En 40 ans : Le taux d’alphabétisation mondial a progressé de 68 % en 1979 à 86 % en 2020
Chaque 8 septembre, le monde célèbre la Journée internationale de l’alphabétisation. A cette occasion, Mme Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO a lancé un message dans lequel elle démontre que la situation actuelle est encore criante d’injustices et d’inégalités. À mi-chemin de l’Agenda 2030, 244 millions d’enfants en âge d’être scolarisés ne vont toujours pas à l’école, dont 98 millions en Afrique subsaharienne. Dans le même temps, 773 millions d’adultes ne savent toujours pas lire ou écrire – dont deux tiers de femmes.
« Une fois que l’on a appris à lire, on est libre pour toujours » a écrit le militant abolitionniste états-unien – et lui-même ancien esclave – Frederick Douglass.
Elle a souligné que l’alphabétisation est en effet bien plus que le simple apprentissage des lettres et des mots. Elle transforme les gouttes d’encre sur le papier en fenêtres sur le monde ; elle est la clef qui ouvre la porte du savoir, de l’émancipation, de l’imagination.
Mais au-delà de ses bienfaits sur le plan individuel, c’est la société toute entière qui bénéficie des progrès de l’alphabétisation. Car elle est un passeport pour la communication avec autrui, et renforce ainsi la compréhension dans et entre les peuples ; car elle permet aussi à chacun de s’insérer dans la société et renforce la participation à la vie civique.
En l’espace de 40 ans, des progrès significatifs ont été réalisés : 3,6 milliards d’individus ont appris à lire et à écrire, soit une progression du taux d’alphabétisation mondial de 68 % en 1979 à 86 % en 2020.
Au-delà même de l’analphabétisme, les lacunes d’apprentissage conduisent encore trop souvent à une alphabétisation incomplète : six enfants sur dix qui vont à l’école, à l’âge de 10 ans, ne savent pas lire et comprendre un texte simple.
C’est pourquoi, hier comme aujourd’hui, l’UNESCO soutient, partout dans le monde, les efforts d’alphabétisation des pays. Et nous accordons une attention particulière aux situations de crise, où le droit fondamental d’apprendre à lire et à écrire est menacé.
C’est le cas en Afghanistan, où l’UNESCO a mené une grande campagne d’alphabétisation ayant bénéficié à 1,2 million de jeunes Afghans et Afghanes depuis 2008.
Mais depuis deux ans, alors que les autorités de facto privent les Afghanes de plus de 12 ans de leur droit fondamental à l’éducation – interdiction qui s’étend à l’enseignement supérieur depuis décembre 2022 – ces progrès sont en grave danger. C’est pourquoi, en cette Journée symbolique, l’UNESCO appelle de nouveau à rétablir, sans délai, pour toutes, le droit à l’éducation.
A l’en croire, si l’alphabétisation est une conquête de l’humanité, il s’agit d’une conquête fragile : des retours en arrière sont toujours possibles. Que cette Journée internationale soit l’occasion de le rappeler – et d’honorer tous ceux qui se dévouent pour que l’alphabétisation universelle ne soit plus un objectif, mais une réalité