En dépit des progrès, la lutte contre le VIH/sida n’est pas terminée (l’Ambassadeur Nkengasong)

« Pensez-vous que l’on puisse considérer le VIH/sida comme la pandémie “oubliée” ? Et parmi d’autres menaces mondiales émergente telles que la COVID-19, la mpox, le changement climatique, et les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient, quel impact ceux-ci ont-ils eu sur le financement pour les programmes de lutte contre le VIH au – pas seulement au Botswana, mais en Afrique en général ? »

A ce sujet, l’Ambassadeur Nkengasong tient d’abord à dire que le VIH/sida n’est pas une maladie du passé. C’est une maladie du présent. Et nous devons veiller à ne pas être vulnérables du fait de notre propre réussite. Nous avons obtenu d’excellents résultats en termes de contrôle du VIH. La lutte n’est pas terminée.

Il a, à cette occasion, donné quelques chiffres. L’année dernière, seulement au Botswana, le pays a enregistré 4 200 nouveaux cas d’infection, dont beaucoup chez des jeunes. Je ne pense pas que nous ayons – dans ce pays, enregistré 4 000 cas de variole ou de toute autre maladie émergente. Le VIH est donc toujours là. Le VIH continue de tuer des gens, et si nous savons que, selon les données d’ONUSIDA, l’année dernière seulement, 650 000 personnes dans le monde sont mortes du VIH/sida, 60 % d’entre elles se trouvaient en Afrique, 60 % d’entre elles. Et je ne pense pas que la mpox ait tué 450 000 personnes en un an ; cela représente 60 % des décès, des décès dans le monde. Le VIH est donc toujours présent.

Ce qui est dommage et une mise en garde pour nous tous, c’est que le VIH est une pandémie cachée. Il n’apparaît pas comme ça. Il est très discret dans nos communautés et se propage silencieusement. C’est pourquoi il n’est pas très visible. Et grâce au succès, au succès remarquable que la plupart – que nous avons obtenu au cours des deux dernières décennies, nous n’allons pas dans les cliniques et nous ne voyons pas le visage du VIH et le visage hideux du VIH partout. C’est pourquoi il est juste de dire qu’il n’est plus aussi visible qu’avant sur le radar politique de nombreux pays.

C’est l’une des raisons pour lesquelles j’entame une tournée sur le continent afin de rencontrer les plus hauts dirigeants de chaque pays – pour leur dire, écoutez, nous avons fait des progrès, mais la lutte contre le VIH/sida n’est pas terminée, elle n’est pas finie. Vous devez continuer à mobiliser vos propres ressources dans la lutte, tout comme nous engageons les ressources américaines. Vous devez concevoir vos programmes de manière à ce qu’ils puissent répondre aux besoins actuels et remédier aux inégalités qui existent chez les jeunes enfants, les adolescentes et les jeunes femmes, ainsi qu’au sein des populations clés.

« Je pense donc qu’il faut toujours se rappeler d’où nous venons, et se rappeler que si nous ne parvenons pas à poursuivre nos actions de riposte, le visage hideux du VIH que nous avons vu il y a 20 ans émergera au Botswana et dans de nombreux pays d’Afrique », martèle

-t-il.