En Afrique du Sud: Jacques Djoli et les autres parlementaires panafricains de la RDC participent activement aux débats sur les questions d’intérêt continental
Mardi 5 novembre 2024, le Parlement panafricain a organisé une série de présentations et de débats sur des questions cruciales pour l’avenir du continent, avec le concours de quelques représentants des organes de l’Union africaine.
La plénière de ce jour s’est ouverte avec le discours, par vidéo-conférence du Président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat qui a axé son intervention sur l’état de l’Union africaine. Tout en rappelant le rêve des Pères fondateurs, il a souligné les actions déjà engagées en perspectives de l’intégration économique du continent et du renforcement du rôle de l’Union africaine à l’échelle internationale.
La mise en œuvre de la ZLECAF et l’inclusion dans le G20 sont des pas importants qui favorisent non seulement le développement économique du continent mais aussi la crédibilité et l’influence africaines sur la scène internationale. Au-delà de ces efforts, a-t-il indiqué, il est important de poursuivre les réformes institutionnelles en vue de rendre plus efficace et plus transparente le fonctionnement de l’UA. Il a, par ailleurs, rappelé l’impératif d’actionner le pouvoir législatif du Parlement panafricain et de lui accorder les ressources adéquates en vue de lui permettre de jouer pleinement son rôle, l’urgence d’intégrer l’Agenda 2063 dans les politiques nationales et de responsabiliser davantage les Parlements nationaux pour le contrôle et la nécessité de stimuler l’esprit panafricaniste, aujourd’hui mis en mal par des velléités communautaristes, en vue de concrétiser la vision des Pères fondateurs.
A son tour, la Vice-Présidente de la Commission de l’Union Africaine, Dr Monique Nsanzabanganwa, est intervenue sur l’état du financement de l’Union Africaine. Après avoir brossé l’évolution de financement de l’organisation continentale, le constat est que le volume de financement est aujourd’hui très faible. Elle a exhorté, à cette occasion, les parlementaires panafricains à mener le plaidoyer auprès de leurs Etats respectifs pour le réalisation des engagements financiers. Elle a par la suite souligné la nécessité de mettre en place des structures spécialisées pour la mobilisation accrue des ressources internes et la garantie d’un financement durable.
La commission préoccupée par la situation des droits de l’homme
Par ailleurs, la troisième présentation a porté sur l’état des droits de l’homme sur le continent. Dans son discours, le Président de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, l’Honorable Remy Ngoy Lumbu, a d’entrée de jeu rappelé que la situation des droits de l’homme en Afrique est un point important qui préoccupe la Commission avant de décliner les points positifs et négatifs sur cette question. Parmi les points positifs, il faut noter la création de la ZLECAF, qui va impacter la situation des droits de l’homme, même si les économies africaines sont encore désintégrées, la mobilisation et la vigilance de la jeunesse contre la mauvaise gouvernance grâce notamment aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, l’adoption par l’Union africaine du protocole à la charte africaine sur la protection sociale et la tendance abolitionniste sur la peine de mort. En revanche, les points négatifs concernent la situation préoccupante d’insécurité qui occasionne les violations massives des droits de l’homme, l’insécurité alimentaire et sanitaire, l’existence des poches de conflits, la bataille des terres arables et de l’eau, les changements anticonstitutionnels des gouvernements, les violences sexuelles, le drame de migrants en Méditerranée, la surpopulation carcérale dans les pays africains, le musèlement des libertés d’expression, d’association et de réunion, le faible taux de ratification des conventions, le faible taux de mise en œuvre des décisions de l’Union africaine, l’existence des démocraties de façade, etc. Au regard de ce qui précède, ajoute-t-il, l’enjeu de taille c’est la mise en œuvre de l’agenda 2063 qui doit tenir compte de la situation des droits de l’homme, avec comme priorités la résolution des conflits, l’implémentation de la bonne gouvernance, l’impératif de la redévabilité, l’indépendance du pouvoir judiciaire et le renforcement de la société civile.
Aussi faut-il souligner que les présentations de la soirée ont été axées sur l’état de la gouvernance, de la paix et de la sécurité en Afrique, l’état de l’industrialisation et les perspectives de croissance économique en Afrique ainsi que la gestion des risques liés aux catastrophes en Afrique.
Dans toutes ces dernières interventions, il convient de noter la volonté des intervenants et des Parlementaires de travailler d’arrache-pied pour booster le développement de l’Afrique dans un espace à jamais pacifié.
Jacques Djoli met en exergue les avancées enregistrées par la RDC
En marge de ces différentes présentations, le Professeur Jacques Djoli, le chef de la délégation congolaise auprès du Parlement panafricain, est intervenue sur quelques préoccupations. Sur la question des droits de l’homme, il a arboré, à juste titre, les avancées enregistrées par la RDC sur le droit à l’éducation. Il considère que le leadership imprimé par le Président de la République, Son Excellence Felix-Antoine Tshisekedi sur la gratuité de l’enseignement primaire et les mécanismes de son implémentation peuvent inspirer d’autres pays du continent confrontés aux problèmes de scolarisation des enfants.
S’agissant de la question de l’intégration économique, le parlementaire panafricain Jacques Djoli fustige ce modèle d’intégration illusoire, orienté beaucoup plus vers les aspects politico-institutionnels et mis en mal par les conflits, les guerres et l’instabilité politique dans certains coins du continent. Il invite plutôt ses collègues à une réflexion profonde afin de prioriser les impératifs économiques en tenant compte notamment de la vision de Moronvia, car l’intégration est avant tout économique.
NEPAD, un travail théorique
Pour ce qui concerne le NEPAD devenu AUDA-NEPAD, c’est-à-dire l’Agence de l’Union africaine pour le développement, l’Honorable Jacques dénonce que son travail reste théorique, sans impact réel sur l’industrialisation en Afrique, car n’ayant initié aucun grand projet d’infrastructures pour l’intégration africaine.
La ZLECAF se fera non pas avec des produits manufacturiers de l’Afrique, qui possède plus de 30 %des réserves mondiales des ressources naturelles mais dont la part dans l’industrie mondiale ne dépasse pas 6 %, renchérit-il.
Il ajoute que ” le Congo peut fournir de l’énergie à toute l’Afrique mais l’Union africaine se perd dans la complaisance en encensant des dictateurs et des États agresseurs comme le Rwanda”.
En définitive, il finit son intervention en s’interrogeant en ces termes: ” comment peut-on en plein 21ème siècle se bomber le torse avec des corridors d’exportation des matières premières comme aux temps du commerce des esclaves et d’exploitation coloniale au lieu d’initier des corridors de transformation qui vont donner du travail aux jeunes et des plus-values des chaînes de valeur?
Comment et quand finalement l’Union africaine va mettre en place la Banque africaine d’investissements, le Fonds monétaire africain, une vraie Banque africaine de développement? “