Energies renouvelables : le Maroc, solution pour la crise énergétique de l’Europe

Le Maroc s’est fait un nom en tant que leader en matière de climat. Les énergies renouvelables représentent près des deux cinquièmes de sa capacité électrique, certaines subventions aux combustibles fossiles sont progressivement supprimées et le pays revendique certains des plus grands projets d’énergie propre au monde. Le pays reçoit de nombreux éloges pour ses actions de décarbonisation. Ainsi, le Maroc a l’ambition d’exporter vers l’Europe de l’électricité produite par des parcs solaires et éoliens.

 

Malgré les défis, le Maroc dispose d’un énorme potentiel naturel de production d’énergie solaire, éolienne et hydroélectrique, et prend des mesures importantes pour le réaliser. L’action nationale du Maroc en matière de changement climatique remonte au milieu des années 2000, lorsque le pays prend la décision de devenir un leader régional en matière d’énergie propre et de faire avancer des projets massifs d’énergies renouvelables. Les dirigeants du pays misent sur ces transformations majeures pour être économiquement compétitifs à l’avenir, ainsi que pour réduire la dépendance à l’égard des importations de combustibles fossiles et assurer la sécurité de l’approvisionnement énergétique.

“Les ressources dont nous disposons ici pourraient être l’une des grandes réponses à la demande européenne”, affirme Moundir Zniber, entrepreneur marocain dans le secteur de l’énergie.

M. Zniber est un homme passionné qui voit dans la crise une opportunité.

“Je pense que le Maroc représente la meilleure opportunité de sortir le continent européen de la dépendance qu’il a aujourd’hui vis-à-vis du gaz russe”, déclare-t-il.

M. Zniber a passé les 15 dernières années à faire de son entreprise, Gaia Energy, l’un des leaders de la révolution des énergies renouvelables dans son pays d’origine.

“Le Maroc dispose de l’une des meilleures ressources solaires et éoliennes au monde”, explique-t-il. “Nous n’avons pas de pétrole, nous n’avons pas de gaz naturel, mais nous avons un potentiel tout simplement incroyable.

La guerre en Ukraine a incité les responsables politiques européens à redoubler d’efforts pour lutter contre le changement climatique à l’aide de nouvelles sources d’énergie propre. Le Maroc espère faire partie de la solution.

Situé aux portes de l’Europe, il a des projets ambitieux visant à produire 52 % de son électricité à partir de sources renouvelables d’ici à 2030. L’objectif est d’exporter une grande partie de cette électricité vers l’Europe par le biais de câbles sous-marins.

De surcroit, le Maroc fait déjà des progrès tangibles pour stimuler sa production d’énergie renouvelable, grâce à des projets tels que l’énorme complexe solaire Noor-Ouarzazate. La première phase ayant été inaugurée en 2016, il s’agit désormais de la plus grande centrale solaire à concentration du monde.

Ces installations utilisent des miroirs pour réfléchir et concentrer la lumière du soleil sur des tours centrales “réceptrices”. Celles-ci contiennent un fluide chauffé par la lumière, créant de la vapeur qui fait tourner des turbines pour produire de l’électricité.

A Noor-Ouarzazate, les miroirs sont maintenant répartis sur 3 000 hectares. L’installation a été développée par la société saoudienne ACWA Power, avec un financement de la Banque mondiale et de la Banque européenne d’investissement.

M. Zniber indique que des entreprises privées marocaines comme la sienne envisagent désormais d’exporter vers l’Europe de l’électricité d’origine solaire et éolienne, ainsi que de l’hydrogène vert, c’est-à-dire de l’hydrogène produit à partir d’énergies renouvelables.

Il ajoute que Gaia Energy développe des projets éoliens et solaires qui pourraient couvrir jusqu’à 4 % des besoins en électricité de l’Allemagne et de l’Italie. “En ce qui concerne l’hydrogène vert, notre société développe six projets qui pourraient répondre à 25 % des besoins de l’UE.

De son côté, la start-up britannique Xlinks, spécialisée dans l’énergie, envisage de construire un câble électrique sous-marin reliant le Maroc au Royaume-Uni. Elle espère que l’énergie solaire et éolienne marocaine pourra répondre à 8 % des besoins en électricité du Royaume-Uni d’ici à 2030.

Lors de la conférence sur le changement climatique COP27 qui s’est tenue en novembre dernier à Charm el-Cheikh, le Maroc a signé un protocole d’accord avec la France, l’Allemagne, le Portugal et l’Espagne afin de faciliter la vente d’électricité au-delà des frontières.