Le Forum canario-sahraoui dénonce les violations des DH à Tindouf
Après les derniers événements survenus dans les camps de Tindouf, le Forum canario-sahraoui, a demandé un contrôle et une observation plus accrus de la part de la communauté internationale quant à la protection des droits de l’homme dans les camps de Tindouf.
A travers un communiqué, le Forum a effet, dénoncé les agressions perpétrées contre des membres de la famille et de proches du secrétaire général du Mouvement sahraoui pour la paix (MSP), Hach Ahmed Bericalla, commises par des membres du polisario. Il s’en est suivi une vague de protestations ce qui reflète là, le comble de la patience des habitants des camps.
En effet, affirme le Forum, « ces nouvelles attaques à l’encontre de ces derniers ne sont qu’un acte de plus d’épisodes similaires répétés que nous avons déjà dénoncés dans des communiqués précédents, soit contre des membres du MSP, soit contre la population sahraouie en général qui est publiquement en désaccord avec ses dirigeants« .
Ainsi, dans ce contexte violent de répression aveugle, est-il souligné, « nous sommes alarmés par l’augmentation exponentielle de la vulnérabilité dans laquelle se trouvent de nombreux Sahraouis dans les camps de Tindouf ».
Le Forum relève à cet égard que « cette répression qui aggrave une situation déjà précaire, se manifeste dans le fait que non seulement ceux qui décident d’afficher publiquement leurs écarts avec la ligne officielle du polisario sont réprimés, mais de plus et comble de l’indécence, leurs proches sont punis. Des femmes innocentes et les personnes âgées, comme cela s’est produit récemment en payent le tribut ».
Est également dénoncée une situation plus qu’alarmante où « ces Sahraouis sont quotidiennement confrontés à la persécution, aux menaces et à la criminalisation, qui les exposent aux agressions, attaques et autres arrestations arbitraires ».
« C’est pourquoi, qu’au Forum sahraoui des îles Canaries, nous condamnons fermement ces violations des droits et les représailles déployées contre ceux qui défendent une solution alternative et possible à ce différend qui mène les Sahraouis vers nulle part et dans lequel les dirigeants du mouvement séparatiste ont embarqué une population épuisée », est-il relevé.
Constat est en outre fait d’une violence plus accrue de la part du polisario après les succès internationaux du MSP et de celui de la conférence tenue à Las Palmas de Gran Canaria en septembre dernier ainsi qu’à sa large couverture médiatique. Le Forum en appelle l’ONU et les Organisations de défense des droits de l’homme, à condamner les comportements du polisario, et par extension ceux de l’Algérie, afin de mettre un terme à ces pratiques infâmes envers la population civile innocente et séquestrée.
Devant le fait que le mouvement séparatiste réprime pour le seul exercice de droits fondamentaux comme, entre autres, celui de la liberté d’expression, le Forum étend cette exigence à l’UE et sollicite son haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrel.
Le Forum rappelle in fine, que récemment, ce sont les jeunes du polisario qui ont dénoncé leurs dirigeants, dans leurs médias officiels, réclamant un « nécessaire renouvellement générationnel en raison de la méfiance à l’égard de la direction du Polisario en raison de son irresponsabilité et conduite préjudiciable ».
Devant cet air de fronde, le polisario a reconnu des cas de répression interne et de fréquentes violations des droits de l’homme. Ghali avait même annoncé « des réparations aux victimes d’erreurs et d’abus passés », dans ce qui semble être une annonce faite pour la galerie avec une intention claire de s’auto-blanchir.
Les séquestrés continuent d’être exposés à des violations de leurs droits humains en raison du vide juridique des camps. Une situation dont le Polisario profite pour appliquer sa propre modalité de justice, exerçant des pouvoirs discrétionnaires et arbitraires sur la population.
Et le Forum d’indiquer: « C’est pourquoi nous devons dénoncer le gouvernement du pays hôte, l’Algérie (qui, selon le droit international, est chargé de protéger les droits de toutes les personnes se trouvant sur son territoire), qui a cédé l’administration de facto des camps à un mouvement qui n’a pas à répondre officiellement de sa conduite devant le système international des droits de l’homme ».
L’Algérie a en effet réfuté toute responsabilité dans ces graves violations des droits de l’Homme commises sur son territoire. Le Forum note à ce propos que « la communauté internationale doit tenir pour responsable non seulement le polisario, mais aussi le gouvernement algérien, pour toute violation des droits fondamentaux commise à l’intérieur de ses frontières ».