Ennemi extérieur, intégrisme, extrémisme… la vieille rengaine de l’Algérie
La vieille doctrine de l’ennemi extérieur qui est de mise en Algérie, n’a nul besoin d’être revisitée, une simple mise à jour devrait suffire à la dépoussiérer selon l’autorité à l’Est de l’Eden. A cet égard le sénile en chef de l’Armée nationale populaire algérienne (ANP), Said Chengriha s’en charge. Il est déterminé à mettre en échec les « manœuvres » et les « machinations des ennemis » d’une Algérie aux ennemis invisibles depuis l’Indépendance…
Ce coup-ci, haut et fort, et conformément au communiqué du ministère algérien de la Défense nationale (MDN), Chengriha s’est attaqué à l’intégrisme religieux. Aussi, c’est gaillardement qu’il a mis en garde contre le retour des intégristes en Algérie cette semaine lors d’une visite au siège du commandement des Forces de défense aériennes du territoire. Très certainement que dans ses délires il avait en tête, l’islamiste Rached Ghannouchi du mouvement Ennahda tunisien, que l’Algérie a lâchement sacrifié.
Le sénile d’Alger a ajouté que les extrémistes doivent savoir que le peuple algérien, qui a « enduré les tourments du terrorisme barbare et a souffert des affres d’une cruauté aveugle, ne leur permettra jamais de le leurrer une nouvelle fois ». Il accuse les intégristes d’utiliser « l’attachement » des Algériens à leur religion pour « atteindre des objectifs politiciens douteux, qui s’inscrivent sans nul doute dans le cadre de projets destructeurs et d’agendas étrangers hostiles ».
Bref, un joli blabla de circonstance contre “l’extrémisme, sous toutes ses formes”. Pourtant d’intégrisme religieux ou d’extrémisme en Algérie, on n’a pratiquement plus entendu parler depuis la “la concorde civile” d’après la décennie noire à part quelques escarmouches par-ci par-là. Par contre, l’extrémiste d’Etat et l’arbitraire du pouvoir algérien, c’est du quotidien dans la « nouvelle Algérie » d’Abdelmadjid Tebboune.
Chengriha avait tenu un discours au siège du commandement de la Garde républicaine à Alger et psychose délirante chronique caractérisée par une discordance de la pensée et du rapport au monde extérieur, quand ça le tient, il a dit toute sa ténacité, “d’œuvrer inlassablement et avec détermination à mettre en échec les manœuvres et les machinations des ennemis de l’Algérie, hostiles qu’ils sont à son unité et à sa cohésion sociale, culturelle et civilisationnelle”. On se permettra là, un petit doute quant à l’aire civilisationnelle voire de l’unité ou de la cohésion sociale, qui n’existent guère en ces lieux d’où il a discouru.
“Les machinations des ennemis de l’Algérie” on s’en doute fort, on sait à qui elles sont attribuées tant les relations entre le Maroc et l’Algérie n’ont jamais été autant dégradées qu’actuellement. Le pouvoir, en Algérie, c’est un secret de Polichinelle, est du ressort des militaires depuis l’indépendance du pays. Comme de la mauvaise herbe ce dictat s’est régénéré inlassablement six décennies durant et a résisté à l’espace et au temps.
Pour apaiser un peuple algérien prompt à la détente, les militaires rabâchent continuellement cet « ennemi extérieur » invisible qui peut prendre plusieurs formes tant il n’est jamais nommé. C’est facile, pas cher et ça rapporte gros aux poches des généraux de maintenir cet état d’alerte et de justifier le tout-militaire dans le pays.
Aussi, pour être à la tête de l’Etat algérien, on ne peut ignorer ces principes fondamentaux mis en place par les militaires qui gèrent le pays et donc, il est de mise de rester dans la ligne dictée par les anciens et maudire le plus fort le Maroc.
Il est connu également que la quasi-totalité des organes de presse en Algérie sont en bons auxiliaires, à la solde de l’armée et sèment à tous vents sous les ordres des kakis, les messages qu’ils ne peuvent pas adresser directement. C’est ça ou la paille, il n’y a pas d’autres alternatives.
Ces derniers temps et particulièrement depuis l’avènement Chengriha, sous la baguette de l’APS, ils ont multiplié virulence, injures et diffamations à l’égard du Royaume. Mais que voulez-vous, l’Algérie enrage quant à la question du Sahara marocain désormais devenue affaire classée. Alger doit se rendre à l’évidence et passer à autre chose, à l’apaisement comme elle l’a fait avec la France.
Le brave Chengriha qui fut prisonnier en 1976 par les Forces Armées Royales (FAR) après la bataille d’Amgala avec tout un bataillon de soldats de l’ANP, n’a toujours pas digéré cette information et en ronge encore son frein. Pour ses propres intérêts et sa rengaine personnelle, il met toute une nation en danger.
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