La CASE invite Katumbi, Matata et Sesanga à clarifier leur combat vis-à-vis du processus électoral 

La Commission Africaine pour la Supervision des Élections (CASE) à travers son président Simaro Mbayo Ngongo exhorte l’opposition congolaise à adopter une position stable par rapport au processus électoral. Il est inconcevable qu’elle conteste l’équipe Kadima tout en souscrivant au dépôt des candidatures aux législatives.

Les informations parvenues à la Commission Africaine pour la Supervision des Élections (CASE) confirment que certains leaders et acteurs politiques de l’opposition ont bel et bien déposé quelques candidatures à la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) pour la députation nationale. Cette attitude chauve-souris est incompréhensible au moment où la même opposition a longuement dénoncé le caractère épileptique du processus électoral en République Démocratique du Congo.

L’opinion avait noté qu’à l’issue d’une invitation-piège de M. Denis Kadima, les quatre leaders de l’opposition à savoir Martin Fayulu Madidi, Augustin Matata Ponyo, Delly Sesanga Hipungu et le Secrétaire Général de Ensemble pour la République de Moïse Katumbi Chapwe avaient rencontré le président de la CENI pour une discussion protocolaire, le vendredi 30 juin 2023 à Fleuve Congo Hôtel de Kinshasa. Après ce tête-à-tête qui n’avait servi que de visibilité médiatique inutile à la CENI illégitime actuelle, M. Kadima avait craché sur la bonne foi de l’opposition. Cette escroquerie savamment planifiée avait ainsi démontré le caractère malsain du processus électoral.

La CASE considère que certains leaders politiques de l’opposition n’ont pas retenu la leçon du pourrissement du processus électoral sous l’administration Kadima. Un processus, de bout en bout entaché d’irrégularités, qui marche sur la Constitution et les lois de la République sans émouvoir aucune institution.

La CASE exhorte les leaders des partis politiques ENSEMBLE POUR LA RÉPUBLIQUE, LGD et ENVOL à se prononcer définitivement sur la qualité du processus électoral en cours afin que le peuple se fasse une meilleure idée de leur combat. L’opposition ne peut évoluer sous une contenance caméléonesque avec un pied dedans et un pied dehors.

Par ailleurs, la CASE apprécie à juste titre les organisations politiques qui se sont démarquées dans la constance par rapport à la CENI et qui, comme elle, ont observé de la distance vis-à-vis du bricolage électoral de M. Kadima. Il est impossible pour l’opposition d’espérer gagner un seul siège aux élections dans le contexte politique actuel qui, même lorsque le candidat de la majorité reconnaît ses propres failles de gestion dans certains domaines de la vie nationale, tambourinent imaginairement un deuxième mandat électif d’avance.

La CASE rappelle qu’autant la majorité s’est fédérée en une pléthorique Union Sacrée de la Nation, l’opposition est aussi appelée au rassemblement et à l’unité.

Au moment où des voix s’élèvent pour exiger un dialogue politique consensuel entre parties prenantes au processus électoral, l’opposition comme la majorité sont appelées à quitter les positions extrêmes pour privilégier un atterrissage en douceur qui passe nécessairement par le dialogue en vue d’une transition stable et apaisée.

La CASE invite l’opposition politique et le parlement à s’investir utilement pour la désignation d’un Porte-parole de l’opposition qui conduira la délégation aux assises nationales de stabilisation du processus électoral.