FORUM SUR LA COOPERATION SINO-AFRICAINE : VECTEUR DE DEVELOPPEMENT EN AFRIQUE
Créé officiellement suite à la conférence ministérielle tenue à Beijing du 10 au 12 octobre 2000, le Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) est une plate-forme triennale de coordination politique de haut niveau, marquant le début d’une nouvelle ère. Grâce au FOCAC, la Chine a consolidé son rôle de partenaire privilégié de l’Afrique, favorisant le dialogue et la collaboration entre la Chine et les pays africains.
En vingt-quatre ans d’existence, on compte déjà huit sommets du FOCAC qui se sont déroulées alternativement en Chine et en Afrique. Le neuvième sommet se tient en Chine (Pékin) du 4 au 6 septembre 2024, autour du thème “S’associer pour promouvoir la modernisation et construire une communauté de destin Chine-Afrique de haut niveau”, sommet auquel le Président Félix Tshisekedi de la République Démocratique du Congo (RDC) prendra part.
S’il est officiellement admis que la coopération moderne Chine – Afrique remonte en 1955 lors de la conférence de Bandoeng en Indonésie, il faut reconnaître que les contacts entre les peuples chinois et africains sont plus anciens.
En effet, les relations Chine/Afrique sont ancrées dans une histoire multiséculaire de contacts maritimes, au gré des alizés, à travers l’océan Indien. C’est donc, tout naturellement, d’un côté, la côte sud de la Chine (Guanzhou) et de l’autre, la façade est du continent africain qui fut les premières concernées. Comme l’attestent les chroniques chinoises de IXè et Xè siècles et surtout quelques vestiges archéologiques, par exemple sur la côte tanzanienne à Kunduchi, près de Dar es Salaam : des bols en porcelaine; des monnaies chinoises correspondant à la période 1403-1424, période où Zheng He, amiral de la flotte impériale considéré comme le premier grand explorateur maritime moderne, conduisit en 1417-1419 et en 1431-1433, deux grandes expéditions sur la côte d’Afrique orientale et commerçant avec les hommes de Tanzanie, du Kenya, de Somalie.
Mais dans ses relations modernes depuis les indépendances africaines dans les années 1960, «la Chine et l’Afrique sont liés par une amitié profonde. Le soutien de l’Afrique à la création de la Chine nouvelle qui est un point de départ de la diplomatie nouvelle.
Pour ce qui est de la RDC , il est intéressant de circonscrire les relations entre la Chine et la République Démocratique du Congo en faisant parler l’histoire qui nous renseigne que les premiers ressortissants chinois à fouler le sol congolais avaient participé à la construction du chemin de fer Matadi-Kinshasa entre 1890 et 1898. La deuxième vague a été observée autour de l’accession du Congo-Belge à la souveraineté nationale et internationale.
La troisième vague est celle des Chinois venus officiellement au Congo, alors Zaïre dans le cadre de normalisation des relations diplomatiques avec la République Populaire de Chine en 1972.
La quatrième vague s’observe à partir de 2008, année de signature du contrat de partenariat Sino-Congolais fondé d’un côté sur l’aménagement des infrastructures de base et, de l’autre, sur la production minière. C’est qui a favorisé la présence remarquable des Chinois en République Démocratique du Congo et l’intensification des échanges entre les deux pays amis. Le lien qui existe entre les peuples Chinois et Congolais est une courroie de transmission des nouvelles opportunités d’affaires, de développement et de coopération dans divers domaine. Outre les mines et les infrastructures, La présence chinoise s’affirme également dans d’autres secteurs clés (l’électricité, la santé, la culture, formation des jeunes, etc.)
Dans l’actif de la coopération, la création de plusieurs entreprises à capitaux mixte (RDC-Chine), ou sociétés à capitaux chinois comme d’aucuns les qualifient, a contribué à réintroduire la RDC dans le circuit international du commerce formel, dont elle s’est trouvé à l’écart plusieurs décennies durant.
Tout en restant attachées au principe « gagnant-gagnant » ces entreprises boostent le développement des communautés locales, en concrétisant les engagements inscrits dans les cahiers des charges.
En mai 2023, le président de la RDC Félix Tshisekedi a rendu visite d’Etat à son Homologue Xi Jinping de la Chine. Visite durant laquelle les deux présidents ont décidé conjointement d’élever les relations sino-congolaises à un partenariat stratégique global ayant comme incidence la consolidation de la coopération dans le cadre du FCSA.
Les retombées de la coopération se font remarquées dans les domaines d’infrastructure, d’industrie, de commerce, d’économie et du bien-être social. D’importants projets achevés l’année dernière tels que la sous-station de Kinsuka, la centrale hydroélectrique de Busanga, l’usine de Saphir Ceramics à Maluku et le port sec de Sakania, ont insufflé une forte dynamique au développement industriel de la RDC. Cette année, les travaux de plusieurs projets majeurs dans le cadre de la coopération “ressources pour projets” ont été entamés, de Kinshasa jusqu’au Lualaba, en passant par le Grand Kasaï, projets focalisés principalement sur la construction des routes qui faciliteront la connectivité entre les provinces.
Au cours du premier semestre de 2024, le volume des échanges commerciaux entre la Chine et la RDC a atteint 12,34 milliards de dollars ce qui fait de la RDC l’une des principales destinations d’investissement chinois en Afrique.
La coopération sino-congolaise se porte bien et les perspectives en sont prometteuses.
LILIANE AHOMBO