Dossier brûlant judo: S.O.S à 4 jours du championnat d’Afrique à Abidjan qualificatif aux J.O Paris 2024, Les judokas congolais pas du tout rassurés malgré les déclarations du ministre Kabulo au Sénat
La situation des judokas demeure confuse et ce, à 4 jours du championnat d’Afrique à Abidjan, en Côte d’Ivoire, à partir du 15 juin 2023 en Cours. Cet open est qualificatif aux jeux olympiques Paris 2024.
L’inquiétude gagne du terrain dans la mesure où la pesée officielle doit intervenir le 14 juin 2023. A cet effet, la délégation congolaise doit impérativement arriver au plus tard, le 13 juin 2023.
Ce qui fait très mal, la Coordination Nationale des Activités du Judo en RDC ‘’Conaju’’ ne voit que du feu. Aucune démarche n’a été entreprise à cet effet. La tension monte et rien ne rassure les judokas qui se préparent fiévreusement au stade des martyrs sous l’œil vigilant du staff technique au grand complet. Notre équipe de reportage a eu à s’en apercevoir, le vendredi 9 juin lors de la ronde qu’elle a effectué sur place.
Sur place, juniors et seniors s’adonnent à cœur joie aux entrainements avec des moyens de bord qu’alloue la Conaju. L’Etat congolais depuis la mise en place de cette coordination ne donne rien.
Jusqu’à quand le judo va demeurer sans soutien de l’état congolais ?
Tout ce qui a été entrepris l’a été avec l’argent des cotisations des membres qui composent la Conaju (le cordon Nico Lianza, le cordon adjoint Me Patrick Kalala et leurs collaborateurs). Ils continuent à mettre la main à la poche pour subvenir aux besoins du judo congolais. Les multiples formations de cadres techniques et officiels, les participations des judokas congolais aux compétitions internationales (titres de voyage, frais de séjour et autres) l’ont été accomplis qu’avec l’argent propre des membres de la Conaju sans le concours de l’état congolais. Comble de l’ironie, même pas un centime n’a été remis à la Conaju.
Quand les performances des judokas contrastent avec le manque de soutien de l’état
Pendant que l’état laisse le judo se démerder seul, la moisson des judokas est toujours abondante. Ils ne rentrent pas bredouille après une participation. La Conaju a fait de la formation des cadres et la performance de judokas son cheval de bataille. En si peu de temps, des entraineurs ont été formés, des arbitres également dont une nouvelle génération des jeunes arbitres. Dans tout cela, l’état congolais a été un abonné absent côté financier.
Abidjan ou rien
Au regard des efforts fournis, l’absence des judokas à Abidjan va ressembler à un coup de massue pour saper l’action de la Conaju. Et annihiler tout ce qu’a fait la Conaju pour hisser le judo congolais et les judokas congolais là où ils se retrouvent présentement. Le judo congolais a repris le poil de la bête. Mais curieusement, les judokas ne sont toujours pas récompensés à leur juste valeur. Et la disparité de traitement qui leur est réservé ne s’explique pas. Comment imaginer un médaillé d’or ou d’argent qui rentre au pays sans rien bénéficier en retour côté gouvernement ? Et pourtant, c’est monnaie courante avec les judokas qui ne cessent de s’interroger. Ne sont-ils pas ambassadeurs du pays comme les autres ? Et pourquoi eux ne reçoivent rien ?
Pourquoi tout pour les autres et rien pour eux ? C’est inadmissible et incompréhensible.
A l’approche des 9ème jeux de la francophonie, le doute s’installe
La Conaju n’a pas attendu le soutien du gouvernement congolais pour entamer la préparation des 9èmes Jeux de la francophonie avec des moyens de bord. Jusque-là, aucun rond ne tombe dans l’escarcelle de la Conaju qui se démerde seule. Depuis plusieurs semaines, elle prépare les judokas juniors et seniors qui doivent participer au championnat d’Afrique à Abidjan, Côte d’Ivoire à partir du 15 juin 2023 en Cours.
Les déclarations du ministre Kabulo au Sénat ne rassurent pas les judokas
Invité à répondre à une question orale du sénateur Denis Kambayi, le ministre des sports François Claude Kabulo Muana Kabulo a déclaré ce qui suit : ‘’Afin de garantir une participation honorable de la RDC aux 9èmes Jeux de la Francophonie, le ministère des sports a élaboré un programme de préparation en 3 étapes :
1ère étape Kinshasa : Rassemblement des athlètes et officiels inscrits dans les 9 disciplines du programme
2ème étape à l’étranger Brazzaville en République du Congo : camp d’entrainement pour cinq disciplines : athlétisme, basket-ball, cyclisme, Luttes Libres et Lutte Africaine au Centre Sportif de Kintele qui dispose des infrastructures répondants aux normes internationales
3ème étape Abidjan en Côte D’Ivoire : camp d’entrainement pour deux disciplines : le football et le judo. Le choix d’Abidjan se justifie par le fait que pour le football, la RDC est dans le même groupe que le Congo/Brazzaville. Et l’on ne pouvait pas amener notre équipe sur le terrain de l’adversaire. Pour le judo, cette discipline participera au championnat africain qualificatif aux Jeux Olympiques Paris 2024. Et on a jugé utile de garder les judokas sur place pour parachever leur préparation.
2ème étape Kinshasa
Pour le handisport, les athlètes se prépareront sur place pour des raisons bien évidentes.
Tennis de Table, la préparation se déroulera dans la capitale pour la simple raison que durant cette période, la Confédération Africaine de Tennis de Table organisera un championnat d’Afrique avec la participation des pays inscrits. La taille de la délégation officielle de la RDC aux 9èmes Jeux de la francophonie sera de 455 membres dont 407 athlètes et 48 officiels. Il y a lieu de relever qu’une bonne préparation en temps utile constitue une cage d’une participation honorable et performante. Les Jeux de la Francophonie auront bien lieu à la date prévue du 28 juillet au 6 août 2023’’. Mais sur terrain, les judokas ne sont toujours pas rassurés s’ils vont effectuer le déplacement d’Abidjan. Les signaux demeurent négatifs. Voyons voir ce qui va se passer dans les prochaines heures. (Dossier à suivre de près)
Antoine Bolia