Election du bureau définitif du Sénat : L’Union sacrée de la nation sur le point se s’effondre
Alors que nous sommes à la première année du second (dernier) mandat du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo de surcroît Haute Autorité Politique de l’Union Sacrée de la Notion (cfr le dernier paragraphe du Préambule de la Charte en vigueur de l’U.S.N), un mandat qui devrait se fonder essentiellement sur les valeurs républicaines notamment, l’unité, la paix, la cohésion, la compétence débouchant ainsi sur le travail rationalisé. Ceci constitue le gage de l’émergence du pays en passant par la correction rigoureuse des erreurs orchestrées pendant ce premier mandat caractérisé par des turbulences politiques en paroxysme venimeux et autres antivaleurs. On observe par contre aujourd’hui, un schéma fâcheux des branle-bas ou tourbillons politiques se traçant en interne de la grande famille politique majoritaire “Union Sacrée de la Nation, (U.S.N)”.
Cette triste observation tire ses racines de l’actuel processus électoral au sein du Sénat consistant à installer le Bureau définitif de cette Chambre Haute du Pouvoir Législatif Congolais.
À titre mémorial, dans sa méthodologie de la conquête de pouvoir depuis sa création le 23 Octobre 2020 de la suite du divorce brutal et instantané de la coalition au pouvoir FCC-CACH, l’Union Sacrée de la Nation n’aime quasiment pas aligner deux candidats dans un même poste électif (cfr l’élection de Christophe Mboso et consorts comme membres du Bureau définitif de l’Assemblée nationale, celle de Modeste Bahati et consorts au Sénat (mandat passé) et celle de Vital Kamerhe et consorts à l’Assemblée nationale (mandat en cours)). Ce mécanisme de la conquête de pouvoir est implicitement cristallisé par/dans les prescrits des articles 6 et 7 point 4 de la Charte sus-citée.
Il vous souviendra vite qu’à chaque fois que les candidatures de l’U.S.N aux différents postes sont délibérées par le Présidium(organe de conception, de coordination et de décision de l’U.S.N, lire l’article 31 de la Charte précitée) et entérinées par la Haute Autorité Politique de l’U.S.N, toutes les candidatures égarées des autres membres têtus de cette plateforme politique sont souvent écartées par le Bureau électoral afin de donner la chance à tous les candidats régulièrement choisis par les décideurs politiques de l’Union Sacrée de la Nation de gagner à souhait ces élections. D’ailleurs, pendant la conception des listes électorales de l’U.S.N, si un malaise se fait observer entre les composants de cette Plateforme Politique, sa Haute Autorité Politique a toujours organisé les assises de négociations et de consensus (cas de l’élection des membres du Bureau définitif de l’actuelle Assemblée nationale).
Cependant, une réalité inédite vient de pousser ses racines dislocatrices ou mieux séparatistes à l’organisation au Sénat de l’élection des membres du Bureau définitif où l’U.S.N s’en va en ordre dispersé, ce qui heurte ou scandalise l’unité et la solidarité qui sont parmi les valeurs fondamentales prônées par cette organisation politique.
Mais pourquoi jusqu’à présent la nation congolaise observe le silence total de la Haute Autorité Politique de l’Union Sacrée, le Président de la République sur cette préoccupante situation ? Une complicité pour la mise en œuvre de la crise au sein de l’U.S.N ? Un manque de leadership éclairé à la tête de cette plateforme politique ? Ces questions retiennent l’attention du peuple congolais.
Ce faisant, dans ses attributions telles que retracées par la Charte supra mentionnée notamment dans son article 30, la Haute Autorité Politique de l’Union Sacrée de la Notion (Chef de l’État) devrait se prononcer ouvertement et au dernier ressort sur les noms de candidats devront composer les tickets de sa grande famille politique(U.S.N). Son silence face à cette situation qui touche à la vie nationale empire ou aggrave la crise au sein l’U.S.N avec des conséquences démolisseuses ou dévastatrices ou encore gâcheuses contre la survie politique de son régime confronté à plusieurs vicissitudes ou entraves notamment, l’insécurité permanente, l’inflation monétaire, la vie chère, les détournements perpétrés des deniers publics, l’instrumentalisation de la justice par le politique(une justice malade selon lui-même), la violation des droits fondamentaux des citoyens par le pouvoir et autres maux qui se résument en la mauvaise gouvernance ou mégestion de la chose publique. Il s’agit donc d’une complicité en postulat de la malignité vorace.
Ayant promis publiquement à la population katangaise de donner à l’un de ses ressortissants la tête du Sénat, et les premières informations confirmaient Jean-Michel Sama Lukonde (Katangais) comme le candidat idéal de l’Union Sacrée, le Président de la République devant la pression de sa famille politique UDPS-Tshisekedi, juge mieux de renier ses promesses en sacrifiant Sama Lukonde par silence vis-à-vis des deux candidats de sa famille politique élargie UDPS-Tshisekedi et Alliés, à savoir : Jonas Mukamba Kadiata (FPAU /Équateur-Kasaï) et Afani Idrissa Mangola (UDPS-Tshisekedi/Maniema).
La Haute Autorité Politique de l’Union Sacrée de la Nation refusant d’user de ses prérogatives discrétionnaires lui garanties par la Charte afin de départager ces trois candidats issus de l’U.S.N en choisissant un seul d’entre eux, elle reste donc le seul responsable de la crise qui s’est déclenchée au sein de sa plateforme politique. Cette attitude atteste la carence de leadership éclairé à la tête de ce Club gestionnaire du Pays.
Il sied de noter que, dans le cas où, Sama Lukonde n’est pas élu Président du Sénat, il sera probable que ce dernier avec tous les politiciens qui sont derrière lui y compris son espace linguistique et ethnique Grand Katanga donnent le dos à l’Union Sacrée de la Nation. Cette probabilité pourrait entraîner également le départ des autres acteurs politiques qui accuseront certainement la famille politique présidentielle (UDPS-Tshisekedi et alliés) de mauvais partenaire plein d’égoïsme démesuré dans la logique de la réparation équitable et équilibrée des postes institutionnels. Une révolte devra à ce stade naître au milieu des Sénateurs afin de sanctionner les deux candidats présidents au Sénat de l’UDPS-Tshisekedi et Alliés au profit d’un autre partenaire de l’Union Sacrée de la Nation.
Cette analyse fait observer enfin, la quasi-répétition du scénario du premier mandat du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo entre sa plateforme politique, “CACH” et celle de son prédécesseur Joseph Kabila Kabange, “FCC” convenus de gérer le Pays ensemble (coalition), mais les deux camps n’avaient pas su surmonter leurs divergences politiques. Cette absence de leadership au sein de cette coalition avait abouti à sa dissolution au début du premier mandat de Félix Tshisekedi. C’est bien lucide que l’Union Sacrée de la Nation sur ces mêmes pas n’a plus une longue survie politique au regard de l’actuel contexte socio-politique sous le coup de l’impasse en interne.
Neyker Tokolo Pokotoy, Chercheur en Droit administratif et constitutionnel, Journaliste Indépendant et Analyste politique.