Élections des Gouverneurs et Sénateurs: Halte à la corruption !
Le compte à rebours a commencé en ce qui concerne les élections couplées des gouverneurs et des sénateurs prévues le lundi 29 avril prochain dans toutes les provinces sauf à l’Equateur où ces scrutins sont reportés au 7 mai prochain par la Commission électorale nationale indépendante. La centrale électorale justifie cette décision par l’absence du bureau définitif de l’Assemblée provinciale à cause de l’imbroglio qui y règne.
A cet effet, la campagne électorale a été lancée dans les Assemblées provinciales qui sont envahies par des affiches, calicots, banderoles frappés aux effigies des candidats et leurs messages de campagne. C’est le moment propice où les candidats gouverneurs et sénateurs vont à la rencontre des grands électeurs qui sont les députés provinciaux afin de solliciter leurs suffrages.
Cependant, ces scrutins au second degré sont très suivis de près par la Commission électorale nationale indépendante, le Président de la République en tant que garant du bon fonctionnement des institutions, le Gouvernement de la République, le Procureur général près la Cour de cassation ainsi que l’opinion nationale à cause de risques de corruption qui peuvent les caractériser.
Pendant cette période, certains députés provinciaux monayent leurs voix auprès des candidats sénateurs et gouverneurs. Des sommes faramineuses d’argent seraient exigées par les députés provinciaux allant jusqu’à 80.000$ pour une voix car l’on sait qu’avec 4 voix seulement on peut se faire élire sénateur. Par contre pour les gouverneurs, il faut obtenir la majorité absolue des voix des députés provinciaux qui composent l’organe délibérant. Et ici aussi, l’argent serait exigé aux candidats.
Les informations en notre possession font état des certains candidats gouverneurs et sénateurs qui auraient déjà servi une première tranche d’argent à certains grands électeurs. La deuxième tranche suivra après le vote et quand le candidat sera assuré de son élection. C’est en perspective de prévenir ces actes de corruption que d’abord la Commission électorale nationale avait tiré la sonnette d’alarme à l’endroit des candidats et des grands électeurs pour ne pas verser dans ça. Denis Kadima, président de la Ceni qui séjourne au Kasaï Central pour la supervision de ce double scrutin l’a rappelé il y a deux jours aux députés provinciaux ainsi qu’aux candidats.
Ensuite, le Président de la République avait demandé le 12 mars dernier à la ministre d’État à la Justice, Rose Mutombo d’instruire les Procureurs généraux près la Cour de cassation pour qu’il puisse attirer l’attention des Procureurs généraux sur tous ces bruits de corruption. “Cela doit s’arrêter. On ne peut pas continuer à accepter une telle corruption à ciel ouvert. Il faut qu’il y ait des sanctions sévères pour tout celui qui sera attrapé en train de monnayer sa voix. Celui qui sera arrêté ne pourra que tirer les conséquences de son comportement », a déclaré Rose Mutombo.
Et en exécution de cette instruction, Firmin Mvonde, Procureur avait à travers une circulaire interdit l’usage des téléphones et autres outils pourvus de caméra lors du scrutin de 29 Avril prochain dans les Assemblées provinciales en vue de contrer les velléités de corruption. Dans cette circulaire, Firmin Mvonde, Procureur général près la Cour de cassation a invité les organisateurs de ces scrutins “à mettre en place une organisation qui permette de démasquer des actes susceptibles de concourir à la réalisation de ces faits infractionnels en veillant notamment sur l’interdiction du port de téléphone portable ou de tout autre objet pourvu de caméra”. Ce, sans s’ “immiscer dans le déroulement du scrutin électoral”. Donc, les yeux de l’opinion sont rivés vers ces scrutins pour vérifier si tous ces messages d’alerte et des instructions seront respectés et appliqués à la lettre.
Richard Shako Kanyengele