Errance politique polluante
Qui a maudit les politiciens congolais ? Qui les a créés ? Telles sont les questions qui ne mériteront, peut-être pas, des réponses dans l’immédiat. Du moins pour ceux qui scrutent leurs divers faits et gestes. Qui consistent à accéder aux postes de responsabilité politique pour bénéficier de l’enrichissement illicite et sans cause, de la bombance financière, des privilèges de juridictions et d’autres avantages indus, comme il est de coutume dans la sphère politique congolaise. Une fois portés au sommet, c’est la fête…
De leur côté, les « déçus », dont le ciel n’a pas été clément recourent sans transition aux armes, en intégrant la marmaille de groupes armées qui écument le pays, surtout dans sa partie Est. En trahissant leur propre Pays, leur propre Nation, en tuant leurs propres familles, ils le font sans remords ni honneur.
Comme en République Démocratique du Congo, surtout ces cinquante dernières années, bien de citoyens se fractionnent pour s’arroger les strapontins politiques. Malheureusement, ils sont portés par le souverain primaire qui, au finish, ne trouve jamais son compte, la politique étant devenue une aubaine pour eux. On les voit arpenter les allées du pouvoir pour des postes. Le partage du gâteau se fait de façon péremptoire pour satisfaire épouses, époux, enfants, tantes paternelles et maternelles, cousins germains, garçons de course. Le peuple, qui les a portés au perchoir, est relégué au dernier plan.
Comme allier l’acte aux paroles, le discours change. Le social, la santé, l’éducation, bref le développement du pays tant évoqué lors des campagnes électorales, on en connaît plus. Il est rabroué. En lieu et place, c’est plutôt le gain, le goût du lucre qui comptent. La fête autour du gâteau national, autour du banquet avec leurs maîtres à penser qui sont enjôlés, vénérés et qui reçoivent des saluâtes dignes d’un dieu. Difficilement vaincus, certains rampent même, par leurs discours, par leurs interventions frivoles à travers les médias, pour défendre la cause de leurs maîtres. Tout se passe pour le meilleur du monde.
Mais, dès que la roue tourne, c’est la trahison. Ils sont nombreux et se comptent par centaine. Ceux-là qui pactisent et bouffent avec le pouvoir le jour, mais préparent leur lit pour aller passer la nuit dans la rébellion ; non contents d’avoir accès au faste festin. En âme et conscience, ils abandonnent leurs anciens lieutenants pour se rallier aux ennemis de la République. La rhétorique est toujours la même : « le pays est mal dirigé ». Une errance qui pollue l’environnement politique, car, ils renient tout. Ces revirements spectaculaires donnent de la nausée aux esprits lucides qui croient qu’il faut renouveler la classe politique congolaise.
Si j’étais cet ancien ministre congolais des Sports, j’aurai dit ceci : « ceux qui quittent le camp du pouvoir pour la rébellion sont des adultes. Ils le font en âme et conscience. Ils préfèrent prouver leur adultère dans la rébellion, après avoir amassé avantages et privilèges ».
Mais, sont-t-ils au courant du sort qui les attend ?
Willy Kilapi