Détention prolongée de Seth Kikuni: Le Cadre de concertation des forces sociales et politiques en sit-in ce mercredi devant le Palais de justice 

Depuis l’arrestation de président national de parti politique Piste pour l’émergence, l’opposant Seth Kikuni, le Cadre de concertation des forces sociales et politiques ne baisse pas les bras pour exiger sa libération sans condition. C’est ainsi qu’après avoir obtenu que les avocats du candidat malheureux à la présidentielle de 2018 et 2023 et sa famille puissent lui rendre visite dans son lieu de détention, cette organisation qui regroupe en son sein des acteurs politiques et les acteurs de la société civile met cette fois-ci la pression pour le soustraire des mains de ses «  ravisseurs ».

Une fois de plus et à l’initiative de Claudel André Lubaya, un de ses fondateurs, ces hommes et ces femmes se sont réunis le week-end dernier pour évaluer les actions posées jusque-là visant la libération de Seth Kikuni et mettre en place d’autres stratégies pour le sprint final, c’est-à-dire obtenir sa libération. Ensemble, ils se sont félicités de la mobilisation des uns et des autres qui a abouti à localiser l’endroit où le président national de Piste pour l’émergence, était détenu, dans les locaux de l’Agence nationale pour le renseignement, ANR.

Ceci, quand bien même de manière officielle ils ignorent les vraies raisons de son arrestation. Selon eux, il s’agit d’une première bataille remportée, car c’est sur base de la pression faite que les « ravisseurs de Seth Kikuni » ont pu céder et informer à son épouse et à leur organisation son lieu de détention. Loin de se lasser, les participants à cette réunion ont décidé de passer à la vitesse supérieure. D’où ils ont lancé un appel à « toute personne éprise de justice et de paix »  à se joindre à eux pour une manifestation le mercredi 25 septembre 2024 devant le palais de justice.

Objectif : Défendre la liberté fondamentale sous le régime de Felix Tshisekedi qu’ils accusent de « vouloir non seulement pas restreindre la liberté d’expression pourtant constitutionnellement garantie à tout le monde, mais aussi veut museler l’opposition en voulant instaurer un régime de la pensée unique comme la triste époque mobutienne dans la deuxième République ».

Violation de la constitution et appel à la libération des prisonniers politiques

Dans la déclaration faite le week-end à l’issue de la réunion convoquée par André Claudel Lubaya, les sociétaires des forces sociales et politiques estime t que la détention prolongée de Seth Kikuni dans les locaux de l’agence nationale de renseignements après sa présentation devant les magistrats «  est non seulement irrégulière, mais elle constitue une violation flagrante des normes juridiques nationales et internationales ».

Et d’ajouter : «  L’ANR, une agence de renseignements n’a ni le mandat, ni la compétence légale pour maintenir des individus en détention sans l’intervention du pouvoir judiciaire. Cet abus du pouvoir est une atteinte grave à l’État de droit ».

Cette organisation pense que l’arrestation de l’ancien candidat aux deux dernières présidentielles est « arbitraire ». « Elle viole les principes d’un procès équitable et l’indépendance du pouvoir judiciaire, et témoigne d’une volonté manifeste du pouvoir exécutif de contrôler les opposants politiques par des méthodes extrajudiciaires ». Ainsi, dans leurs déclarations lues par Ados Ndombasi, la cadre de concertation des forces sociales et politiques exige la libération de ce qu’il considère comme des prisonniers politiques.

Il s’agit de Mike Mukebayi, Daniel Nsafu, tous deux députés honoraires et cadres de l’Ensemble pour la République, Jean-Marc Kabinda A Kabund de l’Alliance pour le changement. Il en est de même pour certains acteurs de la société civile qui croupissent encore dans les geôles. Les cas King Wamiso, Jacques Sinza et Gloire Saasita, tous membres des mouvements citoyens arrêtés à Goma et transférés à Kinshasa. Au militant de l’Ecide, Giresse Manzanza qui a trouvé la mort à la suite d’une altercation avec les forces de l’ordre devant le siège de son parti, le cadre de concertation des forces sociales et politiques exigent justice et réparation.

Rappelons qu’au cours de sa deuxième audience lundi dernier en chambre du conseil du Tribunal de paix de Kinshasa/Gombe, Seth Kikuni a été placé en détention préventive pour une durée supplémentaire de 15 jours, après l’expiration de son arrestation provisoire de 72 heures. De plus, sa demande de liberté provisoire en raison de la dégradation de son état de santé a été rejetée. Le président de Piste pour l’émergence est accusé d’incitation à la désobéissance civile et de propagation de faux bruits, des accusations basées sur des propos qu’il a tenus lors de son séjour à Lubumbashi. C’est le 2 septembre dernier qu’il a été arrêté dans son bureau par des agents de l’ANR.

RSK