« La MONUSCO souhaite contribuer à la mutualisation des efforts des troupes déployées sur le théâtre des opérations afin d’améliorer la coordination et la planification conjointe » (Bintou Keita) 

Mme Bintou Keita, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en RDC revient d’une tournée dans l’est du pays qui l’a conduit, du 11 au 29 juillet, au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et dans l’Ituri, dont l’objectif était de recueillir les perspectives des acteurs clés au niveau provincial et local sur deux éléments fondamentaux pour le futur de la MONUSCO. Premièrement, conformément au paragraphe 44 de la résolution 2666 du Conseil de Sécurité, sur les options pour adapter la future configuration des composantes civile, policière et militaire de la MONUSCO et concernant la configuration future des entités des Nations Unies dans le pays, au-delà du mandat actuel de la MONUSCO, en tenant compte du rôle de la MONUSCO par rapport à la Force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est et d’autres initiatives internationales, régionales et bilatérales existantes à l’appui de la République démocratique du Congo.

Deuxièmement, sur les priorités qui devront guider l’action de la MONUSCO dans un horizon de planification interne d’ici à l’horizon 2024 que nous nous sommes fixés, sur la base de la volonté du Chef de l’Etat d’amorcer le départ de la Mission après les élections de décembre 2023, et des consultations tenues avec le Gouvernement sur le plan conjoint révisé de transition. « Dans le cadre de cette tournée, j’ai rencontré, dans chaque localité visitée, les autorités provinciales et locales, les partenaires régionaux, des représentants de la société civile, des femmes et des jeunes, des leaders communautaires, des représentants de personnes déplacées, ainsi que les collègues des Agences, Fonds et Programmes des Nations-Unies et les acteurs humanitaires », dit-elle.

Et de poursuivre que des échanges fructueux que j’ai eu m’ont permis de collecter plusieurs points de vue et des recommandations que nous allons intégrer dans le cadre de notre planification interne pour honorer le souhait du Gouvernement hôte d’accélérer le départ de la MONUSCO et la volonté du Conseil de Sécurité de revoir la configuration de la Mission. « Ces consultations sont extrêmement importantes car elles nous permettent de prendre en compte les préoccupations des communautés de base dans l’identification des priorités sur lesquels nous devrons travailler conjointement avec le Gouvernement pour préparer le départ graduel, responsable et durable de la MONUSCO de la RDC », insiste-t-elle.

Dans le Nord-Kivu, particulièrement dans les territoires de Masisi, Rutshuru et Nyiragongo, bien que nous assistions à une certaine pause dans l’offensive du M23, notamment grâce aux efforts conjugués des processus de Nairobi et de Luanda que je tiens à saluer, le retour de la paix et de la stabilité ne sera possible qu’après une résolution durable du conflit.

La présence de la force régionale de l’Afrique de l’Est et le déploiement annoncé de la Force de SADC offre au Gouvernement de la RDC des forces additionnelles pour contenir la menace du M23, tandis que les efforts pour une solution politique se poursuivent. Dans ce contexte, la MONUSCO souhaite contribuer à la mutualisation des efforts des troupes déployées sur le théâtre des opérations afin d’améliorer la coordination et la planification conjointe, sous le leadership des FARDC, tel que demandé lors du Sommet quadripartite de l’Union Africaine.

Dans le cadre du processus de transition accéléré et la reconfiguration de la MONUSCO, cela signifie que la Mission prend en considération la présence des forces régionales et bilatéralement déployées, dans son appui au Gouvernement pour adresser les défis sécuritaires et de protection des civils. « Je comprends la frustration et le désespoir des communautés qui se sentent impuissantes face à l’occupation illégale de leur territoire par le groupe M23, mais je souhaite les rassurer que les efforts diplomatiques et politiques aient été intensifiées ces derniers mois, permettant d’aboutir à un cessez-le-feu en l’état actuel », souligne Mme Bintou Keita, qui pense que le travail des diplomates est assez ingrat, car beaucoup d’efforts sont déployés en coulisses et ne sont pas forcément connus du grand public. Ces efforts se poursuivent au quotidien pour une résolution durable et définitive de la crise du M23 pour permettre un retour à la paix et à la stabilité dans l’est de la RDC.