La Société civile du Nord-Kivu dresse un bilan largement négatif de la force régionale de l’EAC
3 mois après leur déploiement dans le Nord-Kivu dans la cadre de l’accord-cadre de Luanda et Nairobi pour l’instauration de la paix dans cette partie du pays, la Société civile Forces Vives du Nord-Kivu qui juge l’action de force de l’EAC inactive sur terrain, appelle au président de la République démocratique du Congo ainsi qu’au Premier ministre de pouvoir clarifier le mandat de la Force de l’EAC dans la région de l’Est du pays, principalement dans le Nord-Kivu.
Cet appel intervient suite aux inquiétudes grandissantes de la population congolaise quant à la cacophonie entre les attentes de la société civile et les actions parfois décevantes de la Force de l’EAC au Nord-Kivu.
Dans un communiqué de presse publié à cet effet, cette structure citoyenne indique que cet appel est consécutif aux « faits observés » sur le terrain qui reflètent une « cacophonie indescriptible » entre les attentes de la population congolaise et le travail parfois « décevant » de l’EAC.
« En effet, lors des différentes cérémonies de remise et reprise des entités entre la force de l’EAC et le M23- RDF, les commandants des troupes composant la force de l’EAC ont toujours affirmé qu’ils ne viennent pas combattre contre le M23, mais ils viennent pour établir une zone tampon entre le M23-RDF et les FARDC. Sur terrain, l’on observe des tracasseries de la population par le M23-RDF au vu et su de la force régionale de l’EAC, alors qu’elle est censée occuper tous les espaces qui étaient sous l’emprise du M23 », lit-on dans ce document.
La société civile révèle qu’en lieu et place de se retirer complètement, « les combattants du M23 le font partiellement » et les troupes qui se retirent dans certains coins vont renforcer les positions de Kibumba, Mabenga et Bwiza en prévision d’autres attaques.
“La force de l’EAC est déjà présente à Kibumba, Rumangabo, Bunagana, Kiwanja, Kilolirwe, Kitshanga, Mweso et Mushaki, mais les combattants du M23 sont visibles dans toutes ces entités. Pire encore, les combattants du M23 disposent des barrières et font payer les taxes aux paisibles citoyens sous le regard des militaires de la force de l’EAC”, s’inquiète la société civile.
Du côté de la notabilité du Nord-Kivu, c’est le même sentiment. Les voix s’élèvent pour demander le retrait pire et simple de la Rdc de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est. Pour le député provincial Jean-Paul Lumbulumbu, « l’Assemblée nationale a accepté d’une manière aveugle l’adhésion de la Rdc à cette communauté, tout en oubliant que la plupart des membres sont les pays qui sont à la base du malheur de la Rdc”.
Pour cet élu du peuple, cette force n’a rien fait jusque-là ni arrêter ni stopper l’avancée du M23 sur terrain. Jean-Paul Lumbulumbu appelle le gouvernement congolais à se retirer de cette Communauté et à équiper les Forces armées de la République démocratique du Congo pour défendre le pays.
A noter que plusieurs organisations de la société civile du Nord-Kivu envisagent déjà à amorcer les actions de grande envergure pour exiger le départ de la Force régionale de l’EAC du sol congolais.