Foot : les 23 championnes du monde refusent de jouer pour l’Espagne après le baiser forcé
Face au refus de démissionner de Luis Rubiales, l’équipe féminine espagnole hausse le ton contre la direction de la fédération.
Les joueuses de l’équipe nationale d’Espagne, sacrée championne du monde dimanche dernier en Australie, ont annoncé qu’elles refusaient désormais de rejouer pour la sélection sous la direction actuelle de la fédération, menée par Luis Rubiales, au coeur de l’affaire du baiser forcé.
“Après tout ce qui est arrivé lors de la remise des médailles du Mondial féminin, toutes les joueuses signataires du présent texte n’honoreront pas une prochaine convocation si les dirigeants actuels sont maintenus”, ont écrit vendredi les championnes du monde dans un communiqué diffusé par le syndicat Futpro, qui défend notamment les intérêts de Jenni Hermoso, embrassée de force par le président de la fédération Luis Rubiales.
Cette réaction intervient quelques heures après l’annonce du patron du football espagnol, Luis Rubiales, qui a pris tout le monde de court vendredi en annonçant qu’il refusait de démissionner.
Dans un discours d’une demi-heure à l’ouverture d’une assemblée générale extraordinaire de la Fédération royale espagnole de football (RFEF) convoquée pour traiter de cette polémique, M. Rubiales a commencé par présenté “(ses) excuses”, notamment à la reine Letizia, mais s’est décrit comme victime d’une “tentative d’assassinat social”.
Luis Rubiales s’est justifié en affirmant que le baiser sur la bouche qu’il avait infligé dimanche soir à Jenni Hermoso – joueuse de l’équipe nationale ‘Espagne qui venait de remporter la coupe du Monde – avait été “spontané, mutuel (…) et consenti.”
_”_Je ne vais pas démissionner !” a-t-il lancé pas moins de cinq fois, devant plusieurs dizaines de délégués de la RFEF.
M. Rubiales, qui a eu 46 ans cette semaine, s’en est aussi pris au “faux féminisme” qui “ne cherche pas la vérité”.
Il a notamment attaqué nommément trois femmes membres du gouvernement, dont la ministre communiste du Travail et numéro trois du gouvernement, Yolanda Díaz, qui avait été l’une des premières à exiger sa démission.
Selon la totalité des médias espagnols, Luis Rubiales avait informé jeudi son équipe qu’il présenterait sa démission de son poste de président de la Fédération lors de cette assemblée générale.
Dans la loi espagnole, un baiser non consenti est considéré comme un délit d’agression sexuelle.
La joueuse, à son retour dans les vestiaires, avait dit lors d’un direct diffusé sur Instagram : “Ça ne m’a pas plu, hein!”.
Devant l’ampleur des premières réactions outrées, la fédération espagnole avait transmis dans la soirée à la presse des déclarations de Jennifer Hermoso selon lesquelles il s’agissait d'”un geste mutuel totalement spontané en raison de l’immense joie que procure la victoire en Coupe du monde”.