Dossier brûlant: Les Léopards dames football réclament leur prime

Décidément, l’on se demande ce qu’ont fait les femmes sportives en République Démocratique du Congo pour mériter le traitement qui est le leur. A dire vrai, la gente féminine n’est vraiment pas considérée à sa juste valeur comme nous allons le démontrer dans les lignes qui suivent.

Comment ne pas affirmer sans peur d’être contredit que la gente féminine n’est pas considérée lorsque chaque jour qui passe nous le démontre. La première qualifiée de la RDC pour les prochains Jeux Olympiques Paris 2024, la boxeuse Marcelat Sakobi est abandonnée à son triste sort sans préparation et sans moyens. Et que dire des Léopards/cyclisme dames qui ont fait sensation à la 1ère édition du Tour Cycliste international féminin du Burundi en 2021 en terminant 4è au classement général par équipe et 3è en individuel. A la 2è édition en 2022, elles ont terminé 2è par équipe et 2è en individuel. Malheureusement, elles n’ont perçu aucun rond du trésor public jusqu’à ce jour. Et elles participent à la 3è édition cette année en 2023 que grâce à la Fécocy. Le gouvernement congolais n’a daigné leur assurer la participation.

Plus loin, en 2007 aux 9è Jeux Africains d’Abuja, au Nigeria, la karateka Nancy Tshiaba qui a mis fin à sa carrière sportive y a pas longtemps, avait glané la médaille d’argent et elle avait enchainé par la suite en glanant l’or par ci, argent et bronze par là. Mais elle n’a rien gagné en retour ? Rien du tout.

Les Léopards/football dames, un calvaire de trop

Le manque de considération pour la gente féminine sportive prend des allures inquiétantes. On en a pour preuve le calvaire que vivent présentement les Léopards dames football. Ces dernières après avoir dignement honoré le pays aux éliminatoires de la prochaine Coupe d’Afrique des nations dames (NDLR elles ont battu en aller et retour leurs homologues béninoises) obtenant leur qualification au tour suivant de ces éliminatoires, sont totalement ignorées.

Nous dirons mieux, elles sont l’objet d’aucune considération. Elles n’ont reçu aucune prime aussi bien au match aller qu’au match retour évoqué face aux béninoises. Pire, leurs dirigeants de la Fécofa leur tiennent des discours incohérents et leur font de tours inutiles sans en retour résoudre leur problème. Elles sont mêmes déguerpies de leur hôtel. Et ce n’est pas la première fois que les filles subissent ce désagrément. Cet état des choses révolte vraiment les bonnes consciences. On se demande dans quel pays nous nous trouvons. Est-ce possible qu’on puisse récompenser de cette manière celles qui ont rendu des bons et loyaux services ! Une chose est sûre, ces filles ont droit à leur prime qui est tout à fait mérité.

Mais pourquoi seulement les filles ?

Ce qui est étonnant, ce genre des situations n’arrivent que quand il s’agit des filles. Mais pourquoi ne vit-on pas cela lorsqu’il s’agit des léopards messieurs ? Ces derniers reçoivent leur prime avant même d’avoir accompli leur devoir. Tous les sportifs congolais n’ignorent pas que le football est le plus choyé de toutes les disciplines sportives pratiquées en RDC. Mais curieusement, les filles footballeuses ne bénéficient pas de cette faveur. C’est incroyable et inimaginable.

Cependant, beaucoup des congolais ignorent qu’entre les léopards/football messieurs et les Léopards/football dames, ce sont les filles qui sont plus performantes au regard du bilan comparé. Les Léopards/football messieurs ont participé à une seule phase finale de Coupe du monde alors que les Léopards/football dames ont pris part à deux phases finales de Coupe du monde. Mais en termes de récompense, il n’y a pas match. Là où les messieurs ont reçu des voitures et maisons, les filles quant à eux n’ont eu que leurs yeux pour pleurer. Elles ont été marginalisées, ignorées et abandonnées à leur triste sort. Autre chose, il n’y a eu aucun retombé positif de deux participations successives des filles à la Coupe du monde. Rien n’a été fait pour promouvoir le football féminin et les filles. Bien au contraire, l’on a assisté à la dégénérescence du football féminin. Le championnat avait perdu l’attrait et les filles découragées. Beaucoup ont abandonné la pratique et comme conséquence, les deux clubs les plus en vue Grand Hôtel Kinshasa et Force Terrestre sans oublier d’autres, ont disparu de la circulation.

Comme d’aucuns peuvent le remarquer, nous avons des preuves à profusion pour démontrer que la gente féminine est négligée, ignorée, déconsidérée et pas pris en compte par les autorités. Nous pensons sincèrement qu’il faut changer cette façon de traiter les femmes sportives. Déjà elles sont du sexe dit faible, il ne faudra pas rajouter à leur malheur.

Antoine Bolia