Formation du Gouvernement : la Première ministre consulte les organisations féminines de la société civile

Formation du gouvernement, après les politiques, la Première Ministre s’est tournée vers la société civile. Dans le cadre des consultations qu’elle mène pour constituer son équipe, Judith Suminwa a eu des échanges, ce samedi 20 avril avec les organisations féminines dans leur diversité. Les femmes ont fait plusieurs propositions à la Cheffe de l’exécutif national dans l’objectif de la pousser à former un gouvernement qui évitera les erreurs du passé.

Plus de 10 organisations féminines de la société civile de la République Démocratique du Congo ont été consultées par la Première Ministre. Judith Suminwa veut que la composition de son gouvernement puisse tenir compte de la représentativité nationale comme recommandée par la constitution.

Selon l’ACP qui donne cette information, les femmes de la fédération congolaise des personnes handicapées (FECOPEHA) ont demandé à Judith Suminwa de corrigé ce qu’elles qualifient d’erreur de leur part quand elles ont voulu d’un ministère des personnes vivants avec handicap. Selon elles, créer un tel ministère et en faire une exclusivité des handicapés dans la direction est une erreur qu’il faut corriger car c’est discriminatoire.

“Nous voulions que les personnes avec handicap soient dans toutes les structures de la République. Nous avons demandé à ce qu’il y ait un ministère,mais ce ministère ne pouvait pas avoir en son sein que des personnes handicapées, mais avoir aussi des personnes valide, mais là n’était pas l’idée. L’idée était que les personnes vivant avec handicap soient soit ministre du budget, soit ministre de la décentralisation, pourquoi pas un conseiller spécial en matière de handicap etc.”, indique Bénédicte Wonganombe, présidente FECOPEHA.

Face à la Première Ministre, la Synergie des femmes pour la paix et la sécurité est restée dans objet social. Sa présidente, Julienne Lusenge reconnue dernièrement parmi les 100 personnes les plus influentes du monde, a attiré l’attention de la Cheffe du gouvernement sur les affres que vivent les femmes victimes de la guerre d’agression dans l’Est de la RDC.

“Nous avons aussi informé la première ministre par rapport aux besoins des femmes déplacées dans les camps. Comme vous le savez, les conditions de vie dans les camps, c’est vraiment dégradant. Donc, il est plus que temps que le gouvernement puisse offrir des abris convenables pour ces femmes et ces familles qui sont dans les camps, aussi la nourriture et tout le reste, nous avons informé que les femmes dans les camps ont insisté, elles veulent que leurs enfants puissent retourner à l’école rapidement, elles ne veulent pas supporter que les enfants restent déscolarisées. Nous avons aussi soulevé la question de violence sexuelle qui est en hausse en ce moment, partout dans notre pays, particulièrement autour des camps des déplacés”, pense Julienne Lusenge, présidente de la Synergie des femmes pour la paix et la sécurité.

Le cadre permanent de concertation de la femme congolaise (CAFCO) regroupe en son sein les femmes politiques et celles de la société civile Ces femmes, parmi lesquelles Rose Mutombo, ministre sortante de la Justice, se sont réjouies de constater que la Première Ministre veut aller au-delà des acteurs politiques pour puiser les compétences qu’elle cherche.

“Elle s’ouvre aux forces sociales, quelque chose de très important parce que nous pensons que les compétences, l’expertise ce n’est pas seulement dans les partis politiques et regroupements politiques, c’est partout. Et particulièrement, dans les femmes aussi il y a des compétences, de l’expertise. Elle a reçu diverses organisations des femmes, elle nous a reçues, elle a présenté l’architecture du programme du gouvernement avenir. Nous avons écouté, nous avons donné nos avis et considérations. Nous avons surtout senti que, comme dit Michelle Bachelet, l’ancienne présidente du Chili, quand il y a des femmes en politique, il y a de la qualité”, explique Grace Lula, présidente du CAFCO.

Les associations des femmes juristes, professeures, des médias, des confessions religieuses ont aussi été reçues par la Première Ministre.