Grève pour du chantage !

Les Kinois ont donc beau s’égosiller et monter sur leurs ergots, hier lundi 13 janvier, à travers les rues crasseuses de leur capitale, qu’ils ont perdu leur latin. Kinshasa a vécu sous la coupe réglée des conducteurs qui ont pratiquement mis leurs clés-contact sous le paillasson. Les Kinois, eux, embouteillés dans la crasse, à la recherche de leur sécurité sociale quotidienne, ont vécu un véritable calvaire.

En effet, les conducteurs de transport privé, chauffés à blanc, vociféraient à qui voulaient les entendre qu’ils protestent contre la nouvelle grille tarifaire leur imposée par les autorités provinciales de la ville. C’est ainsi, il nous semble, qu’ils ont déclenché, à partir d’hier lundi 13 janvier, un mouvement de grève à Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo, jusqu’à ce que « leur cause soit entendue ». Une grève qui n’aura duré que l’espace d’un petit matin !

Ainsi, à la merci de la flopage, habitués au parcours de combattants, les Kinois ont payé les frais, le calvaire de Jésus en pleine Kinshasa. Lundi 13 janvier 2025 dans la capitale, à moins d’être nanti, se retrouver allègrement friqué pour nouer le bout de la capitale à la recherche de deux extrêmes du social familial, la Plèbe était à pied, parcourant des longues distances à la recherche de la survie de sa famille, suant à grosses gouttes, pendant que la compradore, incognito roulait carrosse, sous des vitres fumées, prêt à lever sa main, à peine visible, à la moindre « base politique » aperçue.

Faisant fi de ces difficultés de transport, le fauché kinois a décidé hier lundi de braver des tas d’immondices et de la crasse qui jonchent la quasi-totalité des rues de la capitale à pied. Une ville dont la crasse et les eaux usées y ont élu domicile, rivalisant avec l’Himalaya où souris, cafards et autres ruminants de seconde zone s’y régalent, fiers d’accompagner le Kinois à pied.

L’on cessera de la dire ! Le secteur des transports privé en RDC a pris le devant par rapport à l’Etat qui se présente toujours en « petit monsieur » qui danse honteusement devant cette jungle, devant ce Capharnaüm lui imposé. Où des inciviques, immoraux pour la plupart, compliquent le quotidien des passagers qui ne savent plus à quelle autorité se vouer ! Si bien que, même si les prix des carburants à la pompe, comme dernièrement, connaissent à la baisse, les toubibs du secteur des transports refusent de suivre la tendance, se foutant de tout, narguant tout le monde.

Que voulez-vous, ils ont conquis ce secteur libéral. Où ils édictent leurs lois ; mais que les Kinois en particulier et le Congolais en général, ont du mal à interpréter. C’est pourquoi, ils choisissent le pied.

Heureusement qu’eux-mêmes, les conducteurs des bus et taxis-bus ont timidement repris ce matin, surement, accablés par la fauche d’hier, sans qu’une solution ne vienne résoudre leurs revendications. Tant qu’ils en font toujours ainsi en recourant au chantage. Juste pour l’espace d’un petit matin ou d’une petite journée !

Pauvres Congolais !

Willy Kilapi