coopération sino-africaine en matière de développement vert”.

Marcelin Sanou a déclaré qu’au vu de l’expérience incomparable de la Chine en matière de contrôle du sable, l’agence panafricaine de la GMV a signé un mémorandum de coopération avec la Chine en 2017, espérant renforcer la capacité des pays membres en matière de contrôle du sable grâce au transfert de technologies et à d’autres formes de coopération. Selon l’expert, la Chine et l’Afrique peuvent partager leurs expériences et se soutenir mutuellement, ce qui est propice à la promotion du programme de la GMV.

Optimiste quant à la coopération verte entre la Chine et l’Afrique, Yang Wenbin, secrétaire général de l’Association chinoise du contrôle du sable et de l’industrie du sable (CNSC), a indiqué que la Chine et l’Afrique pourraient continuer à mener une coopération approfondie à l’avenir dans des domaines tels que le contrôle du sable sur les routes et les voies ferrées, la recharge des eaux souterraines, et même développer davantage d’éco-industries à forte valeur de production, “non seulement pour les pays africains de la région du Sahel, la Chine continuera à mener activement la coopération verte dans les régions arabes et d’Asie centrale”.

Endrias Geta, ministre d’Etat éthiopien de l’Irrigation et des Terres basses a fait savoir que l’Ethiopie avait bénéficié de son adhésion au programme de la GMV d’Afrique, qui fonctionne en Afrique depuis de nombreuses années, et que le soutien du gouvernement chinois à ce programme permettait de rendre une grande partie des terres à nouveau vivables. “En restaurant les terres dégradées, la vie des gens s’améliorera”.

Xinhua