Élection de la RDC au Conseil des Droits de l’Homme: Opportunité, responsabilité et défi pour la Rdc
C’est une victoire diplomatique et politique que la République Démocratique du Congo a engrangée depuis le mercredi 9 octobre, aux Nations Unies, après son élection Conseil des Droits de l’homme des Nations-Unies. 172 voix sur 190 votants se sont prononcés en faveur du pays de Félix Tshisekedi à Genève, siège de cette institution des Nations Unies. Ce qui traduit un large soutien de la Communauté internationale pour la RDC.
Ainsi, aux côtés des autres pays africains tels que le Bénin, le Kenya, l’Éthiopie faisant partie de groupe Afrique ans ce scrutin, la République Démocratique du Congo y siégera à partir du 1er janvier prochain et ce pour un mandat de 3 ans, soit de 2025 à 2027.
Cette élection aura été le résultat d’un travail ardu abattu par la République Démocratique du Congo qui a mobilisé les pays membres de ce Conseil en général et les pays africains en particulier pour obtenir leur confiance à travers leur vote.
A travers cette élection, la RDC aura désormais une voix délibérative au sein de l’Institution et lui permettra de participer activement aux travaux du Conseil pour la promotion et la protection des droits de l’homme à l’échelle mondiale.
Une élection sur fond de polémique
L’élection de la République Démocratique du Congo au Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies est intervenue sur fond de polémique, tant à l’interne qu’à l’externe, au sujet de respect et de la promotion des droits de l’homme.
D’un côté, l’opposition et certains acteurs de la société civile s’étaient opposés catégoriquement à ce que la RDC figure parmi les pays membres de Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, d’autant plus qu’il ne respecte pas les droits de l’homme.
Pour illustrer leurs positions, ils ont fait allusion à la répression violente de leurs manifestations, les interpellations et arrestations arbitraires des manifestants et des journalistes, les conditions inhumaines des détenus dans les maisons carcérales, la présence des cachots clandestins. « Autant de faits qui empêchent la RDC d’être dans cette Institution onusienne », notent-ils.
Les opposants Franck Diongo et Jean-Claude Vuemba, tous deux exilés politiques, avaient dernièrement tenté de perturber les travaux préparatoires de Conseil en prélude de vote de la candidature de la RDC.
Leurs points de vue avaient été soutenus par l’Ong internationale Human Rights Watch qui avait condamné les autorités congolaises pour avoir sévèrement réprimé les membres des partis d’opposition, les militants de la Société civile et les journalistes, tout au long de la période de l’élection présidentielle de 2023.
« Nous avons des préoccupations à Human Rights Watch aux côtés des Congolais, de mouvements citoyens, de membres de la société civile et des journalistes sur une répression croissante sur les droits civils et politiques », déclare Carine Kaneza Nantulya, la directrice adjointe de la division Afrique à Human Rights Watch.
Une opportunité, une responsabilité et un défi pour la RDC
Nombreuses réactions ont été enregistrées juste après l’élection de la RDC au Conseil des droits de l’homme aux nations unies.
Du côté du pouvoir, le ministre de la Communication et des Médias et Porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, s’est félicité de ce qu’il a qualifié d’une « avancée diplomatique » de la RDC, fruits d’une diplomatie agissante imprimée par Félix Tshisekedi, depuis son avènement à la tête du pays en 2019.
Selon lui, cette élection confirme le virage que le pays devra amorcer avec le Président de le République, Félix Tshisekedi pour tout ce qui concerne les droits de l’homme. « Nous allons continuer à poursuivre le combat pour tout ce qui se passe dans l’Est du pays. Nous serons très regardant sur tout ce qui concerne les droits de l’homme au monde et la Rdc sera mis en avant », a déclaré Patrick Muyaya.
Pour sa part, Georges Kapiamba de l’ACAJ, il s’agit là d’une interpellation du pouvoir public congolais dans le cadre de la promotion et la protection des droits de l’homme.
« Nous allons observer comment le pouvoir public va se comporter pour améliorer davantage la situation des droits de l’homme » a prévenu le président de l’ONG Accès à la Justice (ACAJ).
De son côté, Annie Modi, défenseure des droits de l’homme et secrétaire exécutive de l’ONG Afya Maman, estime que le monde entier va désormais se tourner vers la RDC, observer et vérifier si elle mérite cette place. Elle a invité les autorités congolaises à mesurer la portée de cette élection au sein des systèmes des nations unies.
Quoiqu’il en soit, l’élection de la RDC au Conseil des Droits de l’Homme de l’Onu est une opportunité de faire entendre davantage sa voix, au sujet de la violation des droits de l’homme, dans sa partie Est et faire connaître ses préoccupations et, enfin, obtenir de la Communauté internationale, un soutien technique et diplomatique dans la recherche de la paix et de la sécurité en RDC, insiste-t-on.
RSK