Impudicité musicale : de la révolte
Yolande Elebe Mandebo, ci-devant ministre de la Culture, a fort à faire avec les cris et chansons obscènes diffusées dans les médias et autres plates-formes qui pullulent en République Démocratique du Congo. Elle a fort à faire avec ces artistes-musiciens congolais, dont les clips et chansons obscènes sont diffusées à longueur de journée dans certains supports de la nouvelle technologie de l’information et de la Communication.
En effet, il devient imprudent pour les parents de la RDC de suivre la télé ou la radio dans leurs foyers. Du fait que des clips, des chansons et des cris obscènes y sont balancés, sans foi, ni recours à la loi. Le plus cocasse dans ce feuilleton est qu’en privé comme en officiel, certains musiciens n’hésitent plus à démontrer « leurs talents » qui sortent de l’ordinaire, de vertus cardinales et de bonnes mœurs.
L’on se souvient de ce clip balancé lors des états généraux de la justice en fin de semaine dernière. Les participants à ces travaux ont été ahuris d’assister à un clip dans lequel une danseuse, à moitié vêtue, n’a pas hésité à brandir ses rombières, du reste, au pas des danses érotiques, assaisonnés des pamphlets sexuels qui ont publiquement choqué le moral des participants. Et ce sont ces spectacles, au contenu inapproprié, que les enfants sont habitués à suivre sous cape, en présence ou en absence de leurs parents à la maison.
Pourtant, il existe une Commission dite de censure des chansons et des spectacles où les artistes doivent, en principe, déposer leurs supports des clips et chansons pour validation avant toute diffusion dans les médias. Malheureusement, les agents de cette Commission se plaisent à se « rincer l’œil » et se délecter, faisant de cette pratique une norme sociale admise, alors qu’elle est une anti-valeur à s’en débarrasser.
Comme la plupart de ces artistes-musiciens sont à court d’inspiration de haute facture, ils ont désormais du mal à exploiter des thématiques et des œuvres musicales de qualité, débarrassées de toute obscénité.
Des langues affirment, la main sur le cœur que cette impudicité musicale qui se corse en RDC, est la résultante de l’absence d’un vrai Conseil national de censure musicale qui aurait pour mission principale, d’arrêter ces grossièretés et ces digressions qui enlèvent de ces chansons leur « valeur éducative », en les appauvrissant par des paroles sales.
L’éducation de la jeunesse étant entamée, l’honneur des parents écorchée, il est grand temps que le Gouvernement, à travers le ministère de la Culture et des Arts, ainsi que celui de la Communications et Médias, d’arrêter cette hémorragie qui se perpétue et porte préjudice à l’éducation de la jeunesse, l’avenir de demain.
La balle est donc du côté des autorités musicales, car si cette situation perdure, la perversion deviendra un code. La révolte des parents se lit au quotidien. Trop, c’est trop !
Willy Kilapi