Le bémol du Cardinal (Un pamphlet de Magloire Paluku)

Le mardi 1er février 2023 restera la plus belle journée des décennies à venir. Le soleil Kinois était clément, la Sainte Messe Papale a confirmé l’identité Congolaise avec la Rumba religieuse, des chants en langues nationales, la couleur jaune du spectre solaire et ses richesses, ses gloires du Vatican. Le beau joli bleu Congolais de la confiance, de l’apaisement et de la vérité dans la capitale du plus grand pays catholique d’Afrique a été magnifié.

Tout était beau, tout était Saint ou presque !

Les belles voix des choristes, les guitares, les cuivres, les tambourins, les enfants et adultes dansant, les Congolais habillés à leurs façons, endimanchés un mardi, la « sapologie » a fait son apologie devant le Saint Père.

Les politiciens de tout bord, assis les uns à côté des autres, la Vierge Marie sur la poitrine, François dans la mode au plus haut niveau de la République et une réussite médiatique, technique peu critiquable.

Hélas !

Le bémol du Cardinal est venu altérer la Sainte Symphonie. Le Slam en 2’16’’, du très respecté et irrésistible Cardinal de Kinshasa est venu chambarder l’apparente réconciliation.

La description du peuple Congolais en pleine Sainte Messe pouvait se faire en huis-clos.

Depuis deux jours, c’est un peuple joyeux qui est debout, qui chante, qui salue, qui acclame, qui honore son Pape.

Mais ce peuple a été présenté au pays, dans la région, dans le continent, dans le monde, dans l’univers comme un peuple qui souffre dans sa chair et dans son âme. C’est ce peuple de baptisés qui a été caricaturé devant le Saint Père comme à la fois désespéré mais confiant.

C’est comme dans la mythologie où la thérianthropie spirituelle s’invite dans la pureté !

Certes, le drame de l’Est du pays est une réalité et surtout une vérité. Certes, les élections en République Démocratique du Congo sont des moments des clivages mais des blâmes entre Congolais, en publique, devant le Pape suivis sur toute la planète, en présence des autorités ont été amères.

En conclusion,

Quand le Prochain Pape viendra encore chez nous, accusons les agresseurs, dénonçons les néo colonialistes, mais lavons nos linges sales en famille et non à l’autel, durant une Sainte messe mondialement diffusée. L’église doit éviter d’être le temple des frustrations à chaque occasion. Il paraît qu’en République Démocratique du Congo chaque Président a son Cardinal opposant.