Guerre au Sud-Kivu : Calme relatif sur les fronts nord de Bukavu 

La situation sécuritaire dans la province du Sud-Kivu, en République Démocratique du Congo, a connu un répit temporaire ce vendredi 11 avril 2025, 30 km au nord de Bukavu. Après une journée marquée par des affrontements intenses entre les forces Wazalendo et les éléments de l’AFC/M23, les premiers signes d’un retour à la normalité se font sentir, bien que la circulation reste timide et les craintes persistent au sein de la population.

 

Ces combats, qui ont débuté tôt le matin du jeudi 10 avril, avaient semé le trouble dans tout l’axe nord de Bukavu, infligeant un coup dur au quotidien de plusieurs villages environnants comme Mudaka, Miti et Bugorhe, où les activités économiques ont tourné au ralenti.

 

Les premiers témoignages des habitants de Mudaka rapportent des coups de feu incessants dès l’aube, provoquant une vive tension au sein de la communauté. La voie principale reliant Bukavu à Kavumu a été considérablement perturbée, rendant la circulation quasi impossible. Les conducteurs, obligés de rebrousser chemin, ont laissé derrière eux des clients dépourvus, accroissant la frustration des petits commerçants.

 

Ces derniers, pour qui le marché de jeudi était synonyme de jours prospères, se sont retrouvés désemparés, les bras croisés, attendant une clientèle qui n’est jamais venue.

 

Des informations indiquent qu’un accrochage a eu lieu près du centre commercial de Mudaka, bien que le bilan exact des pertes demeure flou. La peur était clairement inscrite sur les visages des habitants. À Miti et Kavumu, l’atmosphère, d’ordinaire animée, était fruit des marchés vides et des rues désertes. Au lieu des cris habituels des vendeurs et des rires des enfants, un silence pesant régnait, comme si le temps s’était arrêté, rendant cette période encore plus anxiogène pour les résidents.

 

Alors que le calme relatif semble s’installer doucement, une ombre plane toujours sur la région, ravivant des souvenirs douloureux de conflits passés. La population, déjà éprouvée par des années d’instabilité, reste dans l’attente d’une paix durable. Les mouvements militaires et les rumeurs qui circulent entre les villages n’apportent qu’une incertitude supplémentaire, laissant entendre que, derrière le calme apparent, la tempête pourrait à tout moment se lever à nouveau. Le Sud-Kivu est à un tournant : il est impératif que la communauté internationale et les autorités congolaises s’engagent fermement à instaurer la paix et la sécurité dans cette région marquée par des cycles de violence incessants.