Des sorciers économiques
Tous les ingrédients sont réunis pour conduire la Plèbe à une révolte contre l’autorité établie. Tant, les appétits gloutons des certains opérateurs économiques, loin de s’enfiler sur du réel, se greffent désormais à la boulimie financière et à la gloutonnerie économique. Et, c’est dans le secteur pétrolier que ces gloutons économiques et financiers ont choisi d’étrangler le Gouvernement, en le prenant à la gorge.
En effet, sous peu, déjà le 02 octobre 2024, le ministère de l’Economie Nationale avait tôt fait de procéder à la baisse des prix des carburants à la pompe. Cette révision à la baisse, soit de 13%, s’inscrivait dans une stratégie globale de réduction du coût de la vie et de l’amélioration du bien-être de la population congolaise. Une des réformes-phares du Gouvernement Judith Suminwa Tuluka, vision impulsée par le Chef de l’Etat congolais, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
A son annonce, la réforme, en soi, avait été saluée par l’ensemble de la population congolaise, dans le sens que c’est une première de voir les prix du carburant baisser que d’augmenter.
Malheureusement pour la Plèbe, « Petit Peuple », vivant en dessous de la moyenne, la voracité et la gloutonnerie des certains opérateurs économiques, plongés dans les anciennes pratiques, ont tôt fait de stranguler cette réforme. Avançant des motifs farfelus et pas du tout convaincants, ils ont décidé de créer la surenchère ; la rareté, partant la mise de leur clé sous le paillasson dans les stations-service. Où, on aperçoit désormais des longues files d’attente devant certaines pompes pour ceux qui vendent au moins.
D’autres, par contre, évoquant des risques pour l’approvisionnement et les pertes potentielles pour les sociétés pétrolières qui leur appartiennent, ont carrément décidé de ne plus vendre, plongés, eux, dans l’affairisme béat, démontrant des théories économiques déconnectées des priorités nationales.
Se refusant de poser clairement le problème pour des solutions idoines, ils ont choisi de faire sécher leurs stations-service en vue de créer une surchauffe, une rareté qui obligerait les conducteurs à augmenter leurs tarifs du transport en commun, en lieu et place de les baisser. Les conséquences directes influeront notoirement, sur les prix de biens de consommation de première nécessité alors que l’opinion attend une baisse déjà annoncée par le Gouvernement depuis début septembre et dont le décret y afférent se fait toujours attendre.
Comme on peut bien le constater, la RDC est truffée de certaines personnes qui militent pour son statu quo. Statu quo qui militerait en faveur d’un soulèvement social, tant des apprentis-sorciers, aussi bien politiques qu’économico-financiers tanguent solidement leurs appétits gloutons, aussi longtemps qu’ils touchent la corde. Une corde déjà usée par le social, le politique et avec cette horde des pétroliers qui bradent l’économie du pays. Des sorciers économiques qui conciliabules nuits et jours pour que la RDC tombe plus bas encore. Trop bas même.
Nous, qui sommes nés au village, appelons ces genres des personnages : sorciers. En fait, ils sont, pour la Plèbe, des sorciers économiques. De part leurs pratiques. Un peu comme l’autruche.
Willy Kilapi