Economie des déplacements prolongés : La restitution des résultats de recherche au centre d’un atelier au CEPAS

Le Centre d’études pour l’action sociale, (CEPAS) sis Kinshasa/ Gombe a abrité, samedi dernier, un atelier des parties prenantes axé autour de la restitution des résultats de la recherche sur l’économie des déplacements prolongés en République démocratique du Congo (RDC). C’était à l’initiative de deux Universités (congolaise et anglaise).

Le Groupe de recherche et d’études sur le Congo de l’Université de Kinshasa (GREC-UNIKIN) en partenariat avec l’Université Sussex(UK) de l’Angleterre, a restitué les résultats de la recherche approfondie effectuée depuis septembre 2020. Il ressort de la communication du coordonnateur du GREC-UNIKIN, Pr José Mvuezolo Bazonzi, que la recherche a porté sur le projet PDE de l’économie des déplacements prolongés, a-t-il fait savoir. (PDE, de l’anglais : Protracted  Displacement Economy).

Selon lui,<<pour faire vite, il y a deux conclusions : la première est que la situation des déplacés montre qu’ils sont dans la précarité et, la deuxième, il y a des facteurs de résilience. Il faut y redonner l’espoir à travers ce projet PDE à dimension internationale, exécuté simultanément dans cinq pays du monde à savoir : Birmanie, Ethiopie, Liban, Pakistan et la RDC>>.

Les déplacés, a-t-il dit, ne constituent pas un fardeau dans les communautés locales d’accueil parce qu’ils apportent à l’économie locale une main-d’œuvre, soulignant que « dans les zones rurales de Masisi dans le Nord-Kivu et Kalehe dans la province du Sud-Kivu, ce sont des déplacés qui font des travaux, des services ». Cela, a-t-il expliqué, est une façon pour eux de s’intégrer dans les communautés d’accueil. « Dans ce projet nous parlons surtout des communautés affectées par les déplacements », a-t-il précisé.

Quid de la mise en place des programmes de prise en charge des déplacés

Ce projet PDE financé par le Fonds ESRC du gouvernement du Royaume-Uni, s’est réalisé depuis 2020  dans quelques sites de Masisi, de Kalehe et de Kinshasa.

Par ailleurs, les intervenants ont plaidé pour la mise en œuvre, en RDC, des programmes de prise en charge des déplacés prolongés de plusieurs mois à travers le pays, et le soutien à la recherche.

Ces programmes doivent résulter des propositions, surtout de ces communautés locales affectées par le problème de déplacements.

Pour sa part, le coordonnateur du GREC-UNIKIN, Prof José Mvuezolo Bazonzi a plaidé pour la prise en compte des résultats dégagés dans cette étude PDE. De fil en aiguille, il a indiqué que les causes des déplacements prolongés en RDC sont récurrentes notamment les groupes armés, les conflits des terres et les catastrophes naturelles.

Il a insisté sur la nécessité de ne pas déplacer très loin de là où ils vivent, les populations victimes.

Le doyen de la faculté des Sciences sociales, politiques et administratives de l’UNIKIN, le Pr Meya a salué le Centre pour le travail abattu, lorsqu’on sait que la RDC est confrontée à ces problèmes des déplacés. Il a promis, dans cet ordre d’idée, le plaidoyer de la faculté pour vulgariser les résultats de cette recherche.

Un des présentateurs du projet PDE, le Pr Clémentine Sangana a évoqué, pour sa part, la nécessité de la promotion de l’économie féministe. Car, a-t-expliqué,   dans les zones des déplacés, les femmes sont les actrices principales de l’économie informelle. D’où, la nécessité de disposer des programmes d’appui aux zones des déplacés, aux provinces et au pays.

Pour sa part, le Pr Delphin Kayembe a projeté et commenté quatre films conçus dans le cadre dudit projet.

Pour lui, << les déplacés ont des rêves que le gouvernement et les partenaires doivent prendre pour les transformer en projets de développement, en encadrant la résilience et prévenir les causes qui amènent les populations à se retrouver dans l’errance. Si hier, ils étaient réfugiés, demain ils peuvent être entrepreneurs>>, a-t-il mobilisé.

Après les échanges entre les parties prenantes venues de plusieurs structures étatiques et non étatiques, le GREC-UNIKIN, a remis les certificats aux chercheurs qui avaient réalisé cette étude dans le site de Kinshasa.

Créé le 16 février 2019 sous le leadership du professeur José Mvuezolo , le GREC-UNIKIN a pour mission d’insuffler dans la jeunesse congolaise, la culture de l’effort, du travail et de la science, et de contribuer  notamment à l’éclosion d’une nouvelle génération des chercheurs congolais devant promouvoir et sauvegarder le patrimoine congolais et le développement de la RDC.

Les 5 et 12 août courants, cette étude avait aussi fait l’objet de restitution, respectivement à Kalehe et à Goma, ont indiqué les organisateurs.

Lepa, Cp