Kinshasa : le vol des perruques sur les principales artères expose la vie des jeunes filles kinoises
Retrouvée au sol, alors qu’elle roulait sur une moto à quelques encablures de la maison communale de Masina, dans le district de la Tshangu, à la partie Est de la ville province de Kinshasa, mademoiselle Blondelle Langi, gémissante et tête découverte, de se faire piquer son chapeau perruque par un petit bandit, voleur de grand chemin qui s’est vite éclipsé dans la foule.
Sauvée de justesse de cet incident mortel, la victime n’a pas de mots pour peindre ce mélange d’amertume en dépit de ses larmes qui coulent tel dans une série de Novelas, prête à couper le souffle.
” J’étais sur une moto qui se dirigeait vers le marché central. Arrivée à la hauteur de Pascal, j’ai remarqué un faux mouvement, pendant que nous roulions à vive allure. Soudain, je me suis retrouvée par terre, le moto cycliste n’était plus visible et je me suis mise à m’interroger sur ce qui venait de se passer. Ma tête était dénudée et ma perruque était déjà volée”, s’est indignée Blondelle Langi, victime d’un vol sur le boulevard Lumumba.
Les habitants de ce quartier et les passagers qui fréquentent ce tronçon qui mène vers l’aéroport de Ndjili ne vivent qu’avec la peur au ventre suite à ces inciviques qui opèrent même la journée, au vu et au su de tout le monde.
” Lorsqu’on se retrouve à Pascal, il est toujours conseillé de rester prudent et concentré car à tout moment, ces petits voleurs peuvent surgir de partout pour causer la désolation. Chaque jour qui passe, à ce même endroit, il y a toujours quelqu’un qui se plaint du comportement de ces malfrats. Et il nous arrive parfois de nous poser des questions sur le rôle que joue la police de proximité qui est au courant de tout ce se passe en ce lieu. Certaines personnes affirment, sans ambages, qu’elle est complice par le fait qu’elle garde silence et ne fait rien face à cette situation qui devient de plus en plus pire”, a affirmé monsieur Bilo, un habitant de la commune de Masina rencontré à Pascal.
Plusieurs personnes ont déjà perdu leurs vies suite à ces types de vols sur des motos. Le dernier cas en date, explique un passager, c’est celui d’une dame qui a rendu l’âme après que des voleurs de ces perruques, communément appelées Kabelo, l’aient tiré de dessus une moto et qu’un taxi bus l’ait achevé vers le saut de mouton à l’entrée de la route Mokali à Pascal du côté de la commune de Kimbanseke.
Certaines jeunes filles averties préfèrent carrément enlever leurs perruques dès qu’elles arrivent à la hauteur des endroits les plus chauds réputés en vol de kabelo tels que le marché de Pascal, le marché de la Liberté, le Rond-point Victoire, l’arrêt Baramoto, le pont Matete, le rond-point Ngaba, le grand marché de Kinshasa appelé Zando et cette liste n’est pas exhaustive.
Dans plusieurs coins de ville province de Kinshasa, en République démocratique du Congo, la population reste encore exposée au danger suite au comportement de ces voleurs qui opèrent en toute liberté et semblent n’avoir pas encore dit leur dernier mot.
Serge Musene