Dossier Ecobank: Mungimur et Sengo toujours à Makala, la licence de la banque en péril !

Dans sa dernière édition, le quotidien L’Avenir informait à ses nombreux lecteurs les déboires d’Ecobank qui ont notamment conduit à l’arrestation du Secrétaire général et le Directeur juridique de l’Ecobank, Alain-Serge Mungimur et de son comparse Auguste Sengo Nzuzi, tous deux impliqués dans un détournement de plus de 5 millions de dollars américains au profit de Moïse Katumbi et de ses agents Paul Kaponda et autres chez MCK. En conséquence, il nous revient que de nombreux clients sont en train de clôturer leurs comptes dans cette banque où ils savent désormais que leur argent n’est pas en sécurité.

 

Depuis les révélations exclusives de L’Avenir, la seule réaction de la banque est un communiqué digne d’une propagande de mauvais goût destiné à tromper l’opinion congolaise. Non seulement la banque ose menacer la presse qui exerce sa mission d’information générale, mais elle insiste à présenter des éléments fallacieux pour tenter de justifier ses errances.

 

Ainsi, L’Avenir a désormais la réponse à sa question sur l’attitude du nouveau Directeur général, ressortissant ivoirien dont nous apprenons qu’il n’est pas un inconnu de la Justice en d’autres lieux. Et il ne semble pas porter un grand respect à la Justice congolaise, dans la droite ligne de son prédécesseur, le fugitif international Jean-Baptiste Siate.

 

Dans son communiqué, Ecobank se répand en déclarations creuses maladroitement sorties du manuel de la communication pour les nuls. Il ne suffit de proclamer des “valeurs éthiques et professionnelles” ni de se dire “respectueuse des dispositions légales” pour tromper la vigilance des autorités de notre pays. Avec un ancien DG fugitif et recherché, un Secrétaire général et un ancien Directeur des opérations à Makala, on a vu bilan éthique plus crédible !

 

Ce n’est pas faute d’avoir multiplié les tentatives et interventions diverses, mais les deux cadres congolais “éthiques et professionnelles” sont toujours en salopette orange, dans les couloirs de Makala. Alors quoi, la banque accuse-t-elle la Justice rendue au nom du Président de la République d’être à ce point incompétente qu’elle oserait maintenir de tels respectables individus sous les verrous depuis plusieurs semaines et pour d’autres encore.

 

En tout cas, les clients de la banque sont en train de comprendre que leur argent est en de bien mauvaises mains au sein de cette institution et sont en train massivement de quitter le navire. Et la prudence serait pour les autres de suivre le mouvement, car nous apprenons que c’est désormais la licence de la banque qui serait en train d’être mise en péril. Certaines autorités compétentes envisagent de supprimer la licence nécessaire à la banque pour pouvoir exercer en RDC. Car en effet, le scandale Octavia contre Astalia est loin d’être le seul cas de gestion délictueux par Ecobank où l’argent des clients est véritablement traité de façon indigne.

 

La banque nous accuse sans prouver de proférer des allégations et demande aux autorités de nous contraindre. Le monde à l’envers ! Le dossier est solide, nos informations recoupées et confirmées de plusieurs sources et notre déontologie intacte. Entre-temps, ce sont les employés qui sont à Makala, c’est le nouveau DG qui doit remettre l’argent détourné par sa banque.

 

Le rappel des faits est utile

 

Astalia de Katumbi réclame de l’argent à Octavia de Beveraggi soi-disant sur base d’un jugement obtenu à Kolwezi ; mais la banque prendra l’argent à vous-même (NB Mining Africa) et le donnera sans attendre le résultat de procédures en cours à votre tante (MCK). MCK servira ensuite en cash quelques uns des piranhas qui nagent dans sa piscine puis fera disparaître votre argent. Voilà, c’est aussi simple que cela. Ethique et professionnel, disiez-vous ?

 

Le meilleur est que le nouveau DG ivoirien se contente aujourd’hui de suggérer d’aller réclamer l’argent chez Tante MCK ou même chez Katumbi, mais que sa banque ne saurait remettre l’argent qu’elle a fait disparaitre de votre compte. On se moque de qui ? De la Justice dans un premier temps qui se voit renvoyer à ses études, la banque disant au Magistrat que lui n’a rien compris dans sa lecture des pièces pourtant claires. Du client NB Mining Africa ensuite auquel on dit que c’est à lui de poursuivre son argent chez le receleur. Du Président de la République encore que l’on évoque s’agissant du respect des décisions rendues en son nom. Elles sont toutes claires et irrévocables en dernière instance les décisions de Justice. Elles disent toutes que Octavia a été volé par Astalia et que tout l’argent qui a été illégalement saisi doit être restitué. La Gécamines l’a fait, mais Ecobank et Ruashi se croient au-dessus de lois. « On se moque de vous enfin, chers autres clients, en vous vendant une banque éthique par voie de communiqué lu sur les ondes radiophoniques au moment où les plus hauts cadres du vendeur de rêve sont incarcérés », indique-t-on.

 

La banque essaie de convaincre une certaine opinion. Elle a juste exécuté une décision du juge du Tricom de Kinshasa, un certain Biselenge Motomungu, datée du 3 novembre. Est-ce qu’on se souvient de la date à laquelle Ecobank ouvre le compte de MCK après un dépôt de 1000 dollars américains effectués par Paul Kaponda le 1 novembre ! Il fallait une belle capacité d’anticipation de la décision du Tricom chez MCK pour ainsi prendre les devants. Vous vous souvenez de la date de la procuration spéciale signée par l’architecte des fraudes offshore de Katumbi, le belgo-suisse Kirszbaum, qui dit à la banque : prenez sur le compte de NBMA et envoyez l’argent à ma MCK, au passage donnez 500.000 dollars américains à mes avocats en cash ? Le 3 novembre ! Le même jour que le jugement ! Et la banque accepte alors que cette procuration établie à Genève n’est ni notariée, ni authentifiée, ni munie d’une apostille légale. Ethique et professionnel, encore et toujours.

 

La banque essaie de vous expliquer qu’elle est victime en fait. Elle était mise sous pression par un huissier (lui aussi faussaire et qui aura à répondre de ses actes d’ailleurs), elle a eu peur et a donc payé. Sauf que les saisies réceptionnées par la banque le 23 septembre 2020 et le 2 octobre sont effectuées contre Octavia Limited. Elle aurait dû dire : nous n’avons pas de compte en banque de la société Octavia chez nous. Fin de l’affaire. Au lieu, elle prêtera attention aux demandes farfelues d’un huissier aventurier qui lui dira, si vous n’avez pas d’argent pour Octavia, on prendra ailleurs, pas de problèmes. « Le problème, cher banquier, c’est que l’argent que je dépose en bonne foi chez vous pour différentes de mes sociétés, différentes, sans aucun lien, il est de votre devoir de le vérifier, n’est pas à votre disposition pour satisfaire les délires prédateurs d’autrui, fût-ce le Tout Puissant Mazembiste », indique-t-on.

 

Il est permis de dire que le Congo n’a pas besoin de banque de ce genre. Et l’on ose croire que les autorités compétentes sauront rapidement examiner l’opportunité de maintenir une licence à une institution qui œuvre à enrichir certains individus, au lieu de pr

otéger son client.

L’Avenir