Face à l’agression rwandaise ou dans la mobilisation autour des Léopards : Rdc unie dans le malheur comme dans le bonheur
Le monde entier a été arrosé ce mercredi 7 février 2024 par les images des Léopards de la République démocratique du Congo qui affrontaient les éléphants de la Côte d’Ivoire dans le match comptant pour les demi-finales de la Coupe d’Afrique des nations (CAN 2023). Sur les antennes de quasi toutes les télévisions nationales africaines et des autres continents, l’image des léopards et tout le staff, en brassards noirs effectuant le geste symbolique d’une main couvrant la bouche et deux doigts de l’autre main braqués à la tête pour dire : « On tue en silence au Congo ! », ont arrosé la planète pour dénoncer le silence complice des grandes puissances du monde devant la boucherie humaine au Kivu. Relayées par les réseaux sociaux sur la toile, ces images, via leurs téléphones et ordinateurs, sont parvenues surement à des milliards d’humains. Avec l’impact de la CAN, les Congolais de tous les horizons ont obtenu un créneau de choix pour montrer en face du monde que les Congolais demeurent face à la guerre par procuration leur imposer par le Rwanda et pour dénoncer le silence complice des grandes puissances du monde.
Alors que les congolais avaient les regards tournés, une nouvelle bombe est tombée tôt le matin de mercredi 7 février 2024 sur le marché Kisoko, situé non loin de l’école cinquantenaire dans le quartier Mugunga dans la périphérie au nord-ouest de la ville Goma (Nord-Kivu), c’était la deuxième bombe larguée en l’espace de cinq jours dans ce même quartier. Déjà, le vendredi 2 février 2024, une bombe était tombée, non loin de l’école primaire Nengapeta, dans le même quartier Mugunga dans la commune de Karisimbi et le bilan était de 3 blessés graves et plusieurs dégâts matériels.
Selon les informations qui avaient été fournies par le gouvernorat du Nord-Kivu, l’engin explosif proviendrait de la ligne de front lancé par les terroristes du M23/RDF, où d’intenses combats les opposent du côté de Sake où les FARDC s’attèlent à les repousser.
Toutefois, par le porte-parole de l’armée au Nord-Kivu, lieutenant-colonel Guillaume Njike, les FARDC ont appelé la population au calme et la rassure de leur détermination de défendre l’intégrité territoriale du pays. «Les forces loyalistes s’activent, en ce moment, à déjouer les attaques simultanées lancées ce même jour par les terroristes de l’armée rwandaise sur les positions des FARDC se trouvant en profondeur de la cité de Sake », a rassuré son Porte-parole dans le secteur.
Agression rwandaise, une guerre par procuration ?
L’armée congolaise a bombardé les positions des terroristes rwandais du M23/RDF se trouvant sur ces collines. Au début de la semaine, le lundi, le vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Jean-Pierre Bemba tout en précisant que l’armée a mis tout en œuvre pour récupérer toutes les localités occupées par les Forces rwandaises, avait assuré la population que « tout est mis en œuvre pour que la ville de Goma ne tombe pas entre les mains des rebelles ».
Mais ce même lundi 5 février 2024 à Kinshasa, un sit-in des manifestants congolais a eu lieu devant le siège de l’ambassade des Etats-Unis en RDC. Une multitude de jeunes kinois exprimaient leur indignation face au prétendu soutien des Etats-Unis au M23 ainsi qu’à l’armée rwandaise. Bien que dispersé par les forces de l’ordre, leur action a fait tache d’huile ayant suscité des réactions jusqu’à Washington (États-Unis) qui a sommé le Rwanda, pays agresseur de la République démocratique du Congo sous-couvert du M23, de quitter le territoire congolais.
Depuis les USA, le Porte-parole en langue française du Département d’Etat des Etats-Unis, W. Johann Schmonsees, cité par l’Agence congolaise de presse (ACP), dans une analyse au téléphone a dit qu’ « à cause de la désinformation sur le supposé soutien des Etats-Unis au Rwanda, Washington a sommé Kigali de retirer ses troupes de la RDC ». Et lors d’une réunion du Conseil de sécurité, Robert Wood, l’un des représentants américains aux Nations Unies, avait publiquement appelé le Rwanda à « mettre fin à son soutien au M23 et à se retirer du territoire congolais ». Le gouvernement américain avait annoncé son souci de mobiliser ses ressources en matière de renseignement et de diplomatie, « pour surveiller les activités des forces armées et des groupes armés pendant le cessez-le-feu », jamais observé par le Rwanda.
Washington n’est pas dans son premier essai, des réactions de la part des américains souvent restés sans effets. Déjà fin novembre 2022, lors d’un point de presse, le Secrétaire d’Etat américain Antony Blinken avait exhorté le président rwandais Paul Kagame à « cesser tout soutien supposé aux terroristes en République démocratique du Congo », mais rien n’a été fait. Ce qui a fait que les jeunes congolais estiment que les États-Unis jouent à la diversion pour faire gagner du temps et Kagame , et permettre ainsi aux terroristes de l’unité spéciale de son armée le M23/RDF, bien qu’en perte de vitesse devant la montée en puissance des FARDC, d’occuper des territoires pendants que Kagame faits du lobbying à Washington avec comme fonds de commerce ‘ la haine contre les tutsi’ qui risque de déboucher sur nouveau génocide comme en 1994 quand les rwandais se sont entretuer entre compatriotes rwandais au Rwanda.
Pourtant, les faits montrent que c’est plutôt « la haine du hutu, entretenue par Kagame et le tutsi power et la complicité des puissances occidentales (principalement anglo-saxonnes) avides des minerais stratégiques pour la transition énergétique, qui est à la base du « génocide congolais perpétré par les rwandais contre le congolais, au Congo, dans le but de remplacer la population locale par des envahisseurs venus du Rwanda et permettre au multinationales de piller copieusement les richesses minières du Kivu».
Il est vrai que le combattant rwandais est incapable de tenir tête au combattant congolais. Le Rwanda l’avait appris à ses dépendant au mois d’août 1998, lors de la tentative de la prise de Kinshasa où les agresseurs rwandais avaient été réduits au silence à mains nues par des jeunes de la Tshangu, partie orientale de Kinshasa.
Contrecarré le déploiement de la SADC ?
Les provocations de ces ennemis de la paix dans la partie Est de la RDC continuent juste au moment où les forces sud-africaines de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ont entamé leur déploiement dans le Kivu. Ce qui fait penser aux uns que Kagame cherche plutôt à contrecarrer le déploiement de la SADC.
Les troupes de la SADC (sud-africaines et tanzaniennes pour un premier temps) doivent y remplacer la Force régionale de l’EAC (Kenya, Ouganda, Burundi, et Sud-Soudan) remerciée par le gouvernement congolais pour complaisance avec les terroristes du M23 appuyés par le Rwanda.
Faisant fi du cessez-le -feu décrété dans la feuille de route de Luanda, mais jamais respecté par le M23 et le Rwanda, les terroristes du M23 gardent toujours leurs positions et se livrent aux attaques des positions des forces loyalistes. Entre temps, le gouvernement congolais insiste et signe que, seule « la feuille de route de Luanda » reste la voie indiquée pour le rétablissement de la paix actuellement.
Pour ce qui est de la situation humanitaire, après des bombes larguées à Sake, Mweso et Mugunga, ces terroristes ont déclenché depuis plusieurs jours des hostilités à Shasha, Kiroshe (Nord-Kivu), menaçant de couper les deux provinces du Kivu dans le but d’asphyxier Goma avant de lancer un assaut final. Mais Willy Ngoma, cadre du M23/RDF, dans un communiqué publier ce mercredi, affirme ne pas avoir l’intention de prendre Goma. Quel que soit le cas, Face à l’agression rwandaise, dans la mobilisation autour des Léopards.
Willy Makumi Motosia