La Norvège sous le charme la Rdc : Rdc, l’eldorado de l’ère de la transition énergétique
A l’issue d’une entrevue avec le vice-ministre des Mines, Godard Motemona, à Kinshasa ce 25 novembre 2023, Ambassadeur du Royaume de Norvège à Kinshasa, Odd Molster a fait savoir qu’à l’heure de la transition énergétique avec les produits phares tels que le lithium et le Cobalt, la Rdc est cette destination qui plaît à plusieurs pays du vieux continent entre autres la Norvège. Les minéraux comme le lithium et le cobalt sont des composants essentiels des batteries qui pourraient favoriser la transition du monde vers l’abandon des combustibles fossiles comme le pétrole, le gaz ou le charbon. Deuxième plus vaste pays d’Afrique par sa superficie, la République démocratique du Congo, est riche de ces deux éléments et détient une grande réserve mondiale des minéraux critiques, stratégiques et indispensables pour l’industrie automobile et la fabrication des batteries électriques.
La coopération entre la Rdc et la Norvège remonte vers les années 1920, avec les activités des missionnaires Norvégiens dans les provinces de l’ex-Grand-Kivu et à ce jour, le mouvement Pentecôtiste y est encore très actif dans la même zone avec divers projets de développement dont celui du secteur minier.
Selon le diplomate norvégien Odd Molster, « le choix de la Norvège sur la Rdc pour son secteur minier, se justifie du fait que le pays détient une grande réserve mondiale des minéraux critiques, stratégiques et indispensables pour l’industrie de l’automobile et la fabrication des batteries électriques ». Plutôt que d’être source de bonheur pour les Congolais, l’exploitation illégale des minerais, est à la base de multiples crises actuellement. S’écartant de la voie de l’infraction, le Royaume de Norvège préfère de passer par la grande porte en approchant directement et officiellement le gouvernement.
Des enjeux liés au concept de la Transition énergétique
La transition énergétique désigne à la fois l’évolution passée de la répartition des énergies consommées sur la planète (bois, hydroélectricité, charbon, pétrole, gaz naturel, nucléaire, etc.) et, pour l’avenir, l’objectif politique et technique d’une modification structurelle profonde des modes de production et de consommation de l’énergie. Il s’agit donc notamment de passer d’énergies dites « carbonées » (pétrole, gaz naturel, charbon), polluantes (incinération) à des énergies plus propres et plus sûres, telles que l’énergie solaire (thermique ou photovoltaïque), éolienne, hydraulique, géothermique et marémotrice ; la biomasse est souvent aussi intégrée au mix énergétique proposé.
Une autre version de cette transition, encourage des énergies moins émettrices de gaz à effet de serre , considérant que la lutte contre le changement climatique sur lequel alerte le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) est une priorité. Ce qui propulse la pile atomique au premier loge des sources d’énergie et comme pour l’ère du pétrole, toutes les grandes puissances du monde veulent en avoir le contrôle ce qui fait naitre des violentes luttes géostratégiques dont la RDC est le point de convergence.
Dans une interview accordée à l’agence Fides, Mgr Utembi a fustigé l’exploitation illégale des ressources naturelles qui «cause d’énormes dégâts environnementaux et humains au Congo», appelant le gouvernement à y mettre fin.
Dans cette interview, Mgr Utembi a commencé par le Nord-Kivu «ravagé par divers groupes armés locaux et étrangers, notamment des ADF d’origine ougandaise et d’inspiration islamiste et du M23 qui est soutenu par les pays voisins, notamment le Rwanda». Cette situation, a-t-il fait savoir, «n’est un secret pour personne, tout le monde le sait, grâce aussi aux enquêtes des groupes d’investigation internationaux de l’ONU qui ont établi noir sur blanc que le M23 est soutenu par les pays voisins, en particulier l’armée rwandaise».
70 % du cobalt mondial, à la fois une bénédiction et une malédiction pour la RDC
Le territoire de la RDC est riche en ressources naturelles. Cela inclut le bois, le pétrole et le gaz, l’or et les diamants, ainsi que des minéraux essentiels à la transition énergétique, comme le cobalt et le cuivre. C’est l’une des régions les plus riches en biodiversité au monde. C’est également un pays confronté à de nombreux défis en matière de développement. Elle se classe 179e sur 191 pays et territoires dans le monde selon l’indice de développement humain de 2021, et en 2018, plus de 70 % des Congolais, soit environ 60 millions de personnes, vivaient avec moins de 1,90 dollar par jour.
Une partie du défi réside dans le fait que l’histoire institutionnelle de la RDC est profondément façonnée par l’extraction des ressources, qui, historiquement, n’a pas bénéficié aux communautés locales. Cette situation, ainsi que d’autres problèmes de gouvernance, ont conduit à l’insécurité et à la pauvreté, qui créent les conditions propices aux cycles de violence. Ce qui fait que certains se démandent si les 70 % du cobalt mondial que détient la RDC, serait à la fois une bénédiction et une malédiction pour le pays de Lumumba.
Willy Makumi Motosia