Essoufflé, M23 perd Kitshanga et plusieurs autres localités : Les ‘Wazalendo’ se prennent en charge

Depuis ce lundi 9 octobre 2023, la ville de Kitshanga est entre les mains des groupes de jeunes patriotes qui se sont mis ensemble dans le but de défendre leur milieu naturel contre l’agression rwandaise et les rebelles du M23. Ces groupes sont mieux  connus sous le nom de “Wazalendo”, qui signifie  littéralement, “patriotes” en Kiswahili. C’est ce qu’a affirmé la direction du M23 dans un communiqué, après plusieurs semaines de campagne de dénigrement menée par des réseaux d’influence rwandaise et sur les plateformes numériques. Cette unité spéciale de l’armée rwandaise, M23/RDF a admis la perte de la ville de Kitshanga, dans la province du Nord-Kivu en République démocratique du Congo après qu’elle a été repoussée de la région par les ‘Wazalendo’, qui, selon leurs dires, ont décidé de se prendre en charge conformément aux articles 63 et 64 de la Constitution.

Dans un communiqué publié mardi 9 octobre 2023, la direction du M23 a reconnu la perte de cette ville emblématique, sous son contrôle depuis un temps. Aux abois, après avoir été malmené par des jeunes patriotes, le M23/RDF qui ne pouvait pas compter sur la complicité de ses infiltrés dans l’armée car ne faisant pas partie des Wazalendo, ne se console qu’en versant dans des  accusations   contre l’armée burundaise, les Forces nationales de défense du Burundi (FNDB), qu’il accuse de leur apporter un soutien en collaboration avec les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).

Des combats se sont intensifiés dans le territoire de Masisi au 8 octobre 2023, particulièrement  dans les  zones de santé de Mweso, de Birambizo, Bambo et Tongo. Les axes Burungu-Kilorirwe et Kitshanga-Mweso dans Masisi, ainsi que les axes Mabenga-Kiwanja, Ishasha-Kiwanja et Rugarama-Kiwanja dans Rutshuru, qui ont été les principaux points de violences intenses.

Depuis le 1er octobre 2023, Masisi a enregistré  plus de 20 civils tués, et plus de 30 autres blessés, au 8 octobre, plus de 84 700 personnes ont été contraintes de fuir leur domicile ce qui suscite des inquiétudes et la sécurité reste volatile dans la région.

Pas de soutien FARDC, mais les Congolais ont l’obligation de défendre leur territoire

Les ‘Wazalendo’ affirment appliquer l’article 64 de la Constitution. Bien qu’ils n’aient pas le soutien officiel du gouvernement, des observateurs estiment que la possibilité, pour eux n’ayant pas  une constante économie de munitions, de consolider leur présence dans ces entités, s’avère faible, aussi longtemps que les FARDC observent toujours le cessez-le-feu.

C’est aussi dans ce sens, qu’au minimum, ces jeunes sollicitent le rétablissement de l’autorité de l’Etat dans ces localités ‘libérées’ par le déploiement des  policiers de la Police nationale congolaise et des FARDC pour les sécuriser. Preuve supplémentaire  que les Wazalendo ne sont pas une force négative.

« Lorsque des compatriotes défendent la patrie, vous ne pouvez pas les qualifier de forces négatives. Il faut tenir compte des zones où ces opérations se déroulent, ce sont des zones sous occupation », a précisé le Porte-Parole du Gouvernement Patrick Muyaya.

Donc, les ‘Wazalendo’ ne font que se prendre en charge.

Leur succès peut s’expliquer par le fait que la force de nuisance de  Paul Kagame  réside dans sa stratégie d’infiltrations. Mise à nue par l’offensive congolaise dans la diplomatie pacifiste et de la manifestation de la vérité  initiée par la Chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi, ces jeunes patriotes sont en train de déplumer le M23 et son maître de Kigali . L’armée nationale a été infiltrée à tous les niveaux au point que toute disposition militaire prise par l’armée était simultanément parvenue à l’ennemi, le M23 baignait dans l’illusion de puissance. Mais avec les forces d’autodéfenses, les choses sont différentes. Des sources locales, on apprend que le Rwanda, conscient du danger pour lui, il se crée des Wazalendo pirates, pour flouer les pistes.

Mais jusque-là, les authentiques ‘Wazalendu’ non infiltrés volent de victoire à victoire face à l’armée rwandaise déguisée en M23.

Film des derniers évènements du week-end

Sur l’axe Rutshuru, le dimanche 08 octobre 2023 entre 5 heures du matin et 7 heures locales, des détonations d’armes lourdes et légères ont été entendues dans les parties Nord et Nord-est de Kiwanja. C’est notamment à Kahunga, sur l’axe Mabenga-Rwindi, 6 kilomètres de Kiwanja, et à Kinyandonyi et Ngwenda, environ 12 km de Kiwanja sur l’axe Nyamilima.

Les Patriotes Wazalendu continuent ainsi  à récupérer des agglomérations occupées  par les terroristes du M23 avec l’appui de la population libérée des griffes de  cette unité spéciale rwandaise.

Se conformant à la feuille de route de Luanda, le gouvernement continue de respecter le cessez le feu, contrairement aux groupes armés pro Rwanda. Le gouvernement, par le ministre, Patrick Muyaya, dénonce l’attitude des terroristes du M23, qui entravent le processus de pré-cantonnement.

Face aux précédents actes de violence, notamment les massacres de Kishishe, documentés par diverses organisations, dont le groupe d’experts des Nations Unies et Human Rights Watch atrocités, le ministre de la Communication et des Médias souligne que les compatriotes se voyant confrontés à de telles menaces ne pouvaient pas rester passifs.

De leur côté, les animateurs du M23 parlent des attaques simultanées sur leurs positions dans les trois territoires : Masisi, Rutshuru et Nyiragongo, avec, selon eux, « des bombes qui sont tirées à l’aveuglette sur les zones habitées alors que des sources à Kiwanja ». Ce qui  confirment les affrontements de Kinyandonyi, et qu’à Kahunga, les tirs n’ont duré que quelques minutes, vers 6 heures locales.

Sur l’axe Masisi, par ailleurs, c’est entre la tombée de la nuit, samedi 7 octobre, et vers 2 heures du matin, de dimanche, que les Wazalendo ont contrattaqué les positions rebelles à Kilolirwe et Kitshanga.

Willy Makumi Motosia