Évaluation de la situation sécuritaire Qu’attendre du Conseil de sécurité ?
Une délégation du Conseil de Sécurité des Nations Unies effectuera une visite de travail du 9 au 12 mars courant en République Démocratique du Congo. L’objectif principal de cette visite est d’évaluer la situation sécuritaire en Rdc et la mise en œuvre du mandat de la MONUSCO, conformément à la résolution 2666 (2022) du Conseil de Sécurité.
La délégation du conseil de Sécurité arrive en République démocratique du Congo, victime d’agression perpétrée par son voisin, le Rwanda à travers les terroristes du M23. Une agression déjà documentée par les experts de l’ONU. En Rdc, l’on demande une seule chose : que le Conseil de sécurité applique des sanctions contre Kagame et le Rwanda comme c’est le cas avec la Russie accusée d’agresser l’Ukraine.
En effet, si ces sanctions ne sont pas appliquées, il s’agira d’une injustice, intolérance à laquelle les Congolais eux-mêmes devront donner la réponse, en se prenant en charge. A ce jour, à travers la loi de programmation et le recrutement massif intervenu au sein des FARDC, la Rdc est en train de préparer son ascension. Maintenant que l’autorisation d’achat d’armes a été levée, rien n’empêche la Rdc de se doter d’armes dont elle a besoin pour protéger le pays.
Disons que cette visite intervient à un moment critique de l’existence de la Monusco. Il s’agit d’une première force de maintien de la paix dans le monde, mais qui peine à pacifier l’Est du pays. Cette faiblesse lui a attiré la colère de la population, qui ne justifie plus sa présence sur le sol congolais. Que va alors faire le Conseil de sécurité qui n’a jamais été fait ? Peut-être exiger purement et simplement son retrait, maintenant que la Force des pays de l’Afrique de l’Est est en train de se déployer dans l’Est de la Rdc, afin de traquer les terroristes du M23 et d’autres forces négatives.
Une autre opinion soupçonne le Conseil de sécurité qui, au lieu de précipiter le retrait de la Monusco, va lui demander de collaborer avec la force des pays de l’Afrique de l’Est. Ceci, considérant qu’elle connait le terrain et a la logistique qu’il faut. Voilà qui risque d’augmenter le mépris de la population à l’endroit de ces forces armées étrangères, au moment où les territoires du Nord-Kivu sont en train d’être conquis l’un après l’autre.
Soulignons que durant leur séjour à Kinshasa, les membres du Conseil de Sécurité rencontreront le Chef de l’État, le Premier Ministre, les membres du Gouvernement, les Présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, les acteurs politiques, les représentants de la société civile, la communauté diplomatique, la MONUSCO et le système des Nations Unies en RDC.
La délégation du Conseil de Sécurité prévoit une visite à Goma. Ce sera dans le but afin d’apprécier la situation sécuritaire et humanitaire dans la Province du Nord-Kivu, et évaluer le contexte opérationnel dans lequel évolue la MONUSCO. À cet effet, une série de rencontres est prévue avec les autorités provinciales, des représentants de groupes de femmes de la Société civile du Nord-Kivu, des déplacés internes ainsi que des acteurs régionaux présents en RDC.
Une conférence de presse clôturera cette visite du Conseil de Sécurité en RDC, le 12 mars à Goma.
Jean-Marie Nkambua