Excluant toute négociation avec les terroristes M23 : Tshisekedi n’envisage des discussions avec Kagame qu’à condition de retirer ses troupes dans les zones occupées
Le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a présidé la cent-vingt-sixième réunion ordinaire du Conseil des Ministres du Gouvernement de la République, ce vendredi 23 février 2024 à la Cité de l’Union Africaine.
La communication du Président de la République, Chef de l’Etat a porté essentiellement sur un seul (01) point, à savoir : sa participation, les 17 et 18 février 2024, à Addis-Abeba, capitale de l’Éthiopie, à la 37ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de l’Union africaine.
Cette session avait pour thème : « L’éducation en Afrique au 21ème siècle : construire des systèmes éducatifs résilients pour un accès accru à un apprentissage inclusif tout au long de la vie, de qualité et pertinent en Afrique. »
Le Président de la République a indiqué que l’éducation, puisqu’il en était ici question, représente, une priorité pour laquelle de nombreuses avancées ont pu être enregistrées dans notre pays. Parmi celles-ci, il a évoqué le programme de la Gratuité de l’enseignement de base mis en œuvre au cours de la précédente législature ; programme à étendre à l’enseignement secondaire, mais également, à renforcer les conditions de possibilité.
Forte de cette politique, la délégation qu’il a conduite a été, au cours de cette session, confortée dans la vision de notre pays, celle faisant de l’éducation l’un des piliers fondamentaux de notre action ; et pour laquelle, une série d’actions tout comme de réformes sont encore attendues au cours de ce quinquennat.
Réagissant au rapport concernant les activités du Conseil Paix et Sécurité de l’Union Africaine et l’état de la paix et de la sécurité en Afrique, le Président de la République a rappelé le rôle trouble joué par le Rwanda dans la déstabilisation de la République Démocratique du Congo, remarqué à travers le déploiement de l’armée rwandaise sur le territoire congolais, en appui aux terroristes du M23.
En éffet, en dépit des différentes initiatives de paix qui ont été prises par la communauté internationale et du plan de résolution de la crise issu des processus de Naïrobi et de Luanda, le Rwanda demeure un obstacle au retour de la paix dans le Nord-Kivu, en raison de ses ambitions hégémonistes qui le conduisent à vouloir transformer cette partie inaliénable du territoire national en colonie d’exploitation et de peuplement.
Face à cet état de fait, le Président de la République a appelé l’Union Africaine à la mise en œuvre effective du Plan de paix issu des processus Naïrobi et de Luanda, qui reste à ce jour la seule voie admise par tous pour le règlement de la crise actuelle.
Par ailleurs, en marge de ces assises, le Président de la République a participé au Mini-Sommet portant sur la crise sécuritaire qui sévit dans la partie Est de notre territoire ; Mini-Sommet convoqué par le Médiateur désigné par l’Union Africaine pour la résolution de ladite crise, à savoir le Président de la République d’Angola, Joao Lourenço.
Au cours de cette rencontre, il a réitéré la position de notre pays, celle arguant que toute négociation avec les terroristes M23 est exclue, et que seules des discussions avec le vrai commanditaire qui n’est autre que le Gouvernement rwandais, ne seraient envisagées qu’au moment où il retirerait ses troupes de toutes les zones occupées, conformément aux dispositions arrêtées par le processus de Luanda.
Aussi, le Président de la République a assisté à la tripartite RDC-Burundi-Afrique du Sud, en rapport avec le déploiement de la mission de la SADC. Au cours de cette rencontre, il a insisté sur la nécessité de poursuivre l’opérationnalisation rapide de cette force qui dispose d’un mandat offensif pour mettre hors d’état de nuire les éléments du M23 et l’armée rwandaise, dans le cas où ces derniers s’obstinaient à emprunter le chemin de la guerre.
Enfin, le Président de la République a eu des rencontres bilatérales, notamment avec la Sous-Secrétaire d’Etat aux affaires africaines, Mme Molly Phee à qui il a rappelé la nécessité d’obtenir des sanctions beaucoup plus dissuasives de la part des Etats-Unis d’Amérique à l’encontre du Rwanda, au regard de l’implication active de ce pays dans la dégradation de la situation sécuritaire à l’Est de notre pays.