Face-à-face MOE CENCO-ECC : « Les résultats reflètent bien la volonté populaire et les rapports de grandes missions d’observation nationales et internationales convergent (Denis Kadima)
Le Président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), Denis Kadima a eu, au Centre Bosolo, une entrevue avec Mgr Donatien Nshole et le Révérend Eric Senga, représentants la Mission d’observation électorale menée par les Églises catholique et protestante.
Les échanges ont tourné essentiellement autour de la déclaration préliminaire de la MOE CENCO-ECC sur le déroulement des élections, a souligné Denis Kadima à l’issue de l’entretien.
Les hôtes du Président de la Centrale électorale avaient hâte de recevoir de la part du numéro un de la CENI, à quelques heures de la publication des résultats partiels de la Présidentielle ce dimanche 31 décembre, la réaction de l’institution en rapport avec le contenu de leur déclaration.
« La CENCO et l’ECC sont venues vers nous dans le cadre des concertations que nous avons de temps à autre pour nous faire part de leurs observations et avoir des réponses de notre part. Nous avons échangé essentiellement sur le contenu de la déclaration qu’ils ont faite récemment dans la foulée de la publication des résultats partiels de la Présidentielle. Nous avons expliqué que dans le cadre des réformes de notre loi électorale, le CLCR (Centre local de compilation des résultats) est une structure qui a existé au moment où nous faisions le vote manuel et aujourd’hui avec le vote semi-électronique, elle doit être repensée parce que la même loi nous oblige à transmettre les résultats par la voie la plus rapide et le CLCR a tendance à nous retarder », a déclaré le président de la CENI.
Et les cas des irrégularités qui ont été constatées, ajoute-t-il, nous ce que nous avons fait de façon responsable, c’est d’obtenir les résultats par voie électronique. Nous avons publié par bureau de vote et là cela va permettre à tout le monde qui a pu recueillir les résultats de vérifier la véracité. Nous avons donc discuté des limites du CLCR et aussi bien de l’opportunité de l’utiliser. Ce qui fait que nous utilisons ces deux méthodes de façon concurrente là où c’est possible », a déclaré le Président de la CENI.
Reconnaissant que des irrégularités ont été observées par endroits annonçant qu’à la conclusion, la CENI apportera les réponses attendues.
« Nous avons tous reconnu que ces irrégularités étaient localisées, ce n’était pas à grande échelle. Mais en ce qui concerne la conclusion, la CENCO-ECC et la CENI ont abouti à la même conclusion par rapport aux résultats. La MOE CENCO-ECC nous a demandé de donner le nombre de bureaux qui ont ouvert le 20 décembre et ceux ayant fonctionné après, nous ne pouvons le faire qu’à la conclusion au moment où nous allons rendre publique notre décision et nous aurons répondu à toutes ces questions », a-t-il affirmé.
A la question de savoir si au niveau des circonscriptions à problème, les résultats seront annulés, comme l’a promis le Président Denis Kadima et la possibilité de reprendre éventuellement l’opération, il a précisé…
« La commission ad hoc de la CENI s’est mise au travail depuis quelques jours. Hier, elle a fait un premier rapport préliminaire et la Plénière a demandé à cette commission de l’approfondir avec d’autres éléments et nous attendons qu’elle fasse rapport et une décision sera prise. Il faut noter qu’il y a beaucoup de cas d’accusations qui ne reposent pas sur des éléments probants, il y a des vidéos qui sont manipulées par exemple certains datant de 2018 qui rejaillissent, c’est pour cela que ça prend du temps à la commission parce qu’il faut qu’elle soit rigoureuse. Il faut avouer que les élections qui répondent aux critères d’inclusion et d’apaisement et de transparence ne peuvent pas être chaotiques », a admis Denis Kadima.
Il pense que les résultats reflètent la volonté populaire et si vous lisez les rapports de grandes missions d’observation comme le Centre Carter, l’Union africaine, la SADC, etc., y compris les observateurs nationaux dont la CENCO-ECC, vous verrez que toutes convergent dans le même sens. Personnellement je trouve que c’est une bonne chose qu’il faut retenir, cela signifie que, pour la première fois dans notre pays, les missions d’observation et la CENI disent la même chose. Tous nous reconnaissons qu’il y a eu des cas d’irrégularités, de la même manière nous sommes unanimes à reconnaître que le processus a permis aux Congolais de faire leurs choix. Donc le processus est bien crédible ! ».
Avant de conclure : « En matière de gestion des élections, il y a des données qu’on peut recevoir très tôt, il y en a qui viennent seulement beaucoup plus tard. Il faut que les gens ne puissent s’inquiéter sur le nombre des bureaux de vote, nous le connaissons, nous aurons les chiffres finaux. Je rappelle qu’il y a nous qui avons compilé les résultats dans leur globalité, il y a la CENCO-ECC qui l’ont fait sur base des statistiques, il y a convergence de vues. Cela signifie qu’en tenant compte d’une certaine marge d’erreurs, le travail a été bien fait. Si nous étions tout seuls à le faire, il n’y aurait pas des voies indépendantes pour confirmer la qualité de notre travail. Je le répète, ce processus, à beaucoup d’égards, a été exemplaire. Je proclamerai les résultats sous la lumière du jour dans cette même salle et pas ailleurs… ».