Kinshasa : Les Kinois se plaignent de la hausse du prix de transport en commun
Les habitants de la ville de Kinshasa à l’ouest de la République démocratique du Congo font face à une situation de hausse de prix des transports en commun depuis quelques jours. Le coût de la course a doublé, voir triplé pour les mêmes tronçons. Aux heures de pointe, certains conducteurs font payer la moitié du tronçon au prix très élevé. Une situation qui inquiète plus d’un Kinois rencontré au centre-ville de la capitale.
Se déplacer à Kinshasa est devenu un casse-tête pour la population kinoise. Selon une enquête réalisée par l’ACP, le prix de transport en commun varie du jour au jour et ne fait qu’augmenter. Des longs trajets ou non, il faut débourser une fortune pour circuler dans la capitale congolaise. Les motocyclistes et les conducteurs des véhicules fixent le prix comme ils veulent. Embouteillage ou pas, le prix du transport fait mal. En hausse selon les heures et les circonstances, les chauffeurs et receveurs de transport en commun fixent le prix de manière arbitraire, contraignant les clients à payer le double, le triple ou même le quadruple du prix normal d’une course. Face à cette situation, la population lance un appel aux autorités pour une solution urgente et durable.
« Le matin le prix commence à 1000 francs congolais, et le soir à 300, qui veut dire 3.000 francs. Et par moment 400, donc 4.000 francs voir 500, qui est égale à 5.000 francs. Certains montrent un doigt qui explique 10.000 francs. C’est pourquoi le gouvernement ne peut pas laisser cette situation perdurée, parce que nos salaires sont maigres, maintenant avec ce coût de transport en commun, on ne sait pas. Nous interpellons le ministre de transport, l’hôtel de ville de voir cette situation, c’est ne pas quand même sérieux. Nous ne voyons pas clair, alors que nous sommes en ville où il y a beaucoup d’autorités», Dieudonné Kabala, Kinois.
Selon la même source, dans certains coins de la capitale de la République démocratique du Congo, les Kinois déboursent 3.000 FC, voire même plus de 5.000 FC pour un trajet surtout aux heures de pointe. Abel Mutombo est travailleur au centre-ville de Kinshasa. Pour se déplacer entre son domicile et son lieu de travail, il dépense pour son transport tout ce qu’il gagne. Il déplore le silence des autorités sur la hausse du prix de transport en commun ces dernières semaines dans la capitale congolaise.
«Aujourd’hui à Kinshasa ce que nous vivons, il y a hausse des prix par rapport aux courses que nous nous connaissions avant. Par exemple le tronçon Upn-Gare centrale n’était jamais arrivé à 5.000 Fc. Aujourd’hui, c’est ce que nous constatons, et je me demande, que disent nos autorités ? Personne n’en parle, mais aujourd’hui tout ce que nous gagnons, un petit rien comme salaire là, nous le dépensons juste pour le transport», Abel Mutombo, Kinois.
Pour gagner plus, la majorité des conducteurs des véhicules, ne veulent plus faire des longs trajets. Ils utilisent un système communément appelé, « demi-terrain » et fixent un prix très élevé. Une pratique que déplore Nelly Kangala.
«Sincèrement ça fait mal parce que, quand déjà quelqu’un sort avec un budget bien défini, lorsqu’il fait face à ce genre de situation, il a deux cas, soit tu commences à quémander, soit tu marches à pieds. Et sincèrement, quand tu as passé une longue journée épuisante, lorsque tu dois marcher à pied, ce n’est pas intéressant. Moi, je pense quand même qu’il faut que le gouvernement prenne ses responsabilités. Le mieux serait quand même de fixer un prix, un montant que tout le monde va respecter, embouteillages ou pas, et qu’il y ait des sanctions pour les gens qui augmentent le prix par sentiment», Nelly Kangala, Kinoise.
Les chauffeurs estiment que cette hausse des prix est causée par la hausse du prix et la rareté de carburant à la pompe que venait de connaître la ville de Kinshasa la semaine dernière. Pour d’autres, cette situation est due aux embouteillages et au délabrement des routes. Les conducteurs souhaitent que le gouvernement provincial puisse publier une nouvelle grille tarifaire car celle qui avait été publiée il y a plusieurs années n’est pas adaptée aux nombreuses évolutions intervenues concernant les prix de carburant et la dépréciation du franc congolais face au dollar américain.
Le gouvernement congolais est appelé à prendre ses responsabilités pour soulager la population qui peine à circuler aisément dans la capitale congolaise.