Fraude électorale : Gentiny Ngobila sommé de démissionner
Accusé de bourrage d’urnes par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Gentiny Ngobila à la fois candidat député national et gouverneur de la Ville de Kinshasa est sommé de démissionner par la Cour de cassation.
Réunie ce 9 janvier 2024 sur demande du Parquet près de la Cour de cassation, l’Assemblée provinciale de Kinshasa a autorisé les poursuites judiciaires contre le Gouverneur de la ville de Kinshasa votant majoritairement pour (4/5). L’Assemblée a voté à la majorité pour autoriser le Parquet à le poursuivre, le forçant ainsi à démissionner dans les 24 heures et à se présenter devant la justice pour des accusations de fraude électorale, corruption et détention illégale de dispositifs électroniques de vote (DEV).
L’histoire commence le 5 janvier 2023 vers minuit. Le rapporteur de la CENI cite, sans atermoiement, la liste des 82 noms qui ont influencés négativement le processus électoral. Parmi eux, figure le nom de Gentiny Ngobila, le puissant gouverneur de la ville de Kinshasa et son « acolyte », Charles Mbuta Muntu. Si pour le premier, quelques militants isolés sont sortis le jour suivant sur l’avenue Nguma à Ngaliema pour contester, pour le deuxième, c’est plutôt un audio qui va presque le clouer. Plus tard, ce dernier niera de ne pas être son auteur.
Ainsi, la destitution du gouverneur de la ville de Kinshasa ouvre une nouvelle fenêtre à plusieurs questions, notamment du procès public. Mais, à ce stade, une opinion sceptique craint que ce dossier soit classé comme celui du procès de 100 jours, qui du reste, a engagé plusieurs têtes galonnés.
Pendant ce temps, le parti de l’Alliance des Congolais Progressistes (ACP) a introduit une requête au Conseil d’Etat pour annulation de l’acte posé par la CENI. Et si, le Conseil d’Etat donne gain de cause à la partie Ngobila pour sa demande ? Que deviendra la décision de la CENI ?
Aussi, Gentiny Ngobila, comme les autres accusés, a été interdit de sortir en dehors des frontières nationales pour permettre à la justice de mener les enquêtes.
Actuellement, la décision vient d’être transmise auprès du Procureur général en vue de poursuivre son action contre les auteurs de la fraude électorale et du vandalisme des kits électoraux le jour du vote combiné des législatives nationales et provinciales ainsi qu’à l’élection municipale.
A part les 82 invalidés dont Gentiny Ngobila est à l’affiche, la CENI annonce encore la continuité de cette série d’annulation des votes de ceux qui ont perturbé le déroulement normal du processus électoral.
Après sa destitution, selon la loi, le vice-gouverneur, Gerrard Mulumba, assure l’intérim à la tête de la ville.
Les jours à venir réservent encore des surprises.
Onassis Mutombo