En vue de rompre avec le système de prédation par la Kombolisation: Marie-José Ifoku propose le passage de la IVème République à travers une transition préparatoire

Pour Mme Marie-José Ifoku, candidate présidente de la République, le fonctionnement des régimes politiques successifs depuis l’indépendance, avec les élections organisées jusque-là, celles prévues pour décembre 2023 présentant la même tendance, n’ont eu que le résultat de conserver le système de prédation pour les intérêts de quelques congolais et des étrangers à travers des turbulences politiques, des conflits tribaux et la mauvaise gestion de la chose publique, sans que le peuple congolais ne se retrouve et ne sorte de sa misère. La guerre de l’Est, faisant partie des facteurs perturbateurs qui hypothèquent la stabilité de la RDC, est un défi majeur à l’existence de l’Etat-nation sur les 2.345.410 km² de territoire de la RDC. Les meilleures élections, celles du renouveau, du changement qualitatif de la vie du congolais, auront lieu après l’adoption au référendum d’une constitution des congolais, pour les congolais et par les congolais. La CENI aura alors l’unique tache de préparer ce référendum. Il est impérieux de passer à un autre système de valeurs et de gouvernance, afin d’atteindre la renaissance de la RDC. Ce qui exige de savoir s’arrêter pour réfléchir, créer une cohésion nationale et se préparer à poser les jalons d’un nouveau Congo pendant une période de transition régie par la constitution en vigueur. Ce qui implique le maintien des institutions publiques en place et un état des lieux depuis 1960.

La rupture du système de prédation par la Kombolisation pour la Renaissance de la RDC, un nouveau départ

Le passage à la IVè République à travers une transition préparatoire

I. Economie de la proposition :

1. Un regard prospectif sur la naissance de l’Etat congolais et son existence chaotique

Depuis sa création en 1885, jusqu’à la troisième République inaugurée par la Constitution de 2006, l’Etat congolais est intégré au système de prédation, organisée pour entretenir sa faiblesse, la division, l’insécurité, la pauvreté et l’exploitation des ressources naturelles pour les intérêts des sociétés privées et des puissances publiques étrangères. Un désastre réalisé avec la complicité des congolais.

Les crises politiques, depuis l’indépendance, participent à cette stratégie d’un Etat congolais constamment en crise, maintenant en faillite, au point de susciter une théorie de son émiettement pour mieux contrôler les richesses naturelles qu’il regorgent et l’empêcher de devenir une puissance gênante, qui devra s’asseoir aux cotés des grands du monde et décider de la survie de la planète terre et de la sécurité de l’humanité. Les sessions et plusieurs rebellions dans la première République et des agressions dans la deuxième République ont été expérimentées pour affaiblir l’Etat congolais, à défaut de réussir sa balkanisation.

Il faut un état des lieux complet en vue de donner au nouveau Congo, celui de demain, les moyens de sa puissance nationale et internationale, lui garantissant une renaissance avec un code génétique différent.

2. Une transition sous l’égide de la Constitution en vigueur.

Le fonctionnement des régimes politiques successifs depuis l’indépendance, avec les élections organisées jusque-là, celles prévues pour décembre 2023 présentant la même tendance, n’ont eu que le résultat de conserver le système de prédation pour les intérêts de quelques congolais et des étrangers à travers des turbulences politiques, des conflits tribaux et la mauvaise gestion de la chose publique, sans que le peuple congolais ne se retrouve et ne sorte de sa misère. La guerre de l’Est, faisant partie des facteurs perturbateurs qui hypothèquent la stabilité de la RDC, est un défi majeur à l’existence de l’Etat-nation sur les 2.345.410 km² de territoire de la RDC.

Les meilleures élections, celle du renouveau, du changement qualitatif de la vie du congolais, auront lieu après l’adoption au référendum d’une constitution des congolais, pour les congolais et par les congolais. La CENI aura alors l’unique tache de préparer ce référendum.

Il est impérieux de passer à un autre système de valeurs et de gouvernance, afin d’atteindre la renaissance de la RDC. Ce qui exige de savoir s’arrêter pour réfléchir, créer une cohésion nationale et se préparer à poser les jalons d’un nouveau Congo pendant une période de transition régie par la constitution en vigueur. Ce qui implique le maintien des institutions publiques en place et un état des lieux depuis 1960.

3. L’institution du Conseil National de Médiation et de la Commission constituante pour la IVème République

a) Le Conseil National de Médiation pour:

• prévenir et régler les conflits d’ordre politique et sociaux d’intérêt national;

• promouvoir par diverses initiatives la réconciliation et la cohésion nationales en vue de consolider le socle de l’unité nationale;

• Participer à la désignation des animateurs de la transition;

• Enregistrer les doléances des populations congolaises et étrangères en vue d’une canalisation ou d’une proposition de solution.

b) La Commission constituante pour la IVème République :

Cette commission sera chargée de préparer l’avant-projet de la nouvelle constitution qui sera soumise au referendum dans maximum 18 mois après le début de la transition. Elle sera composée des:

 représentants de la classe politique dans sa diversité;

 personnalités publiques d’envergure nationale ayant valablement servies le pays;

 représentants du pouvoir coutumier;

 représentants de la Société civile;

 représentants des milieux universitaires et scientifiques;

 représentants des personnes vivant avec handicap;

 représentants des structures crédibles de la Jeunesse;

 représentants des organisations féminines;

 représentants des structures crédibles de la Diaspora.

II. Motivation pour un processus vers la renaissance de la Rdc

1. Le réalisme dans le report des élections

Notre Pays, la République Démocratique du Congo (RDC) se prépare à vivre sa 4ème expérience électorale depuis l’avènement de la 3èmeRépublique, dans un environnement marqué notamment par :

• La guerre sur la partie Est du territoire national depuis plus de deux décennies ;

• L’insécurité dans plusieurs autres coins du pays, particulièrement à Kwamouth, sur le Plateau des Bateke (dans la Ville de Kinshasa) ;

• Le dysfonctionnement systémique de l’Etat, visible à travers une certaine impuissance des pouvoirs publics devant l’enrichissement illicite des politiciens, le détournement et la corruption endémiques, les tueries ayant banalisé la vie humaine, l’exploitation sauvage et frauduleuse des ressources naturelles, les infiltrations étrangères dans l’administration publique, le dérèglement de la justice…;

• La tension sociale face à la baisse vertigineuse du pouvoir d’achat ;

• Les difficultés de la CENI et d’autres prévisibles à respecter le calendrier électoral suite à des multiples contraintes.

Il est temps de réaliser que notre pays est en péril ! Notre petite vision de la gestion immense d’un immense territoire avec des richesses scandaleuses aux enjeux mondiaux, risque de nous faire prendre le Congo ! Soyons davantage lucides face à nos responsabilités.

L’urgence aujourd’hui, c’est de fondre nos egos dans l’intérêt supérieur de la nation, d’agir ensemble et de conjuguer nos efforts en étant plus unis dans un sursaut patriotique, car notre salut ne viendra que de nous-mêmes.

2. La nécessité d’une transition entre la 3ème et la 4ème République.

Fort de multiples défaillances de la 3ème République, il nous semble impérieux de proposer une transition devant mener la nation, le plus sereinement possible, vers la mise en place d’une 4ème République.

Constat unanimement et quotidiennement exprimé, d’une manière ou d’une autre, mais parfois de façon vulgaire par les citoyens congolais, repris par le Président de la République et Chef de l’Etat dans les mêmes termes : « MBOKA ESI EKUFA KALA »

Le système politique désignant le mode d’organisation du pouvoir politique, ainsi que son dysfonctionnement, est la raison de la faillite de l’Etat dont le constat est unanime : « MBOKA ESI EKUFA KALA ». En réalité l’Etat congolais est un mort-né depuis 1885, qui subit depuis lors le poids de l’esclavage, de l’exploitation sauvage de ses ressources naturelles, des agressions et des conflits internes organisés pour le garder dans un état de faiblesse.

Ainsi, il nous faut, d’un élan et d’une intelligence patriotiques, envisager une autre politique, dans un autre système pensé par nous-mêmes en tant que peuple souverain. Le besoin impérieux est là d’engager notre pays dans un processus qui puisse aboutir à sa renaissance, en rompant d’avec les antivaleurs de la 3ème République en vue d’asseoir celles qui vont caractériser la 4ème République.

3. La faillite du système actuel de conquête et d’exercice du pouvoir

Les raisons majeures d’organiser la transition politique, qui va au-delà des réformes, sont liées à toutes les tentatives de changement focalisées sur le structurel et le conjoncturel. On n’a jamais amorcé un processus de changement d’un état des valeurs négatives à un autre plus positive pour le développement intégral, impliquant l’homme comme acteur de ce changement.

Au nombre des causes de l’échec et de l’inefficacité des régimes politiques, il y a :

a) L’absence d’un leadership moral et collectif suffisant pour conduire le changement

L’absence de morale et d’éthique professionnelle en politique est la raison majeure de l’effondrement des valeurs républicaines. C’est le constat patent d’échec de socialiser les citoyens aux valeurs d’une société en progrès et capable d’assurer le bien-être de la population. Le système de prédation fonctionne de manière à promouvoir une classe dirigeante moins soucieuse du bien commun et de l’intérêt général, afin de pérenniser la crise d’homme et du système de gouvernance.

Le rôle de la structure politique est celle de coordination des autres structures de la société, desquelles elle reçoit l’impulsion pour concevoir, orienter et coordonner l’action du changement. Il va falloir, au préalable, concevoir une transition politique, en capitalisant sur le passage à un état de valeurs, soutenu et accompagné, par la justice transitoire qui conduit à la renaissance de la citoyenneté porteuse des valeurs recherchées dans le chef des bâtisseurs de la 4ème République.

b) Le cynisme et l’individualisme dans la recherche de la jouissance

12 millions de morts. La pauvreté d’une population assise sur des richesses à la dimension du scandale naturelle. L’enrichissement sans cause de quelques-uns face à la misère innommable de la plus grande majorité de la population. Le sectarisme et des divisions conflictuelles multiples dans un contexte conditionné par le besoin criant d’unité, de cohésion et de diversité.

La modernité a bousculé certaines valeurs de l’humanité en faveur du cynisme et de l’individualisme, devenus un modèle culturel destructeur de la société congolaise. Le tribalisme, tel qu’il est expérimenté en Afrique, participe à la stratégie d’affaiblissement de la population à exploiter, ce, depuis la création de la Cité. La citéologie se structure lentement et sécrète une éthique citadine issue des valeurs cosmopolites urbaines, culturellement fragile aux tensions de la diversité. Une majorité de population rurale dirigée de très loin par une bourgeoisie vouée à l’hégémonie du pouvoir de la jouissance.

c) La crise de citoyenneté

Quoi qu’il en soit, le citoyen congolais reste en crise au regard de la vision dans laquelle il évolue et des valeurs qui forgent sa culture. Il reste la cause permanente des crises qui surgissent et qui surgiront, quel que soit le système, sans une réelle et profonde révolution de la conscience individuelle et collective.

Le congolais, à la faveur d’un leadership défaillant sur le plan de la libération mentale et spirituelle, a développé l’esprit du pauvre résigné, de l’enfant sous tutelle, du fataliste paralysé et de l’irresponsable consacré. Les défis locaux et mondiaux, qui surgissent inévitablement, rencontrent un citoyen congolais mentalement et spirituellement affaibli pour les relever, mais disposé à trahir d’une manière ou d’une autre pour sa propre survie.

Le développement durable et ses exigences, le changement climatique, les catastrophes qui se produisent et le soulèvement des populations pour dénoncer leurs conditions pénibles de vie, sont autant des messages qui invitent les citoyens du monde et particulièrement ceux de notre pays, considéré comme « Pays solution », de s’accorder sur le changement que les citoyens veulent voir se réaliser dans leur société, dans le monde de demain et dans leurs vies.

III. Quelques préoccupations prévisibles

1. La proposition de sortie de crise de Madame Marie-Josée IFOKU vient-elle favoriser le glissement du régime en place ?

Aucun contact n’a eu lieu avec le régime en place pour cette proposition, qui découle de la doctrine même du parti AeNC (Alliance des élites pour un Nouveau Congo), à savoir « La rupture du système de prédation par la Kombolisation pour la renaissance de la RDC ».

Il s’agit d’une proposition de solution globale au problème de la nation, qui a une incidence sur l’exercice des fonctions du Président de la République et des autres institutions publiques au-delà de leur mandat, ce, conformément à la Constitution en vigueur.

2. La proposition d’une transition rentre-t-elle dans le schéma connu et plusieurs fois expérimenté, mais sans succès en RDC ?

La transition proposée a un seul objectif, celui de préparer la renaissance de la RDC et non le partage des postes, comme cela a toujours été le cas dans les précédentes transitions.

3. Quel rapport existe entre la renaissance de la RDC et la Kombolisation ?

La renaissance de la RDC ne peut se réaliser pour nous que par la Kombolisation. Pour arriver à la renaissance, il faut commencer par rompre avec le système de prédation qui existe et par lequel la colonisation et l’esclavage se poursuivent avec la participation passive des congolais et la complicité active de la classe politique du pays.

La Kombolisation prône la prise de conscience de ce que nous sommes et de ce que nous devons être comme Etat-Nation et comme citoyen, ainsi que le nettoyage des antivaleurs et des dirigeants non méritants, l’unité dans la diversité, la bonne gouvernance et une nouvelle route du développement.

4. La transition proposée est-elle constitutionnellement possible, n’étant pas prévue dans la Constitution ?

Le fait politique précède le droit, alors que le peuple souverain ne peut être esclave ni de son propre droit ni des lacunes que ce dernier accuse, au moment où il doit se déterminer face au péril de son existence et une multitude de dangers qui menacent la souveraineté et la vie du peuple congolais. Il faut donc créer le droit pour gérer ces faits ou adapter l’application du droit existant à la situation.

La transition n’est pas organisée par la constitution. Elle tire sa source de la pratique constitutionnelle. Une transition constitutionnelle est possible en vertu des dispositions de la Constitution en vigueur :

1° L’article 70 de la Constitution, tel qu’il a été interprété par la Cour Constitutionnel, laisse une possibilité de gestion constitutionnelle de la période qui suit la fin de mandat du Président de la République en vertu du principe général de droit de la continuité du service public. « Le Président de la République reste en fonction jusqu’à l’installation effective du nouveau Président élu ».

2° L’article 103 de la Constitution règle également le sort du député national à la fin de son mandat en disant plus clairement que celui-ci expire à l’installation de la nouvelle Assemblée.

3° L’article 105 de la Constitution règle aussi le sort du sénateur à la fin de son mandat en disant plus clairement qu’il expire à l’installation du nouveau Sénat.

4° La Constitution, ne fixant pas un mandat ou un délai pour le Gouvernement, celui-ci, quant à sa constitution et à sa durée, il dépend de la volonté de la classe politique (majorité parlementaire), du Président de la République et de l’Assemblée Nationale, qui continuent à fonctionner au-delà de leur mandat.

5° Les cours et tribunaux existent et fonctionnent indépendamment des mandats du Parlement et du Président de la République, sauf désignation de certains juges de la Cour Constitutionnelle qui dépendent de ces institutions.

6° Tout en instituant une période post-mandat, la Constitution n’a pas déterminé le délai qui court de la fin du mandat à l’installation du nouveau Président élu, de la nouvelle Assemblée nationale ou du nouveau Sénat. Un délai que la classe politique et la société civile peuvent négocier et déterminer en fonction des objectifs fixés pour la transition.

5. Est-ce une transition pour le partage habituel des postes ?

Non. Il s’agit d’une occasion de créer une cohésion nationale entre tous les acteurs de la vie publique congolaise en vue d’arriver à une autre République, celle des valeurs, du changement qualitatif de la classe politique et des mentalités.

6. Le Président Félix Tshisekedi n’a pas le pouvoir d’écourter son mandat, qui est de 5 ans.

La volonté populaire et celle de toute la classe politique réunie pour le bien du pays est plus forte et supérieure au pouvoir constitutionnelle du Président de la République. On ne peut laisser le pays courir le risque de disparition pour sauver le pouvoir du Président de la République.

Il faudra négocier le délai de prolongement avec le souci de la paix sociale, de la continuité régulière de la représentation de l’Etat et de la stabilité des institutions publiques.

7. Cette transition tient-elle compte de l’intérêt du peuple pour ne pas prolonger la misère de ce dernier ?

La transition aura pour mission d’améliorer le social du congolais et mettre fin à la guerre et à toute forme d’insécurité majeure.

8. Cette proposition ne sera-t-elle pas source de conflits de légitimité risquant de plonger le pays dans le chaos ?

 

Le chaos a peu de chance de se réaliser, puisque la transition proposée devra s’organiser sur la base de la cohésion nationale, de la recherche de la paix, de la mise en commun des efforts pour faire face à l’agression et du salut du peuple congolais sur le plan social.

9. Quelle sera la place de ceux qui se disent opposants dans cette transition, alors que la proposition parle du maintien des institutions ?

La transition étant démocratique, le maintien des animateurs actuels des institutions se justifie par le fait qu’ils ne peuvent être remplacés qu’en cas des nouvelles élections. Telle est la volonté du constituant.

Quant à la place qu’occupera l’opposition, le plan de sortie de crise prévoit qu’elle participera à la formation d’un gouvernement essentiellement des technocrates avec la mouvance présidentielle et la société civile.

Ils vont prendre place au gouvernement et au Conseil National de Médiation à condition de remplir les critères définis pour faire partie de ces institutions.

10. Par quel mécanisme les activités des assemblées provinciales vont être suspendues ou celles-ci supprimées ?

Pour une raison d’ordre public, en 2014, le Gouvernement, par une décision délibérée en conseil des ministres suspendit toutes les activités de l’Assemblée provinciale de l’Equateur.

En 2017, les activités des Assemblées provinciales du Kasaï-Central et du Tanganyika furent suspendues par le ministère de l’Intérieur jusqu’à nouvel ordre pour « préserver la paix ».

Le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur avait suspendu, en juillet 2022, les activités de l’assemblée provinciale de Tanganyika à la suite des « actes de vandalisme » perpétrés mardi au bureau de cette institution.

Pour la raison d’ordre public, dans tous les cas cités ci-dessus, dont la préservation de la paix, les activités des assemblées provinciales ont été plusieurs fois suspendues.

Mais, par une révision constitutionnelle, sans besoin de référendum, après avoir mis fin à l’état de siège, les assemblées provinciales peuvent être supprimées, si la Cour constitutionnelle ne considère pas telle annulation comme une réduction des prérogatives des provinces.

11. Comment la transition mettra fin à la guerre de l’Est ?

La guerre de l’Est est attisée par les divisions et querelles politiciennes, ainsi que par des complicités internes complexes. La transition est un cadre consensuel qui implique tous les acteurs et qui a besoin de cohésion nationale pour se mettre en place. Il sera donc plus aisé de lutter contre l’ennemi extérieur en étant unis à l’intérieur.

S’agissant d’une transition vers la nouvelle République, les institutions, particulièrement la justice, seront organisées pour une tolérance zéro à l’égard des antivaleurs comme la corruption, la trahison et les détournements qui fragilisent l’autorité de l’Etat.

En allant vers la République des valeurs et du Peuple d’abord, il faudra commencer par cultiver l’esprit d’attachement à la patrie et de service pour elle pendant la transition.

Le gouvernement de transition mettra fin à la guerre en assurant la continuité de la bataille Diplomatique pour obtenir des sanctions onusiennes sur le plan économique contre le Rwanda reconnu comme étant le pays qui soutient la rébellion de M23 selon le rapport des experts des nations unies de septembre 2022, et par l’engagement des reformes susceptibles de permettre à notre armée de réaliser des avancées significatives sur le théâtre des opérations.

12. De quelle manière un nouveau Congo va directement naitre du seul fait d’une nouvelle constitution ?

Toute naissance est toujours un processus, qui commence avec la pensée, suivie de son expression par la parole, verbale ou écrite, pour se poursuivre par sa réalisation à travers la conception jusqu’à l’accouchement.

Si la Constitution est la base juridique de l’Etat à un moment précis de l’histoire, l’esprit de vivre ensemble, d’être une nation, de vivre pour un idéal commun et partager un patrimoine, est une idée qui doit se constituer dès maintenant. Les valeurs de la nouvelle République devront être en nous avant d’être dans un papier.

La renaissance de la RDC devra commencer par les citoyens congolais dans leur cœur par le renouvellement de notre intelligence, par une prise de conscience qui commence par un nettoyage en soi.

La Constitution ne viendra que pour nous donner les outils juridiques de construction d’un nouveau Congo. C’est par le travail, le changement des mentalités, l’exploitation de nos ressources naturelles pour nous-mêmes, une politique saine, par le renouvellement de la classe politique que nous mettrons en place la IVème République.

13. Comment convaincre les acteurs politiques à entrer dans cette transition pour la renaissance de la RDC et renoncer à leurs intérêts personnels ?

Il faudra cibler et sensibiliser les leaders politiques, les leaders d’opinion, la jeunesse, les femmes, les chefs des confessions religieuses en cinsidérant leurs intérêts particuliers, sachant que l’intérêt commun prime.

14. Pourquoi une transition de deux ans ?

Les tâches à accomplir sont immenses pour arriver à la IVème République, dont :

– Un état des lieux complet de la nation depuis 1885;

– La réorganisation et l’équipement des services de sécurité et de défense pour faire face à l’insécurité et à l’agression rwandaise ;

– La réconciliation nationale ;

– L’élaboration du projet de constitution ;

– La réorganisation de l’économie pour construire et réhabiliter les routes de desserte agricole, pour augmenter la capacité de desserte en eau et en électricité et pour produire, en priorité dans l’agriculture, la pêche et l’élevage ;

– La réforme de la justice, des medias et de l’éducation pour moraliser la vie publique.

15. Quels sont les majeurs enjeux de la transition ?

– La restauration de l’autorité de l’Etat et la construction de l’esprit patriotique et du mental de développement du congolais pour la gestion de la IV ème République. Il s’agit de former l’homme congolais et la femme congolaise et les préparer à prendre en charge, et avec responsabilité, le pays.

– L’amélioration des conditions de vie des Congolais

– L’organisation des élections libres démocratiques et transparentes du Référendum sur la nouvelle constitution en donnant les moyens à la CENI.

– La fin de la guerre de l’Est ainsi que des autres conflits armés et fratricides tels Kwamouth , Bakata , etc

– La lutte contre le terrorisme et l’insécurité sur l’étendue de la République.

– La cohésion nationale.

– Le recouvrement de l’intégrité du territoire national.

– La préparation de la Renaissance de la RDC.

16. Comment impliquer la communauté internationale dans une démarche de transition au regard des intérêts en jeu de certaines puissances en RDC ?

• Par une diplomatie de proximité avec tous nos voisins pour la stabilité de la région et les échanges commerciaux par la création de zones économiques spéciales dans les milieux d’exploitation minières et agricoles.

• Par une diplomatie agissante avec cahier des charges pour un partenariat gagnant-gagnant avec les pays intéressés par les ressources naturelles de la RDC, y compris avec les multinationales.

• Assainir le climat des affaires par l’adaptation et l’amélioration des textes juridiques et par une meilleure justice.

• organiser impérativement un dialogue officiel et constructif avec les partenaires internationaux de la RDC, afin de leur expliquer la motivation de la proposition de sortie de crise.

17. Quelles sont les garanties d’un aboutissement heureux de cette transition ?

La première garantie est dans la volonté populaire de changement. Au fond, les congolais expriment le besoin de changement de leur vie, de la classe politique médiocre et de l’état de faiblesse de l’Etat, qui doit s’affirmer comme un Etat responsable, souverain, fort économiquement et militairement. Il faut à présent, par un travail de conscientisation, faire en sorte que le peuple congolais matérialise par lui-même cette volonté de changement.

Il faut qu’il y ait désignation des nouveaux dirigeants pour la quatrième république.

Etablissement des bases saines pour un nouveau départ pouvant nous apporter stabilité et progrès.

Règlement des conflits politiques et sociaux d’intérêt national ;

La consolidation de l’unité nationale ;

L’instauration de la paix à l’Est.

18. Que fera Marie -Josée IFOKU en cas de rejet de sa proposition par les congolais ? Va-t-elle postuler comme candidate à la magistrature suprême ou encore aligner les membres de son parti politique A.e.N.C aux échéances électorales en cours ?

La proposition de sortie de crise n’empêche pas le parti AeNC de poursuivre ses objectifs de conquête du pouvoir et de l’exercer à tous les niveaux, seul ou en regroupement politique.

Quand bien même l’AeNC et sa Présidente nationale participeraient aux élections en déposant les candidatures à tous les échelons, y compris du Président de la République, et les emporteraient pour pouvoir gouverner, ce ne serait considérer que comme une période de transition pour passer à la IVè République.

IV. Gardons l’espoir

Nous sommes à la croisée des chemins, plus que jamais obligés de choisir entre continuer à nous noyer collectivement ou prendre les décisions courageuses mais nécessaires pour nous sauver. Cela ne se fera pas sans douleurs, sans frustrations mais, le mal est trop profond, le danger qui nous guette est trop risqué pour ne pas agir en toute responsabilité.

Voilà donc mon « Appel à la Nation », un appel pathétique au sursaut de toutes et de tous, en hommage à tous nos martyrs, illustres et moins connus.

Pensons notamment à nos mamans enterrées vivantes en 1999 dans le territoire de Mwenga, à Monseigneur Christophe Munzihirwa Mwene Ngabo, à nos jeunes Thérèse Déchade Kapangala Mwanza et Rossy Mukendi Tshimanga; à nos vaillants soldats dont feu Mamadou Ndala, à nos millions de morts de l’Est, à nos pères de l’indépendance et à tant d’autres des nôtres qui ont tous rêvé d’un autre Congo, Grand, prospère, en paix et jouant un rôle leader en Afrique !

La jeunesse, avenir du pays, devra être mobilisée pour la défense de la patrie et ne pas accepter de servir de marchepieds de ceux qui sont plus préoccupés par leurs intérêts personnels.

La date du 6 avril, désormais inscrite dans le patrimoine congolais pour raviver notre combat pour la souveraineté et la prise de conscience africaine, nous détermine à poursuivre l’œuvre de Simon Kimbangu.

Changeons de cap, il est plus que temps !

Kinshasa, 10 avril 2023

Marie-Josée Ifoku