Devant les accusations de Fayulu, Muyaya tranche : « Notre rôle est d’assurer la sécurité et le financement des élections »

Mme Bintou Keita, représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en Rdc a été l’invitée spéciale de M. Patrick Muyaya, ministre de la Communication et médias, afin de donner les détails du plan de retrait civilisé des troupes de la Monusco de la Rdc.

Devant la presse, Patrick Muyaya est revenu sur l’attitude de l’opposant Martin Fayulu qui a préféré jeter l’éponge, en refusant de présenter des candidats à tous les niveaux. Pour lui, l’essentiel, c’est de dire que dans 6 mois, nous allons convoquer l’électorat. « Si vous faites un sondage, les Congolais veulent aller aux élections. Nous considérons que notre travail entant que gouvernement, nous assurons la sécurité et le financement. On va enrôler à Kwamouth, preuve qu’il y a une bonne évolution de la sécurité dans le Mai-Ndombe. Les calculs politiciens auront un autre moment. C’est le dialogue que l’on veut, mais on passe par des voies détournées », pense-t-il.

Muyaya est revenu sur les revendications de Fayulu pour dire que la loi électorale ne prévoit pas d’audit. C’est la raison pour laquelle la CENI a recouru à une expertise nationale et internationale pour tenter de rassurer les uns et les autres. « L’opposition est dans une mission de discrédit du processus électoral. Lorsque nous remontons les processus électoraux, il faut que l’on sache distinguer l’essentiel, ouvrir un espace pour un débat démocratique. Pour nous, nous sommes prêts à débattre du fond », rassure-t-il.

Appelée à donner son point de vue par rapport au contexte actuel de la Rdc, Bintou Keita explique que notre rôle est celui de bons offices en parlant avec toutes les parties prenantes pour aller dans le respect des principes. Est-ce que ce sont des élections inclusives? Nous attirons l’attention sur ces paramètres-là. On a fait un plaidoyer pour qu’il y ait inclusion des personnes déplacées internes, mais aussi le principe d’un processus apaisé. Personne n’aurait voulu que les gens perdent la vie pour un processus chaud et non l’utilisation de la violence physique ou avec les armes. Il y a des préoccupations que les femmes ont, il y a des attaques qu’elles subissent. La violence sous toutes ses formes n’est pas acceptable. Il y a des domaines où il faut pousser la Ceni pour que les uns et les autres se sentent considérés.

Pour elle, le principe de crédibilité, c’est pour assurer tout monde. Finalement, elle a félicité la Ceni parce qu’il y a quelques mois personne ne pensait que le calendrier électoral allait être respecté. La question, c’est de savoir, comment faire pour que la confiance soit là ?

Tout le monde attend la montée en puissance des FARDC

« Depuis la demande du chef de l’Etat reprise par le gouvernement, nous sommes dans un dialogue continu avec les autorités congolaises dans le sens où nous voyons ensemble ce qui est nécessaire de faire pour une transition accélérée de la Monusco. Ce qui est important, il y a des jalons qui font aussi l’objet d’attention par la société civile et les partenaires », note-t-elle.

Dans son mot introductif, Bintou Keita a expliqué que pour l’exercice 2021, soit entre juillet et septembre, il était fondamental de faire une distinction entre les conditions minimum qu’il faut organiser pour la sortie de la Monusco (jalons 1 à 5). Et ce, pendant que d’autres appelaient à un partenariat accéléré. « Le gouvernement a dit, puisque la population a demandé le départ de la Monusco, on se focalise sur les conditions minimum et d’autres jalons devraient être gardés pour les services sociaux de base, mais aussi tout l’accompagnement pour améliorer les aspects du développement, mais aussi les aspects qui ressortent du monitoring des droits de l’homme, de la femme, de la paix et de la sécurité », mentionne-t-elle.

Pour un retrait responsable de la Monusco, il faut concomitamment qu’il y ait cette montée en puissance des services de sécurité. Partout où il y a des centaines des déplacés, il faut s’assurer qu’on ne crée un vide.

« Il faut une accélération et que ceci soit fait d’une façon digne, pacifiée pour dire qu’on ne démantèle pas une mission dans quelques heures. Finalement, Jean-Pierre Lacroix a constaté qu’il y a collaboration entre la force de la Monusco, la Brigade et les Fardc pour s’assurer qu’on est dans le tempo pour une opération conjointe ou unilatéral », dit-elle.

Pour Patrick Muyaya, la Monusco va se retirer, mais on doit augmenter la présente de nos forces de sécurité. « Nous travaillons sur la montée en puissance avec notamment la loi de programmation. Comment réagissez-vous lorsque la Monusco censée protéger la population est contestée ? Le fait que les compatriotes se sont exprimés et que l’on prend comme cible le personnel de la Monusco, ne peut pas être ignoré », insiste-t-il.

JMNK