« Il est essentiel que tous les acteurs politiques et aussi les acteurs de la société civile fassent tout pour apaiser les tensions » (Jean-Pierre Lacroix)

Au sujet de la question relative aux acteurs politiques, à nos contacts avec eux, au climat tendu, je l’ai dit tout à l’heure mais je l’ai répété. Oui, bien sûr, les tensions croissantes observées notamment à l’occasion des manifestations, je crois du 23 mai, sont une sorte de préoccupation évidente pour tout le monde, pour tous ceux que nous avons rencontrés, bien entendu pour les Nations Unies également.

Encore une fois, il est essentiel que tous les acteurs politiques et aussi les acteurs de la société civile fassent tout pour apaiser les tensions. Bien sûr, il y a une responsabilité des autorités à cet égard, elle est évidente. Et j’ai mis l’accent, je le redis sur la menace que font peser les messages de haine, les messages d’antagonisme ethnique, les messages xénophobes, les messages sexistes parce que les femmes, notamment les femmes acteurs politiques, sont sous la menace aujourd’hui. C’est quelque chose que nous avons entendu avec beaucoup de préoccupation. Et nous allons continuer non seulement à nous lever contre ces messages mais faire tout ce qui est dans nos capacités pour contrer ces phénomènes qui sont extrêmement inquiétants.

En ce qui concerne enfin la question sur la coordination finalement entre les différents acteurs en uniforme, les différentes Forces sur les terrains, les FARDC ont le mandat de protéger le pays, de protéger les civils. La MONUSCO, dans sa totalité, puisque ce n’est pas juste le FIB, a un mandat de protection des civils, soutien aux efforts de l’Etat, soutien notamment aux Forces congolaises et la Force de la communauté de l’Afrique orientale a un mandat qui s‘inscrit dans la facilitation des efforts pour ramener la situation à son état antérieur.

« Je sais qu’il y a eu des controverses et des discussions, peut-être des malentendus sur la nature de cette force. Ce n’est pas à nous de rentrer dans cette discussion. Je crois que ce qui est important de souligner, c’est que le Congo a des partenaires : les Nations Unies, les organisations régionales, l’Union africaine, les Etats-partenaires que nous avons également rencontrés, qui sont tous convergents dans leur volonté d’aider avec la meilleure volonté possible le Congo », dit-il.

Et d’ajouter que ce partenariat, cette bonne volonté commune de tous ces partenaires, est un atout important pour le Congo qui connait encore des difficultés. Ce que nous souhaitons, nous et ce que nous observons, c’est qu’il y ait la meilleure coordination possible entre tous ces acteurs.

Alors, au niveau politique, je crois que c’est le sens du sommet qui se tiendra prochainement à Luanda auquel les Nations Unies sont associées et qui aura pour objectif de bien s’assurer de la cohérence de différentes initiatives africaines, régionales. Au niveau opérationnel, comme je l’ai dit, il y a une très forte coordination entre les chefs de différentes Forces présentes sur le terrain notamment dans la région du Nord-Kivu. Une illustration, c’est le travail commun qui est fait en ce moment par les trois généraux pour préparer les opérations de pré-cantonnement et de cantonnement. Evidemment, en étroite collaboration avec nos collègues de l’Angola.