« Il nous faut une stratégie de développement intégral » (Muhindo Nzangi Butondo)
Lors du briefing hebdomadaire qui s’est tenu ce mardi 17 décembre 2024 dans la salle de presse de la RTNC3, le Ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya Katembwe, a co-animé cette activité avec le Ministre d’État, Ministre de l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire, Grégoire Mutshail Mutomb, et le Ministre d’État, Ministre du Développement Rural, Muhindo Nzangi Butondo. Le thème central était : « Actions du Gouvernement dans les secteurs de l’agriculture et du développement rural : bilan annuel et perspectives. »
D’entrée de jeu, le Ministre d’État, Muhindo Nzangi Butondo, a abordé les stratégies de développement intégral axées sur l’amélioration des infrastructures de transport en République Démocratique du Congo.
Il a mis l’accent sur l’importance d’une approche globale du développement, qui ne se limite pas à des projets isolés mais qui prend en compte l’ensemble du pays. Cette méthode implique la mobilisation de la population pour l’entretien et la réhabilitation des routes, ce qui permet de réduire les coûts d’entretien.
« Il nous faut une stratégie de développement intégral. Le développement intégral signifie que vous ne choisissez pas seulement des petites parties du pays où vous agissez, en laissant les autres parties à l’abandon. Les gens qui ont vécu dans ce pays pendant longtemps savent qu’à l’époque coloniale, ces routes étaient construites et entretenues par les hommes.
Les 38 000 kilomètres de routes dont le président a parlé, qui sont des routes de desserte agricole, seront réalisées par la méthode IMO. Nous allons mobiliser la méthode IMO, ce qui signifie, en termes très simples, que la population sera mobilisée pour entretenir et réhabiliter ces routes. Vous savez que les coûts substantiels d’entretien et de réhabilitation des routes par cette méthode sont en fait des coûts marginaux.
Concernant la deuxième catégorie de routes dont le président a parlé, il s’agit des 11 000 routes prioritaires. Nous avons identifié dans tout le pays ces 11 000 kilomètres de routes que l’on appelle les routes provinciales, qui relient les chefs-lieux de territoire aux chefs-lieux de province. L’objectif pour nous est que ces routes soient stabilisées pour permettre effectivement la connectivité entre les chefs-lieux de territoire et les chefs-lieux de province. Ainsi, les routes agricoles réalisées par la méthode IMO seront connectées à ces routes prioritaires afin également de permettre à la population d’évacuer les produits agricoles vers les centres de consommation.
Et nous allons le faire. Je voudrais que vous compreniez bien que ce travail sera effectué. Ce n’est pas un travail compliqué à réaliser. La deuxième catégorie concerne les voies navigables reliant les centres agricoles. En fait, ce pays est un état béni. Il n’existe pas deux pays au monde avec des caractéristiques similaires aux nôtres », a-t-il déclaré.
Pour une production locale de semences
Quant au ministre de l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire, Grégoire Mutshail Mutomb, il s’est attaqué au problème lié à l’ignorance de la population congolaise qui doit apprendre les notions de bases de l’agriculture, notamment la production de semences, essentielle pour le développement agricole.
Il a également évoqué le problème des semences importées provenant de divers pays, nuisant à l’autosuffisance agricole. Il est crucial de développer une production locale de semences.
« Je pense que la population congolaise a besoin d’apprendre les A, B, C de l’agriculture. L’agriculture ne peut pas se faire directement comme ça, avec un bâton magique. Nous devons commencer par la production de semences. Nous n’avons pas suffisamment de semences locales ; nous devons produire nos propres semences. Notre pays est devenu comme un dépotoir avec des semences venant d’un peu partout dans le monde.
Aujourd’hui, j’ai lancé une sensibilisation avec les députés et les sénateurs pour permettre à ceux qui ne comprennent pas bien comment nous pouvons faire passer la loi semencière au niveau du Parlement. C’est une parenthèse pour vous dire que si nous n’avons pas nos propres semences, nous ne pourrons pas atteindre nos objectifs.
Pour revenir à votre question, nous sommes au début d’un chemin difficile. Le peuple congolais est plus pauvre. Plus pauvre encore ; je vous le dis : si vous allez dans les villages, vous verrez que les mamans sont très pauvres.
Voici ce que j’envisage : j’envisage d’appuyer la population. Dans un premier temps, nous allons leur fournir un soutien initial pour améliorer leur situation. Aujourd’hui même, pour leur donner un coup de pouce supplémentaire, nous allons renouveler notre soutien une deuxième fois. Lors de la troisième étape, nous commencerons à leur enseigner comment ils peuvent eux-mêmes prendre en charge leur production.
En ce qui concerne notre production récente ici présentée : vous voyez que le gouvernement est entré en fonction presque au mois de juin alors que la campagne agricole devait commencer immédiatement », a-t-il conclu.
Nous avons demandé aux coopératives agricoles d’être membres de ces commissions en plus des ministres provinciaux et des inspecteurs provinciaux en agriculture. Vous savez que nous sommes représentés ; c’est un ministère qui est ancré dans le territoire avec des agents jusque dans les collectivités locales.
Je pense que c’est une carrière prometteuse et que nous arrivons à bien encadrer notre personnel. Toute la population travaillant dans ce ministère – c’est-à-dire nos inspecteurs agricoles – contribue à faire un excellent travail dont nous serons fiers », a-t-il ajouté.