Kinshasa cherche son gouverneur   

Tout le monde veut diriger Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo. L’ancienne « Kin la Belle » est en quête d’un « homme de la situation » pour la moderniser, reconstruire et développer. Mais les profils de certains candidats font craindre ! Qui va succéder à Gentiny Ngobila ? C’est la recette la plus attendue !

Les élections des gouverneurs et vice-gouverneurs arrivent dans quelques semaines. Si la bataille ne sera pas facile en provinces, à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, l’équation risque d’être aussi compliquée. Les élus provinciaux, déjà soupçonnés de corruption par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), Félix Tshisekedi ayant pris cette affaire au sérieux, auront leur destin en mains. Les Kinois sont très regardants, et chacun sait déjà apprécier le profil de certains candidats. La « politique politicienne » risque de l’emporter sur les attentes des Kinois qui s’attendent à un technocrate, un homme de terrain qui va présenter un programme concret et potable !

Les Kinois se méfient de Vidiyé Tshimanga, ancien conseiller stratégique de Félix Tshisekedi. Impliqué dans un sale dossier de corruption, dont les images sont encore sur la toile, bien qu’étant lavé par la justice, Vidiye Tshimanga qui avait affiché ses ambitions depuis la campagne électorale de la présidentielle ainsi que des législatives nationale, provinciales, risque de ne pas être « l’homme de la situation ».

Jugé « immature » par quelques habitants de Kinshasa, Vidiye Tshimanga est trahi par des scènes de violence qui seraient sur la toile, où il gifle facilement des gens en public. Ce n’est pas fini !

Ancien président du DC Daring Club Motema Pembe, Vidiye Tshimanga n’a pas laissé de bons souvenirs. Après son départ à la tête de ce club de la Capitale, Vidiye est parti avec « son » bus, alors qu’acheté pour le club. Il ne s’est pas arrêté là ; voulant rivaliser avec DCMP, il va plus loin jusqu’à créer son propre club ; les Aigles du Congo. Plusieurs Kinois estiment qu’il voulait la disparition de Daring, alors que celui-ci est patrimoine de la Ville.

« Les lushois sont fiers de Lupopo et Mazembe. Malgré la rivalité, ces deux clubs doivent toujours exister. Mais à Kin, Vidiye voulait tuer notre Daring, qui a plus de 80 ans. C’est inacceptable », nous a confié un Kinois vivant à Bandalungwa.

Daniel Bumba, « son profil fait aussi peur »

La politique politicienne ne doit pas l’emporter sur le vrai choix d’un vrai gouverneur. Le mot d’ordre serait déjà donné à l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (Udps) pour Daniel Bumba Lubaki. Augustin Kabuya a son candidat, mais cela ne suffit pas pour les élus provinciaux qui, vraisemblablement, attendent un programme potable et convaincant du futur gouverneur de Kinshasa.

Pour rebâtir, moderniser et développer Kinshasa, il faut un homme souple ; il faut un projet concret. “Kin ezo bonga”, projet de l’homme de Kabuya, pas du Chef de l’Etat, est donc discutable et creux. Il est du genre Kin Bopeto: populiste, mais moins concret avec plusieurs incohérences.

Pour un Kinois qui lance un message à Daniel Bumba, « il ne suffit pas de mettre l’effigie d’Etienne ou Félix Tshisekedi sur tous tes vêtements pour diriger la capitale, Kinshasa n’a pas besoin d’un gouverneur politicien, mais un technocrate, un vrai Kinois qui connait les vrais besoins de sa population et de sa ville ». « Ton profil fait craindre le pire », ajoute un autre Kinois.

 

Déo Kasongo, peut-être le profil idéal

Sur la toile, le débat tourne autour de l’homme d’affaires et entrepreneur congolais « Deo Kasongo ». Candidat malheureux en 2019 face à Gentiny Ngobila, l’homme de « Divo », Deo Kasongo, revient à la course, cette fois-ci avec plus de détermination. Son combat : « changer l’image de la ville de Kin la Belle ». Pour Déo Kasongo, les Kinois ont perdu 5 ans dans une ville qui n’a pas changé.

« La population Kinoise ne peut pas rater le destin que Dieu a pour elle. Dieu m’a préparé. Je sais que le cœur du Chef de l’Etat saigne pour la ville…donc humblement je viens devant la population pas pour imposer ma candidature mais pour offrir une possibilité de changement que nous devons tous contribuer pour le développement de la ville. La ville pleure de notre négligence… Je viens avec ces médicaments pour réparer les plaies infligées à notre ville…chers Kinoises et kinois je suis prêt », a-t-il lancé récemment dans un point de presse dans sa mythique salle « Show Buzz ».

Si Deo Kasongo est critiqué, c’est surtout parce qu’il n’est pas de plein pied dans l’Udps (de la politique politicienne déplorée), mais aucun discours ne prouve qu’il ne pourra rien faire à la tête de la Capitale de la RD Congo. Il a peut-être le profil idéal de l’homme qu’il faut pour la ville.

Les élus provinciaux ont leur destin en mains pour les scrutins de 2018, mais aussi le destin de Kinshasa qui vient de perdre ses autres cinq ans sans être changée. Si Kimbuta a laissé la Direction Générale des Recettes de Kinshasa (DGRK) qui permet de centraliser les recettes de la Capitale, malgré sa gestion actuelle jugée calamiteuse, il faut pour Kinshasa, un autre homme qui fera parler de lui. Des trois noms précités, il faudra choisir mieux pour redorer l’image de Kinshasa et lui redonner ses lettres de noblesse.

Bernetel Makambo